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Le règne du chaos

Le règne du chaos

Titel: Le règne du chaos Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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soin.
    Primo : le massacre au Trou du Diable a été perpétré par les Noctales, mais qui leur a dit que quelques templiers tout juste revenus d’Écosse se trouveraient là-bas à ce moment précis ? Était-ce Geoffrey Lanercost instruit par son frère ? Ou quelqu’un d’autre qui en connaissait les détails avec précision ? Mais qui ?
    Secundo : Lanercost. Il a enlevé son ceinturon puis est monté dans le clocher. Pourquoi ? Qui a-t-il rencontré ? Si c’était son assassin, comment a-t-il pu – ou peut-être comment ont-ils pu – venir à bout d’un jeune soldat vigoureux et l’occire ? Et pourquoi à cet endroit ?
    Tertio : Leygrave. Pourquoi s’est-il rendu là où son ami avait été tué ? Il semble lui aussi s’être senti assez en sécurité pour se passer de ses armes. Et il s’agissait de même d’un jeune soldat. S’il est monté sur le rebord, pourquoi ? L’y a-t-on forcé ? A-t-il sauté ou l’a-t-on poussé ? Pourtant le jouvenceau chargé du four dans la boulangerie n’a pas entendu crier ; il a simplement vu Leygrave choir comme une pierre.
    Quarto : pourquoi le clocher, cet endroit sale et exigu, ces cloches qui se sont mises à sonner ? J’y avais été en danger moi aussi. Alors qui m’avait épiée lorsque j’y étais montée ? Était-ce par erreur ou par méchanceté que ces cloches avaient été mises en branle ? Par Eusebius ou par le tueur ?
    Quinto : Eusebius. Pourquoi l’avoir occis ? On l’a suivi dans l’ossuaire et on lui a fracassé le crâne pour le faire taire à jamais. Pourquoi ? Que savait-il ?
    Sexto : le message énigmatique envoyé aux Aquilae sur Gaveston qui serait acheté et vendu. L’expéditeur prévenait les écuyers du favori que leur maître était fini. L’assassin punissait-il les Aquilae ou n’était-ce qu’une partie d’un plan démoniaque destiné à abattre Gaveston et sa bande ? S’il en était ainsi, quand le tueur frapperait-il Gaveston en personne ?
    Septimo : les Beaumont. Le bout de tissu et le bouton montrent qu’ils peuvent être impliqués dans le trépas d’Eusebius, mais pour quelle raison ? Et de quoi Beaumont a-t-il parlé en réalité avec Lanercost ?
    Octavo : Isabelle, pétrifiée. Que manigance-t-elle ?
    Nono : le roi et Gaveston acculés ici à York alors que les barons se rapprochent. Que pourraient-ils faire ? Que se passerait-il s’ils étaient tous les deux capturés par les barons ?
    Je relus mon inventaire pendant que de dehors montaient les bruits du prieuré où les frères se préparaient à la prière et à la tombée du soir. Mes paupières se faisaient lourdes, j’avais l’esprit las et besoin de dormir. Dieu merci, je passai une bonne nuit. Le lendemain, en effet, Édouard et Gaveston commencèrent leur propre descente aux enfers. Des coursiers, couverts de boue sur leurs chevaux fourbus, franchirent le portail du prieuré. Ils apportaient de terribles nouvelles. Les barons se trouvaient beaucoup plus près d’York que le roi ne l’avait jamais imaginé. Les grondements de tonnerre de ces temps troublés firent passer au second plan les morts de Lanercost et de Leygrave. La Cour fut prise de panique. Édouard et Gaveston n’avaient d’autre choix que de fuir. On prépara des chariots ; poneys de bât et bêtes de somme furent sortis au trot. La grande chasse était lancée. Les barons avaient décidé de capturer Gaveston et de l’envoyer dans la nuit éternelle. Nulle tolérance, nul espoir de compromis n’apparaissaient dans leurs proclamations. Si Gaveston était pris, il mourrait. L’Enfer ouvrit sa gueule pour cracher tous les tourments possibles. Le temps devint incertain. Des orages violents et des rafales de vent rendirent les routes boueuses à peine praticables. Gaveston et Édouard durent poursuivre sur-le-champ en laissant Isabelle les suivre à son rythme. Chariots et chevaux cheminaient en un long cortège à travers les landes désolées. Le temps avait changé brutalement, passant de la douceur du printemps aux bourrasques de neige fondue et aux vents mordants, rappels glacés de l’hiver. Ce furent des moments difficiles. Nous étions surpris en rase campagne, exposés comme des troupes épuisées et désemparées battant en retraite. Nous nous réchauffions devant de maigres feux de camp, dans nos vêtements trempés, et rester en selle nous donnait des irritations qui nous arrachaient des gémissements. Nous avalions de la nourriture

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