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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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retenait. Tu es sorti en ville en emportant le colt que je t’ai offert, alors que je t’avais formellement interdit d’y toucher lorsque je n’étais pas là.
    — Oui, père, murmura Will en baissant les yeux.
    Logan resta un moment silencieux. A quoi bon faire la morale à un adolescent, lorsqu’on est le principal responsable des fautes qu’il vient de commettre ? En offrant à son fils une arme, il avait voulu récompenser son courage, et lui témoigner son affection, si difficile à exprimer par des mots.
    Imprudemment, sans doute, puisqu’il s’était ainsi présenté comme un modèle à imiter, un exemple à suivre. Une arme n’était pas faite pour être cachée sous une pile de chemises, à l’insu d’une mère inquiète. Le jeune Will l’avait considérée comme un symbole de force et de virilité, un avantage qu’il avait voulu afficher.
    Caroline, qui s’était redressée, le regardait sans mot dire. Pour échapper sans doute à la tension ambiante, le chirurgien se rappela opportunément qu’on l’attendait ailleurs.
    — Je lui ai fait une dizaine de points de suture, dit-il. Nous le gardons en observation jusqu’à demain, mais il ne court aucun risque.
    — Et moi je vais faire mes préparatifs, excusez-moi, dit Prescott en sortant avec lui.
    Logan, qui avait pris le temps de réfléchir, se trouva plus libre de s’exprimer. « En famille », songea-t-il amèrement.
    — Je te demande pardon, Will, dit-il à la grande surprisedu coupable et de sa mère. Tu n’aurais pas risqué la mort si je n’avais pas fait l’erreur de te donner une arme.
    — Je n’ai pas pu m’en empêcher, père. Quand j’ai reconnu Kid Curry, j’ai voulu saisir l’occasion, j’ai voulu que tu sois fier de moi.
    — Je suis déjà fier de toi, Will, et je serai plus fier encore quand tu seras capitaine des Lions de Fort Worth. Ce colt, je te le rendrai quand tu auras appris la prudence, sans laquelle un homme ne vaut rien. En menaçant plus fort que toi, tu l’as presque obligé à te frapper. S’il n’avait pas été aussi maladroit, cette fois-ci, ta mère serait morte de chagrin, et je serais au désespoir, parce que…
    Il se tut, et se tourna vers Caroline.
    — Tu me comprends, Caroline, rappelle-toi ce que j’ai vécu. Il s’en est fallu de peu, cette fois-ci.
    Elle fixa sur lui un regard incertain. Elle le comprenait en effet. Mais elle ne voulait pas que le souvenir des malheurs de Logan, sur la Sabine en crue ou en Oklahoma, compromette ses espérances. Logan pour sa part semblait bien décidé.
    — Voici ce que nous allons faire, dit-il sur un ton sans réplique. Pendant que vous vous tenez compagnie, je vais rentrer à la maison, préparer mon matériel et partir tout à l’heure avec Prescott et les autres. Si j’ai autant de chance qu’on le dit, je te rapporterai peut-être la lame qui t’a blessé, Will.
    Il embrassa maladroitement sa femme sur la joue, serra l’épaule de son fils sans oser le regarder dans les yeux, et s’en fut.
    ***
    Caroline attendit pendant trois jours le retour de Logan. Elle savait que la traque pouvait durer longtemps, et conduire loin la meute de policiers lancés aux trousses des malfaiteurs, mais elle avait la conviction qu’en se joignant aux forces de l’ordre Logan avait trouvé l’occasion de se détacher d’elle.
    Et s’il ne revenait pas ?
    Au début de la troisième nuit, elle lisait un roman dans son lit quand elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir et serefermer, et quelques instants plus tard les pas de Logan, sur les marches de l’escalier. Elle posa son livre près d’elle, humecta ses lèvres qui soudain lui semblaient sèches, et mobilisa toute sa volonté pour se faire forte dans l’épreuve.
    Au moment où il entra dans la chambre, elle sut qu’il allait repartir.
    — C’est moi, fit-il sans la regarder dans les yeux.
    — Bonsoir, Logan.
    — Will, comment va-t-il ?
    — Bien. Sa blessure ne le fait pas souffrir et, d’après le médecin, sa cicatrice finira par s’effacer, à la longue.
    — Tant mieux. Il s’en tire bien.
    — Je n’ai pas eu le temps de t’en parler, l’autre jour, tu es parti si vite. Tu as bien fait de ne pas te mettre en colère, de ne pas le punir, comme d’autres l’auraient fait. Tu fais des progrès, du côté de l’éducation. Encore un peu d’entraînement, et tu seras au point.
    Il s’immobilisa une fraction de seconde, au moment de déboucler son

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