Le retour
sais pas si mon mari va
vouloir suivre, par exemple.
- On va aller lui
en parler, déclara Denise, tout heureuse de la décision de sa mère en
entraînant Pierre à l'intérieur de la maison.
Si sa mère avait
refusé, elle n'aurait sûrement pas pu accompagner Pierre.
Gérard Morin se
laissa facilement convaincre de participer à cette sortie.
- On peut se
tasser et amener un autre de vos enfants, à part Carole et Richard, si vous
voulez, offrit généreusement Pierre au père de Denise.
- Parles-en à ma
femme, lui répondit le père de son amie.
- Je suis sûre
que Jean-Louis voudra pas venir, déclara Laurette quand Pierre lui fit la même
proposition. On pourrait demander à Gilles.
- Gilles doit
sortir avec sa blonde demain, intervint aussitôt Richard. Mais moi, j'ai rien à
faire. Ça me tenterait d'aller me baigner avec vous autres. Ça ferait
changement avec le bain Quintal qui pue le chlore à plein nez.
- On peut amener
aussi Carole. Elle est chez son amie Mireille, mais je suis certaine qu'elle va
vouloir venir, affirma Laurette avec un grand sourire.
- Si ça vous
convient, madame Morin, on pourrait partir après la messe, demain matin. On
dînerait là-bas et ça nous donnerait le temps de nous baigner.
- C'est correct.
On va préparer le lunch à soir, trancha la mère de famille. Apporte-toi rien à
manger, on va faire des sandwichs pour tout le monde.
- Si c'est comme
ça, je vais apporter la liqueur. Le soleil est en train de se coucher ben beau.
Pour moi, on
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va avoir du beau
temps demain, prédit le jeune homme, enthousiaste à l'idée de cette excursion
qui sortait de l'ordinaire.
Pierre Crevier
quitta Denise assez tôt pour lui permettre de participer à la confection du
repas du lendemain midi et il promit d'être de retour pour dix heures, le
lendemain matin.
Le jeune
débardeur ne s'était pas trompé. Ce dimanche matin-là, il régnait déjà une
chaleur agréable quand tous les membres de la famille Morin se dirigèrent vers
l'église Saint-Vincent-de-Paul pour assister à la basse-messe. Pierre Crevier
vint, lui aussi, assister au service religieux qu'il quitta rapidement après
Vite missa est de l'abbé Laverdière.
Quelques minutes
avant dix heures, Denise, qui surveillait son arrivée, debout sur le pas de la
porte, vit une Studebaker vert émeraude rutilante, toutes les glaces baissées,
virer sur la petite rue Emmett et venir s'immobiliser devant elle. Son amoureux
descendit du véhicule, rayonnant de fierté.
- Aie! Il est ben
beau ce char-là, lui dit-elle en examinant le véhicule aux lignes plutôt
futuristes. Il ressemble un peu à un avion.
- C'est un 55,
lui fit remarquer Pierre. Il est pas neuf, mais il roule ben en sacrifice.
Est-ce que tout le monde est prêt?
- On t'attendait,
répondit la jeune fille en l'entraînant à l'intérieur de l'appartement.
En moins de cinq
minutes, on rangea des couvertures, des serviettes et une boîte de nourriture
dans le coffre de la voiture. Le conducteur y avait déjà mis des bouteilles de
boisson gazeuse Denis dans une petite cuve remplie de morceaux de glace.
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- T'amènes pas ta
blonde dans la maison pendant qu'on n'y est pas, ordonna Laurette à Gilles
avant de monter à bord.
- Ben non, m'man,
répondit l'adolescent un peu exaspéré par la méfiance de sa mère. Pourquoi je
ferais ça?
En plus,
Jean-Louis est ici dedans.
Pendant le
chargement de la voiture, quelques jeunes de la rue Archambault s'étaient
rassemblés non loin de la Studebaker en affichant des airs d'envie.
- On va s'asseoir
en arrière avec Carole, annonça Laurette en faisant signe à son mari de se
glisser sur la banquette arrière du véhicule.
Richard ouvrit la
portière avant et laissa sa soeur Denise s'installer au centre du siège avant
de s'asseoir. Quand tout le monde fut installé, Pierre s'installa derrière le
volant.
- Vous êtes pas
trop tassés, j'espère? demanda-t-il en jetant un coup d'oeil dans le
rétroviseur.
- Pantoute, le
rassura Laurette. On va être ben.
La Studebaker
s'éloigna doucement du trottoir, s'arrêta au coin de la rue Emmett avant de
prendre de la vitesse.
Denise était
heureuse d'être assise aux côtés de son amoureux.
- Je me suis fait
expliquer le chemin à matin, dit Pierre à ses passagers. On devrait pas avoir
trop de misère à se rendre là-bas.
En fait, par
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