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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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Mais non, je ne peux pas… cela ne se fait pas, je risque de perdre ma place, murmura Tom, qui dodelinait de la tête, le regard sournois.
    — Osez donc, dit Logan en posant un billet vert sur le comptoir.
    — Eh bien, expliqua l’employé en retrouvant d’un coup tout son allant, certains des navires de la Blanken Line, notre principal concurrent, sont plus rapides que les nôtres. Leur Aigle des Mers , qui est tout neuf, s’amarrera à Pernambouc plusieurs heures avant l’ Annabelle. Il quitte New York au milieu de l’après-midi. Leur bureau…
    — Je sais où il se trouve. Merci, Tom.
    — Bonne chance, monsieur Grey.
    — Tu parles d’une chance, grommela Logan à part soi.
    Il avait précisément commencé sa tournée des agences par celle de la Blanken Line.
    A l’extérieur, le vent glacé le fit frissonner de nouveau. Il serait sans doute tiède, au Brésil. Mais à quoi bon voyager sans cesse ? Que lui importait qu’un voleur en fuite aille exercer ses talents dans un pays lointain ? Ce n’est pas au Brésil ni au Pérou qu’il poserait des problèmes à la Wells Fargo.
    Et puis était-il raisonnable d’aller faire du tourisme aux frais de son meilleur client ?
    Le vent soufflait si fort, la douleur sourde qu’il ressentait dans la poitrine le faisait tant souffrir, qu’il fit halte et se mit dos au vent, les yeux fermés.
    Des larmes lui gonflaient les paupières. Par la faute du vent, bien sûr.
    Par la faute du vent glacé qui soufflait en lui depuis qu’il avait quitté sa famille…
    Une bourrasque faillit le renverser. Un volet claqua contre un mur dans un bruit assourdissant. Il se vit de nouveau après le massacre, en Oklahoma, devant les corps de Maria et d’Elena. Et puis il entendit la voix de Will, bien vivant, lui.
    « Tu es un fou et un lâche. Tu rejettes ta famille. »
    Sa famille…
    Une douleur plus forte le fit vaciller, et il dut s’appuyer à la vitrine d’un magasin pour ne pas tomber.
    Quand il rouvrit enfin les yeux, il vit à l’étalage un objet qui lui donna la réponse à la question qu’il se posait depuis maintenant des semaines.
    ***
    Trônant au milieu du canapé, Caroline laissa échapper un rire de joie. Des paquets enrubannés de couleurs vivess’entassaient à sa gauche et à sa droite. Les généreuses donatrices de ces cadeaux, qui toutes ensemble étaient venues lui faire la surprise de leur visite, remplissaient le salon de leurs rires. Jamais depuis des mois l’atmosphère n’avait été aussi chaleureuse et aussi gaie, dans sa grande maison.
    Ni Will ni elle n’y étaient malheureux, bien sûr, puisqu’ils ne manquaient de rien. A Fort Worth, Will s’était fait de nouveaux amis, il allait en classe avec plaisir, en bon élève qu’il était, et l’entraînement au base-ball fortifiait ses espérances d’y faire carrière. Caroline, lectrice assidue de romans, exerçait désormais ses talents de journaliste dans le prestigieux Daily Democrat en qualité de critique littéraire, et se chargerait de la chronique politique dès qu’elle aurait repris une vie normale, quelques semaines après la naissance attendue.
    Plus le moment de la délivrance approchait, plus l’absence de Logan lui était sensible. Mais, en femme de caractère, elle ne se laisserait pas abattre par le chagrin. Pour mieux le supporter, elle se disait souvent qu’elle n’était pas la plus à plaindre, entre William et le bébé, alors que leur père vivait dans la solitude.
    — Il faudrait peut-être ouvrir ces paquets, suggéra Kate Kimball. Nous mourons de curiosité, toutes autant que nous sommes.
    Souriante, Caroline défit le large ruban jaune qui fermait la première boîte. Elle contenait six paires de chaussons tricotés, de six couleurs différentes.
    — Vous êtes une fée, Wilhelmina ! s’écria-t-elle, approuvée par les murmures flatteurs qui s’élevaient de l’assistance.
    — Les travaux d’aiguille entretiennent mon humeur piquante, lança Wilhelmina Peters, qui occupait le fauteuil le plus confortable de la maison.
    Maribeth Prescott attendit que les rires aient cessé pour présenter à Caroline un autre cadeau, assez volumineux.
    — C’est le mien, Caroline. Au risque de passer pour une petite fille, je vous demande de l’ouvrir avant les autres, jevous en prie. Je suis tellement anxieuse de savoir s’il va vous plaire !
    — Pas de favoritisme, protesta Emma MacRae. Voyez-vous la coquette, qui passe son temps à

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