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Le retour de la mariée

Le retour de la mariée

Titel: Le retour de la mariée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Geralyn Dawson
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parler à ceux d’entre eux qui demeuraient conscients. Sans assistance morale, ils auraient désespéré. Allant de l’un à l’autre, Caroline les rassurait de son mieux, comme le faisaient quelques personnes assez heureuses pour ne pas avoir trop souffert et pour savoir prodiguer des paroles apaisantes. C’était le cas d’une religieuse et du chauffeur de la locomotive.
    Moins instruits ou moins généreux, la plupart des autres restaient hébétés.
    — Madame, on a besoin de vous par ici !
    L’homme qui l’appelait se trouvait installé sur un reste de banquette, un grand chapeau sur la tête. Trois autres se tenaient derrière lui et grimaçaient en ricanant. Caroline reconnut les quatre individus d’apparence équivoque rencontrés sur le quai de la gare, à Fort Worth.
    — Vous n’êtes pas blessé, constata-t-elle en avançant de quelques pas.
    — J’ai mal là, madame, dit l’homme en se frottant l’intérieur de la cuisse. Vous voulez pas jeter un coup d’œil ?
    Caroline pinça les lèvres. Cet homme ne lui inspirait pas confiance. Elle ferma la main sur un accessoire qui ne la quittait jamais, dans la poche de sa robe.
    — Vous avez une blessure ? Vous saignez ?
    — Non, madame, mais j’ai rudement mal.
    — Le docteur est occupé. Quand il le pourra, il viendra vous voir.
    — C’est toi qu’on veut, ma belle ! répondit l’homme en bondissant soudain pour la saisir par la manche de sa robe et la tirer vers lui, si brutalement qu’elle faillit tomber à genoux.
    En même temps qu’un coup de feu claquait, le chapeau de la brute s’envola.
    — La prochaine, ce sera entre les deux yeux, lança Logan qui s’avançait à grands pas. Tout va bien ?
    — Tu viens de lui sauver la vie, répliqua Caroline en faisant claquer la lame d’un couteau à cran d’arrêt. Je m’apprêtais à lui apprendre les bonnes manières.
    Pendant que l’agresseur et ses acolytes baissaient le nez, Logan rit de bon cœur, échappant d’un coup à l’ambiance dramatique du moment.
    — Tu n’es pas une femme comme les autres, Caroline Grey, dit-il en l’entraînant avec lui. Pour un peu, tu me ferais peur !
    Dès qu’ils se trouvèrent hors de portée d’oreille, il retrouva son sérieux.
    — Cade a repris connaissance, annonça-t-il, il a dit quelques mots, son cerveau n’est donc pas atteint. Le docteur est arrivé à réduire la fracture de sa jambe, mais il faut craindre l’infection. En voyant que le train n’arrive pas, les employés de la prochaine gare vont venir aux nouvelles, mais les poteaux du télégraphe sont tombés et les voies du chemin de fer ont pu être abîmées. Il nous faut pourtant des secours, et vite. Es-tu bonne cavalière ?
    — Tu veux que j’y aille ?
    — Je veux que tu viennes avec moi. Je n’ai pas le droit de supprimer ces quatre crapules, comme j’en ai envie. Holt va se consacrer entièrement à Cade, et je ne veux pas te laisser seule ici, sans protection.
    — J’ai l’habitude de monter à cheval, mais je serais peut-être plus utile ici. Barnes va avoir besoin d’aide.
    — D’autres te remplaceront. Et puis je ne pense pas seulement aux secours immédiats. Ce cyclone me fait perdre du temps. J’arriverai au Canyon avec au moins une journée de retard.
    Caroline balaya du regard la scène de désolation et ressentit un violent malaise.
    — Dès que je serai certain d’avoir tout fait pour envoyer des secours ici, je prendrai le premier train pour Van Horn, ajouta Logan.
    Le malaise que ressentait Caroline s’aggrava. La tête basse, elle contempla sur le sol une petite fleur sauvage, atome de beauté perdu au milieu de tant d’horreur.
    — Je n’y avais pas pensé, dit-elle d’une voix tremblante. Holt va rester avec Cade, bien sûr. Tu as l’intention d’aller seul jusqu’au Canyon ?
    — Oui, mais c’est sans importance. A trois, nous risquions davantage de nous faire remarquer.
    En songeant qu’elle était seule responsable de ce gâchis, des souffrances de Cade, de la douleur de ses frères, Caroline eut la nausée. Sans son intervention, ils n’auraient pas pris ce train. Malade de remords, elle se haïssait. Il fallait qu’elleavoue. Elle ouvrit la bouche, mais Logan ne lui laissa pas le temps de parler.
    — La ville la plus proche est Parkerville, dit-il. Nous y serions en ce moment, sans cette fichue tornade. A cheval, il faut compter quatre heures. Tu te sens capable de chevaucher

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