Le retour de la mariée
de ne pas avoir laissé la lampe allumée. Mais elle ne voulut pas se relever de peur que Logan ne rentre à cet instant. Elle comptait bien dormir au moment où il la rejoindrait dans le lit.
Elle remonta donc la couverture jusqu’à son menton et ferma les yeux. En vain elle chercha le sommeil. Les événements de la journée se bousculaient dans sa tête jusqu’à l’affoler. Pour les chasser de son esprit, elle voulut ne plus penser qu’à Will, ce qui lui rappela que, d’une certaine façon, le lendemain risquait d’être pire encore.
Soudain, la porte s’ouvrit en silence. A contre-jour, la silhouette de Logan était impressionnante. Une fois la porte refermée, l’obscurité envahit de nouveau la pièce. Elle ne distinguait plus rien sinon le bruit de ses vêtements quitombaient sur le sol, le choc du ceinturon et du pistolet sur la table de nuit…
L’obscurité était impénétrable.
Les lames du plancher grincèrent lorsqu’il s’approcha du lit. Caroline ferma les yeux. Il fallait qu’elle se détende, que ses muscles contractés s’assouplissent.
La couverture fut écartée et le matelas s’affaissa un peu, de l’autre côté.
Elle ferma les yeux, décidée à faire semblant de dormir. Pas question de céder à Logan cette nuit !
Il s’étira en poussant un soupir de plaisir. Le cœur de Caroline se mit à battre plus vite quand elle sentit la chaleur de son corps, l’odeur du savon qu’il venait d’utiliser. Non pas un savon parfumé à la lavande, celui de la salle de bains des dames, mais plus rustique, revigorant en quelque sorte, et tellement viril !
Elle attendit. Et puis soudain, Logan Grey se mit à ronfler.
Tant mieux après tout ! Au moins, il tenait parole ! Et puis, ce n’était pas comme si elle avait espéré autre chose, naturellement…
Mais bien sûr qu’elle espérait qu’il ne tiendrait pas parole ! Elle avait imaginé qu’il prendrait l’initiative, comme il l’avait fait la première fois qu’ils s’étaient trouvés seuls dans une chambre d’hôtel.
Honteuse et frustrée, Caroline se retourna, frappa l’oreiller pour passer ses nerfs et ferma les yeux. Après de nombreuses minutes, elle finit par plonger dans un profond sommeil.
Alors qu’à l’horizon s’éloignait une tornade blanche, elle se trouvait sur un terrain de base-ball, à la place du lanceur. Will se tenait prêt, la batte en position. Il lui souriait pour l’encourager.
Mais elle ne voulait pas lancer la balle. Elle la serrait pour qu’elle ne lui échappe pas. Elle la serrait si fort que son bras droit lui faisait mal.
— Lance-la, maman, tu vas la voir partir jusqu’en Oklahoma ! Dépêche-toi, maman. Lance !
— Non, Will, c’est dangereux !
Elle sentait le danger planer sur eux. Dans sa main la balle s’échauffait jusqu’à devenir brûlante. La peau de ses doigts commençait à se détacher, la faisant souffrir atrocement, mais elle ne lâchait toujours pas la balle. En fait, elle n’osait pas la lâcher.
Alors sa main s’enflammait et disparaissait, et la balle lui échappait. Mais au lieu de tomber sur le sol, elle se mettait à tourner autour d’elle. Une fois. Deux fois.
Elle essayait bien de s’enfuir, mais ses muscles ne lui obéissaient plus. Elle essayait d’appeler son fils au secours, mais elle n’arrivait pas à reprendre son souffle. Des flammes s’échappaient de la balle qui se mettait à tourner plus vite, plus vite, plus vite.
— Lance, maman, lance ! lui criait Will.
La trajectoire de la balle s’élargissait soudain et elle s’élevait au-dessus de sa tête.
— Sauve-toi, Will. Cours vite !
Mais il était trop tard. La balle enflammée quittait son orbite pour partir comme une fusée vers son fils.
Remplie d’épouvante, elle le voyait lever sa batte pour frapper la balle qui fonçait vers lui.
— Non !
Au moment de l’impact, la balle explosait, le ciel s’embrasait, le temps d’un éclair, et s’éteignait aussitôt.
Son fils avait disparu.
— Will !
Réveillée en sursaut, Caroline se trouva assise, hors d’haleine, le cœur battant, la bouche sèche.
— Will, mon Dieu…
Logan alluma la lampe posée sur sa table de chevet. Il se redressa et la prit dans ses bras, l’attirant de son côté comme pour la réchauffer, lui murmurant des paroles réconfortantes.
— Ce n’est rien, Caro, ce n’est qu’un rêve. Encore un cauchemar. Après une journée pareille, ça n’a rien
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