Le retour

dans la foule. Deux autres autos-patrouilles, gyrophares allumés,
vinrent s'arrêter à leur tour devant le restaurant. Un gradé, l'air important,
s'extirpa de l'une des voitures en faisant signe à ses hommes d'accélérer le
mouvement. La petite foule s'ouvrit immédiatement devant lui.
     
    - Qu'est-ce qui
s'est passé? demanda-t-il aux policiers déjà sur place.
     
    - Un hold-up, mon
lieutenant, répondit l'un d'eux.
     
    D'après le
propriétaire, ils étaient deux. Ils ont défoncé la porte de côté pour entrer et
ils sont partis avec l'argent qu'il y avait dans le cash.
     
    - Une idée de la
direction qu'ils ont prise?
     
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    - Des témoins
disent qu'ils sont partis par là, répondit le même policier en montrant la
grande cour qui s'ouvrait à l'extrémité de la rue Archambault.
     
    - Correct, laissa
tomber le gradé. Vous quatre, ajouta-
    t-il à
l'intention des deux premiers policiers arrivés sur les lieux et des deux qui
étaient descendus de la voiture qui avait précédée la sienne, prenez vos chars
et allez me fouiller la place. Au rapport dans dix minutes. Toi, dit-il à son
chauffeur, tu surveilles devant la vitrine pendant que je remplis le rapport en
dedans avec les propriétaires.
     
    L'officier fit
ensuite signe aux Paré de le suivre à l'intérieur où il demeura avec eux durant
un long moment.
     
    La disparition
des acteurs ne sembla pas inciter la petite foule à se disperser. La plupart
des gens demeurèrent sur place à discuter du vol.
     
    Lorsque les deux
autos-patrouilles parties à la recherche des malfaiteurs revinrent stationner
devant le restaurant-
    épicerie quelques
minutes plus tard, le lieutenant de police sortit à l'extérieur.
     
    Les badauds se
pressèrent près des véhicules pour voir si les policiers ramenaient les
voleurs. Il n'y avait personne à l'intérieur.
     
    - On rentre, dit
le gradé à ses hommes en se dirigeant vers sa voiture.
     
    Les portières des
trois voitures claquèrent et les policiers quittèrent les lieux. Déçue par
cette fin abrupte du spectacle, la foule de curieux commença à se disperser en
émettant des commentaires peu flatteurs sur la valeur des policiers.
     
    - Sacrament! jura
Grenier. C'est sûr qu'ils ont pas poigne personne. Ça leur a pris tellement de
temps à se grouiller qu'on aurait dit qu'ils faisaient exprès. Moi, je suis à
peu près sûr que c'est les...
     
    318
     
    - Fais ben
attention à ce que tu vas dire, le mit en garde Bernard Bélanger, son voisin
habitant au rez-de-
    chaussée. Ça peut
te retomber sur le nez si t'as pas de preuves.
     
    - Qu'est-ce que
vous allez faire pour votre vitrine, monsieur Paré? demanda Catherine Bélanger
au propriétaire du restaurant.
     
    - C'est vrai, ça,
dit Laurette. Vous êtes pas pour passer la nuit devant votre vitrine cassée
pour pas vous faire voler votre stock.
     
    L'homme avait
l'air encore passablement perturbé par sa mésaventure et ne semblait pas trop
savoir ce qu'il allait faire pour protéger son bien.
     
    - Il me faudrait
des planches pour boucher le trou, finit-il par dire après un long moment de
réflexion, mais j'en n'ai pas.
     
    - Attendez, je
pense que j'en ai une couple dans mon hangar, fit Bernard Bélanger.
     
    - Moi aussi, j'en
ai un peu, dit Gérard.
     
    Deux autres
voisins firent la même offre.
     
    - Il est une
heure et demie du matin. Ça a presque pas d'allure de vous forcer à aller
fouiller dans vos hangars, affirma Laurence Paré, reconnaissante.
     
    Les voisins
prirent rapidement la direction de leur appartement. Ils en revinrent avec de
vieilles planches quelques minutes plus tard.
     
    Maintenant, la
scène du vol était déserte. Les Paré étaient seuls, debout devant le trou béant
de leur vitrine fracassée. Gérard et l'éboueur, aidés par Édouard Paré et les
deux autres voisins, clouèrent les planches sur le cadrage de la vitrine. Tous
refusèrent l'argent offert par l'épicier restaurateur avant de rentrer se
mettre au lit.
     
    Quand Gérard se
coucha, Laurette ronflait déjà depuis un bon moment.
     
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    Chapitre 13
     
    Étrange départ
Durant quelques jours, le vol chez Paré fut au centre de la majorité des
conversations des gens du quartier. On exagéra la somme volée dans la caisse
ainsi que les dégâts causés par les voleurs à l'intérieur du
restaurant-épicerie.
     
    Bien des commères
allèrent jusqu'à chuchoter qu'elles n'auraient pas été étonnées que les Rompre,
deux célèbres