Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
que j’espérais.
    Ils ne traversèrent point la rivière. En faisant cela, ils
se seraient simplement retrouvés sur l’autre rive et nous aurions déjà parcouru
un quart de lieue. Au lieu de quoi leur chef tenta de nous couper la route. Nous
ayant vus débarquer à Palfleot, et pensant que nos barques s’y trouvaient
encore, ils remontèrent à la rame la rivière pour y parvenir avant nous et les
détruire.
    Seulement, elles n’y étaient plus. Reparties à l’est et au
nord, elles nous attendaient derrière des roseaux, mais nous n’en avions pas
encore besoin. Tandis que les Danes débarquaient à Palfleot, nous nous
blottîmes sur le sable et ils nous crurent pris au piège. Ils se trouvaient sur
la même rive que nous, à deux contre un, et marchaient sur nous, convaincus qu’ils
allaient nous tuer.
    Ils agissaient exactement comme je le souhaitais.
    Nous battîmes alors en retraite dans le désordre, courant
parfois pour creuser la distance avec ces Danes si sûrs d’eux. J’en comptai
soixante-seize. Nous n’étions que trente, car certains des nôtres étaient
cachés avec les barques. Je scrutai les environs et vis enfin un trait de
lumière argentée : le flot commençait rapidement à envahir le marais.
    Nous continuâmes notre retraite, toujours poursuivis par les
Danes qui à présent se fatiguaient. Quelques-uns crièrent pour nous défier de
les combattre, mais les autres étaient hors d’haleine et ne songeaient qu’à
nous rattraper pour nous massacrer. Mais nous déviions à l’est vers le bosquet
de roseaux et de nerpruns, et le ruisseau où nos barques étaient dissimulées.
    Nous nous y laissâmes tomber, épuisés, et les villageois
nous menèrent par ce ruisseau, affluent de la rivière Bru qui barrait le nord
du marais. La barque à fond plat nous emmenait rapidement vers le sud, contre
le courant. Les Danes impuissants ne purent que nous regarder passer à deux
cents toises de là. Plus nous nous éloignions, plus ils nous paraissaient
isolés dans cette vaste étendue vide criblée de pluie où l’eau bouillonnait
dans le lit des ruisseaux. Poussé par le vent, le flot s’enfonçait loin dans le
marais, gonflé par la pleine lune. Soudain, les Danes comprirent le péril.
    Nous naviguions vers les ruines calcinées où les Danes
avaient amarré leurs deux navires. Ils n’étaient gardés que par quatre hommes. Ils
s’enfuirent lorsque nous débarquâmes en brandissant nos épées et en poussant
des cris sauvages. Les autres Danes étaient encore dans le marais. Seulement, désormais,
ce n’était plus qu’une étendue d’eau où ils pataugeaient.
    Et moi, j’avais deux navires. Nous hissâmes à bord les deux
barques, puis les villageois, répartis sur chacun d’eux, se mirent aux rames. Tandis
que je barrais l’un et Leofric l’autre, nous remontâmes le courant vers Cynuit,
où les navires danes n’étaient plus gardés que par quelques hommes et une foule
de femmes et d’enfants. Tous virent arriver les deux navires sans savoir qu’ils
étaient chargés d’ennemis. Ils se demandèrent sans doute pourquoi si peu de
rames frappaient l’eau, mais comment auraient-ils imaginé que quarante Saxons
puissent défaire près du double de Danes ? Personne ne broncha lorsque
nous échouâmes nos navires et que nous débarquâmes.
    — Vous pouvez vous battre, criai-je aux quelques gardes.
Ou vous pouvez vivre. (En cotte de mailles, coiffé de mon nouveau casque, j’étais
un seigneur de guerre. Je frappai mon bouclier du plat de Souffle-de-Serpent.) Combattez
si vous le voulez. Venez !
    Trop peu nombreux, ils s’enfuirent et ne purent qu’assister
à l’incendie de leur flotte. Il fallut presque toute la journée pour s’assurer
qu’il n’en resterait rien, mais ils brûlèrent, et la fumée signala à l’ouest du
Wessex que Svein avait été défait. Tandis que les navires brûlaient, je
surveillai les collines, de peur qu’il n’arrive avec des centaines d’hommes, mais
il était encore loin et les Danes de Cynuit ne purent rien faire. Vingt-trois
vaisseaux furent détruits, dont le Cheval-Blanc , et le vingt-quatrième, l’un
des deux dont nous nous étions emparés, nous ramena dans le crépuscule. Nous
avions pillé leur camp, et pris vivres, gréements, peaux, armes et boucliers.
    Une vingtaine de Danes étaient coincés sur la petite île de
Palfleot. Les autres s’étaient noyés. Les rescapés nous virent passer mais n’osèrent
nous

Weitere Kostenlose Bücher