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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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une armée importante, certainement
plus imposante que celle que tu as affrontée à Issos. En outre, il alignera des
chars à faux d’une nouvelle conception, des machines effrayantes hérissées de
lames aussi affilées que des rasoirs. Il stationnera au nord de Babylone en
attendant de connaître la direction que tu prendras. Il choisira ensuite le
champ de bataille. Une zone de plaine, sûrement, où il pourra imposer sa
supériorité numérique et lancer ses chars de guerre. Darius ne veut plus
négocier avec toi, il veut confier son sort à un affrontement final. Il est
persuadé qu’il l’emportera.
    — Quelle est la raison d’un
changement de cap aussi brusque ?
    — Ton inertie. Te voyant
confiné près de la côte, il a pensé qu’il avait assez de temps pour rassembler
les troupes qui lui permettraient de te battre. »
    Alexandre se tourna vers Eumène.
« Tu vois ? J’avais raison. C’était la seule façon de provoquer une
rencontre décisive. Je l’emporterai, et toute l’Asie m’appartiendra. »
Eumène s’adressa de nouveau à Eumolpos. « D’après toi, dans quelle région
choisira-t-il le champ de bataille ? Au nord ? au sud ?
    — Je ne suis pas en mesure de
le dire, mais une chose est certaine : le Grand Roi vous attendra là où
vous trouverez une route dégagée. »
    Alexandre réfléchit quelques
instants tandis qu’Eumolpos le regardait à la dérobée ; puis il dit :
« Nous nous mettrons en route au début de l’automne, nous traverserons
l’Euphrate à Thapsaque. C’est là que tu te montreras, si tu as des
nouvelles. »
    L’informateur se retira en saluant
le roi cérémonieusement. Eumène s’entretint un moment avec Alexandre.
    « Si tu passes à Thapsaque,
cela signifie que tu as l’intention de descendre l’Euphrate. Comme les
« Dix Mille », n’est-ce pas ?
    — Peut-être, mais ce n’est pas
dit. Je prendrai une décision quand j’aurai gagné la rive droite. Pour
l’instant, laisse les concours d’athlétisme se dérouler. Je veux que les hommes
s’amusent et se distraient : cela leur sera ensuite impossible pendant
plusieurs mois. Peut-être pendant plusieurs années. Qui s’est aligné dans le
concours de boxe ?
    — Léonnatos.
    — Bien sûr. Et pour ce qui est
de la lutte ?
    — Léonnatos.
    — J’ai compris. Maintenant, va
chercher Héphestion et envoie-le-moi. »
    Eumène salua le roi et partit à la
recherche de son ami. Il était en train de s’entraîner à la lutte avec
Léonnatos. Eumène le vit s’écrouler deux fois ; il attendit qu’il roule à
ses pieds une troisième fois pour lui dire : « Alexandre te réclame.
Dépêche-toi.
    — Moi aussi ? demanda
Léonnatos.
    — Non. Reste là et continue ton
entraînement : je n’aimerais pas être à ta place si tu étais battu par le
concurrent athénien. »
    Léonnatos grogna quelques mots en
faisant signe à un autre soldat d’avancer. Héphestion se lava sommairement et
se présenta devant le roi, les cheveux pleins de sable.
    « Tu m’as appelé ?
    — Oui. J’ai une mission pour
toi. Choisis deux détachements de cavalerie, dans la Pointe si tu le veux, et
deux équipes phéniciennes de charpentiers navals. Prends Néarque et rallie
Thapsaque, sur l’Euphrate, couvre l’amiral tandis qu’il jettera sur le fleuve
deux ponts de bateaux. C’est là que nous passerons.
    — Combien de temps me
donnes-tu ?
    — Un mois, pas plus. Après
quoi, nous te rejoindrons avec le reste de l’armée.
    — Enfin, nous nous mettons en
route !
    — Oui, nous nous mettons en
route. Prends congé de la mer, Héphestion, tu ne verras plus d’eau salée avant
d’avoir atteint les rivages de l’Océan. »
     

7
    Quatre jours furent nécessaires pour rassembler la cavalerie, les
charpentiers et les matériaux de construction. Sous l’œil vigilant de Néarque,
les bateaux furent démontés, dénombrés et entassés sur des chariots attelés à
des mules, et le long convoi se prépara à quitter la côte. La nuit qui précéda
le départ, Héphestion alla saluer Alexandre. À son retour, il vit deux ombres
surgir de derrière une tente et s’approcher furtivement. Alors qu’il portait la
main à son épée, il entendit une voix familière murmurer : « C’est
nous.
    — Tu es fatigué de vivre ?
demanda-t-il en reconnaissant Eumène.
    — Range ta lame, il faut que
nous ayons une petite discussion. » Héphestion regarda à la dérobée

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