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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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de l’alarme.
    — Mais si vos poursuivants vous retrouvent ? Deux Lions levantins sont parvenus jusqu’à cette auberge ! Ils risquent de découvrir votre présence. Une âme innocente leur révélera peut-être qu’on a vu un groupe correspondant à notre description entrer chez Meister Piedersen !
    J’engloutis presque tout mon vin d’un coup. Jenkinson remplit mon gobelet, un soudain éclat dans ses yeux sombres. L’imminence du danger opérait sur lui son effet habituel.
    — Faites confiance à l’oncle Anthony. J’ai dit à Piedersen que nous voulions trouver un logis. Il m’a procuré une carte de la ville et les noms de plusieurs propriétaires louant leur maison. J’ai déjà envoyé Longman en chercher une, de préférence sur un canal, avec un embarcadère et pas trop loin de Hoekstraat, qui est indiquée sur le plan. Buvez encore.
    J’obéis. Le vin velouté et d’un rouge profond me redonna un peu de courage, mais rien ne pouvait alléger mon anxiété. Elle grandissait à mesure qu’approchait le moment de se rendre à l’entrepôt et, espérai-je, du face-à-face avec ce trésor de vingt-cinq mille livres.
    — À propos d’Hoekstraat, reprit Jenkinson, vous rappelez-vous exactement à quelle hauteur l’entrepôt s’y trouve ?
    — Oui. Assez près de l’endroit où la rue commence à s’incurver en s’écartant de l’eau. Il y a des dépôts sur chacune des berges, avec des quais et des appontements, et un chemin étroit entre les bâtisses et l’eau. Ce que je veux, c’est m’assurer d’abord que je saurais le reconnaître, et ensuite décider du moment et de la manière d’y entrer.
    Mastiquant pensivement, Jenkinson hocha la tête.
    — Très bien. Nous trouverons un logement, nous y emménagerons au plus vite, puis nous louerons une barque pour reconnaître le terrain. Assurez-vous que vous saurez identifier l’entrepôt dans le noir, car il faudra aller chercher le trésor de nuit.
    — Quand rendrons-nous visite à Sir Thomas ?
    — J’ai demandé à Longman d’aller aussi là-bas afin de requérir un rendez-vous. Il nous reste à trouver une raison qui justifie notre retour à Paris, toutefois je pense pouvoir m’en occuper. D’autres soucis me préoccupent. Dame Blanchard…
    — Oui ?
    — Je m’en veux d’accroître votre appréhension, néanmoins…
    Il me parla d’un air sombre, et je l’écoutai avec consternation. Même si nous prenions le trésor sans difficulté, les chances de le rapporter en France semblaient terriblement minces.
    — Pourvu que vous vous trompiez ! soupirai-je.
    — J’aimerais le croire. Bien entendu, rien n’est certain, cependant il serait sage de ne négliger aucune précaution. N’êtes-vous pas de mon avis ?
    À nouveau on toqua à la porte et Piedersen entra.
    — Meister Jenkinson, un valet de Sir Thomas Gresham est venu dire que vous seriez le bienvenu chez son maître, avec votre groupe, à partir de onze heures demain matin.
    — Merci, répondit le marchand.
    Certes, la visite à Sir Thomas s’imposait en premier lieu. J’avais hâte de me rendre à l’entrepôt car tout délai prolongeait les souffrances de ma pauvre Dale, toutefois cette mesure était essentielle. Si Jenkinson avait vu juste…
    Le vin m’engourdissait, mais mon esprit conservait toutes ses facultés. J’estimais ces arguments bien faibles et je ne voulais pas qu’ils fussent fondés, néanmoins la théorie de Jenkinson était plausible et, par conséquent, nous devions nous prémunir contre tout danger. Une idée prit forme dans ma tête. Dans ce dessein, autant que pour d’autres motifs, je devais voir Sir Thomas Gresham, très vite.
     
    Après cette collation, je dormis tout l’après-midi et m’éveillai vers le soir pour apprendre que Longman nous avait trouvé un logis où nous pouvions nous installer aussitôt.
    — Je doute que ce soit une merveille, m’avertit Jenkinson. Trop bon marché, et trop vite disponible. Mais l’emplacement est idéal, et je gage que nous n’aurons pas besoin d’y rester très longtemps.
    Il recommanda de partir de nuit, après le souper. Luke Blanchard grommela bien un peu à la perspective de plier à nouveau bagage, néanmoins il changea d’avis quand il sut que les Lions étaient à nos trousses. Nous passâmes la soirée dans le salon et la petite pièce où l’on jouait aux cartes. Jeanne et moi, nous nous occupions en faisant un peu de raccommodage : un ourlet défait

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