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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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ferait ?
Elle voulait qu’on cesse de cracher sur elle, et a donc annoncé qu’elle se
ferait baptiser. Et peut-être est-elle vraiment chrétienne… Je loue Dieu de sa
miséricorde, mais je préfère le louer pour qu’il la rende heureuse.
    — Vous ne pensez point qu’elle l’est ?
    — Bien sûr que non ! Elle t’aime ! rit-il. Et
t’aimer signifie vivre avec les Saxons, non ? La pauvre ! Elle est
comme une belle biche parmi des porcs.
    — Quel don vous avez pour les mots…
    Il éclata de rire, ravi de l’insulte.
    — Remporte ta guerre, seigneur Uhtred, et emmène-la
loin des prêtres et lui donne maints enfants. Elle sera heureuse, et un jour
véritablement sage. C’est le vrai don des femmes que d’être sages, et peu d’hommes
le sont.
    Le mien était d’être un guerrier, mais nous ne combattîmes
point ce jour-là. Nous ne vîmes nul Dane, mais j’étais sûr que Guthrum savait
désormais qu’Alfred était sorti du marais et marchait vers les terres. Nous lui
donnions la possibilité de nous anéantir et achever le Wessex.
    Nous passâmes la nuit dans un fort de terre construit par
les anciens. Le lendemain matin, nous reprîmes le chemin sur cette terre
affamée. J’ouvrais la marche, suivi de neuf hommes, explorant les collines en
quête de l’ennemi, mais tout semblait désert. Les freux volaient, les lièvres
dansaient et les coucous chantaient dans les bois remplis de campanules bleues,
mais il n’y avait nul Dane. Un homme du Wiltunscir nous guida vers la vallée de
la Willig, où se trouve la Pierre d’Egbert.
    À une demi-lieue de la vallée, nous aperçûmes Alfred et
Leofric, escortés de cinq soldats et de quatre prêtres, dont Beocca.
    — Es-tu allé à la Pierre ? s’enquit aussitôt
Alfred.
    — Non, seigneur.
    — Sans doute des hommes nous y attendent-ils, répondit-il,
déçu que je ne lui apporte pas de nouvelles.
    — Je n’ai point vu de Danes non plus, seigneur.
    — Il leur faudra deux jours pour s’organiser, dit-il
sans s’émouvoir. Mais ils viendront, ils viendront et nous les battrons !
(Il se retourna vers Beocca.) Souffrez-vous, mon père ?
    — J’ai grande douleur, seigneur.
    — Vous n’êtes point cavalier, Beocca, mais ce n’est
plus très loin. Vous pourrez vous reposer, répondit Alfred, d’humeur fébrile. Vous
reposer avant le combat, hein ! Repos, prière, mon père, puis prière et combat.
Prière et combat !
    Il éperonna son cheval, et nous le suivîmes entre les arbres
en fleurs jusqu’à une crête.
    — Defereal est de l’autre côté, seigneur ! cria
mon guide.
    C’était le nom du village où se trouvait la Pierre d’Egbert.
Alfred galopait si vite que sa cape flottait derrière lui. Le cheval de Beocca
trébucha et il fut désarçonné. C’était en effet un mauvais cavalier, mais cela
n’avait rien d’étonnant, puisqu’il était infirme.
    — Je ne suis point blessé ! cria-t-il. Guère !
Continue, Uhtred, continue !
    Je rattrapai son cheval, et Beocca nous rejoignit en
boitillant.
    — Nous aurions dû prendre les bannières, dit-il en
reprenant les rênes.
    — Pourquoi ?
    — Afin quela fyrd sache que le roi est
là. Ils devraient voir les bannières flotter sur l’horizon. La croix et le
dragon, hein ! In hoc signo  ! Alfred sera le nouveau
Constantin, Uhtred, un guerrier de la croix ! In hoc signo, Dieu
soit loué, oh, oui, Dieu soit loué de toutes nos forces !
    Je ne compris point de quoi il parlait, mais je m’en moquais.
Car j’avais atteint le haut de la colline et je contemplais toute la vallée de
la Willig. Elle était déserte. Pas un homme en vue. Seulement la rivière, un
héron, les saules et les marécages, l’herbe ployant sous le vent et la triple
Pierre d’Egbert juste au-dessus de la Willig, où notre armée devait se
rassembler. Et il n’y avait personne.
     
    Les hommes d’Æthelingæg descendirent dans la vallée, rejoints
par la fyrd de Sumorsæte. Ensemble, cela faisait mille hommes, dont la
moitié était armée, et les autres tout justes bons à achever les blessés.
    Je ne pouvais affronter la déception d’Alfred. Il ne
prononça pas un mot, mais son long visage maigre était pâle et pincé, tandis qu’il
réfléchissait au lieu où établir notre campement. J’emmenai Leofric, Steapa et
Pyrlig en haut d’une abrupte colline où les Anciens avaient érigé leurs
étranges tombes.
    — C’est rempli de dragons, frissonna Pyrlig.
    — Vous en

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