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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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veiller sur vous quand elle mourut. Mais je voyais bien que vous n’éprouviez aucune affection pour eux. Pour parler vrai, j’estimais que vous auriez dû montrer plus de gratitude et d’humilité…
    — Oncle Herbert et tante Tabitha m’ont offert un toit, mais non un foyer. Vous connaissez l’adage, messire Blanchard, à propos de ce crapaud pris sous la herse du paysan : il en sent chacune des pointes.
    — Néanmoins, vous aviez à manger, des vêtements, un abri – sans négliger votre éducation. Il me semblait que vous leur étiez redevable. Au lieu de quoi, vous vous êtes enfuie avec mon fils, qui devait épouser votre cousine Mary. Elle lui aurait apporté une fort jolie dot, alors que vous n’aviez rien.
    — Il n’avait pas besoin de dot, répliquai-je. Il a très bien su faire son chemin au service de Sir Thomas Gresham.
    — Je m’en rends compte à présent. J’ai aussi compris, en apprenant la place que vous occupiez à la cour, que vous étiez sans doute plus qu’une… une petite intrigante.
    — J’aimais Gerald, messire Blanchard.
    — Ah oui ! L’amour.
    Il haussa les épaules.
    — Qu’est-ce que cela signifie, en somme ? Toute union est un marché. L’homme entretient la femme et lui fait des enfants ; elle s’occupe du foyer et élève sa famille. C’est la vie, et tant mieux s’il y a assez d’argent pour apporter quelque confort. Qu’est-ce qu’une personne raisonnable peut espérer de plus ? Mais Gerald avait peut-être discerné en vous une vivacité d’esprit dont votre cousine est dépourvue. Une qualité utile à un homme qui espère s’élever dans le monde. Oui, je vois. Eh bien, eh bien ! Qui l’eût cru ?
    — Seriez-vous en train de me présenter des excuses, messire Blanchard ?
    — Non. Mon point de vue était naturel. Je sais désormais que je m’étais trompé, voilà tout. À notre retour en Angleterre, je tiens à connaître ma petite-fille. Vous pourriez l’amener au mariage d’Hélène.
    Il avait rejeté Meg, autrefois, et je n’étais pas sûre de vouloir qu’elle le connaisse avant d’être assez grande pour en décider. Je ne répondis pas, mais saisis la perche qu’il me tendait.
    — Je ne vous l’ai pas encore demandé… Qui Hélène va-t-elle épouser ?
    — Ah !
    Je le regardai, surprise. Il m’adressa un sourire glacial.
    — J’ai toujours souhaité une alliance avec les Faldene. Il y a beaucoup d’argent dans la famille, et leur préférence pour l’ancienne religion n’a jamais représenté un obstacle à mes yeux. Nous, les Blanchard, nous avons embrassé la foi anglicane, cependant Mary aurait été autorisée à rendre visite à ses parents quand elle le voulait, et si elle entendait la messe, j’aurais fermé les yeux. Vous avez mis un terme à ces projets. Mais maintenant, Hélène vient vivre en Angleterre, or le cadet des Faldene est encore célibataire. Tous deux sont catholiques et le jeune homme connaît la France ; il a fait partie quelque temps de la suite de l’ambassadeur à Paris. Il est rentré au manoir familial. Hélène et lui devraient avoir beaucoup en commun. J’ai donc arrangé un mariage entre ma pupille et Edward Faldene.
    — Mon cousin Edward !
    — Vous devez être du même âge. Vous souvenez-vous de lui ?
    Par délicatesse, je répondis :
    — Pas très bien. Quand il a eu douze ans, on l’a envoyé parfaire son éducation dans une famille catholique du Northumbria.
    En fait, je ne me le rappelais que trop. Déjà dans son jeune âge, il ressemblait beaucoup à son père. Le pied léger malgré sa corpulence, il surgissait à l’improviste derrière les servantes et moi, la bâtarde, dans l’espoir de rapporter tout acte répréhensible. Il avait un côté cruel et aimait être craint.
    — Les Faldene sont consentants, expliqua messire Blanchard. Hélène possède des terres en France et apporte aussi des bijoux de prix. En ce qui me concerne, cet arrangement est fort satisfaisant, car votre oncle accepte qu’une partie de la dot reste entre mes mains – une commission, pour ainsi dire. Je vendrai mes parts de ses terres dès que la situation en France reviendra à la normale, et je gage que j’en tirerai un bon profit.
    Voilà pourquoi il tenait tant à ramener sa pupille en Angleterre ! Si Hélène n’avait été une source probable de bénéfices, il l’aurait peut-être laissée courir sa chance au milieu d’une guerre civile. Je commençai à

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