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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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lointaines de son empire
en pensant que nous ne parviendrions pas à le suivre. Mais il se trompe !
Si l’un de vous souhaite rentrer, je ne le blâmerai pas, mais si vous préférez
poursuivre le combat, je serai fier de vous guider. Dès demain, Eumène
distribuera trois mille drachmes d’argent à chacun d’entre vous, et vous en
recevrez d’autres quand nous aurons conquis les capitales qui renferment
d’immenses trésors. Nous resterons trente jours à Babylone, ce qui vous
laissera le temps de réfléchir. Après quoi, Eumène fera l’appel afin que nous
sachions qui rentrera et qui voudra me suivre dans cette nouvelle aventure.
Pour l’heure, rompez les rangs, soldats, et préparez-vous : demain, nous
nous remettrons en marche. »
    L’armée éclata en une longue et
frénétique acclamation tandis qu’Alexandre éperonnait Bucéphale et passait au
galop parmi les rangs. Il fit signe à ses compagnons de le suivre au campement
perse, que surveillaient les hommes de la Pointe ainsi qu’un détachement
d’attaquants agrianes.
    Le pavillon royal était encore plus
riche et plus somptueux que celui qu’Alexandre avait vu à Issos, si tant est
que cela fût possible, mais il abritait un nombre de serviteurs beaucoup plus
restreint. On trouva toutefois plus de deux cents talents d’or et d’argent en
pièces de monnaie, qui devaient servir à payer les mercenaires et les troupes
récemment enrôlées.
    Eumène se hâta d’en dresser
l’inventaire.
    Le roi prit place sur un siège en
invitant ses amis à l’imiter. Puis il ordonna aux serviteurs de leur servir un
repas, et il se restaura lui aussi.
    Léonnatos s’affala avec une sorte de
grognement : « Hé, les enfants, j’ai du mal à réaliser ce qui
m’arrive. Aujourd’hui, j’ai bien cru que ma dernière heure était venue, quand
ils se sont engouffrés du côté où se trouvait Parménion pendant que Bessos
encerclait les Grecs par la droite, nous laissant au milieu comme des abrutis.
    — C’était donc la surprise que
tu nous réservais, intervint Séleucos. Les renforts macédoniens et thessaliens.
Mais comment savais-tu qu’ils arriveraient juste à temps ? Une heure de
plus et…
    — Nous aurions tous été
embrochés sur un beau pal, et les corbeaux nous auraient chié sur le crâne en
attendant de nous dévorer les yeux et les couilles. C’est toujours par là
qu’ils commencent, le savez-vous ? continua Léonnatos.
    — Ça suffit !
l’interrompit Alexandre. Je n’ai pas la moindre envie d’entendre de pareilles
bêtises. » Puis il continua à l’adresse de Séleucos : « Le
général Antipatros avait tout organisé dans les moindres détails. J’étais
informé depuis Tyr des progrès du contingent. J’étais certain qu’ils parviendraient
à bon port en temps voulu. Quoi qu’il en soit, nous allons bientôt en savoir
plus : nous attendons de la visite.
    — Rien n’est jamais sûr, mon
jeune dieu foudroyant, dit une voix s’échappant de la tente d’entrée. Il aurait
suffi qu’il pleuve un peu sur les montagnes au cours de la nuit pour que les
Thessaliens et les Macédoniens restent de l’autre côté du Tigre à se gratter le
nombril en attendant que le courant diminue ou que Darius vous taille en
pièces.
    — Avance, Eumolpos, s’écria
Alexandre, reconnaissant la voix de son espion. J’aurais donc dû me fier à la
promesse de Mazéos ? Sa manœuvre a été des plus dangereuses, et il a bien
failli nous encercler complètement.
    — Pourquoi ne l’interroges-tu
pas ? demanda Eumolpos en entrant, accompagné par l’homme qu’Alexandre avait
vu sous la tente des prisonniers. Il est ici. Selon tes souhaits. »
    Le satrape se dirigea vers le
souverain, se prosterna devant lui, porta ses mains à ses lèvres et lui envoya
un baiser.
    « Je vois que tu me rends le
même hommage qu’à ton roi, observa Alexandre, mais si j’avais dû me fier à tes
paroles, les chiens et les oiseaux seraient en train de me dévorer à l’heure
qu’il est. »
    Le satrape se leva et dit dans un
grec parfait : « Puis-je répondre, majesté ?
    — Certainement. Ou plutôt,
asseyez-vous tous les deux, car il va falloir que vous me donniez quelques
explications.

15
    La discussion se prolongea tard dans la nuit. Mazéos avait,
semble-t-il, tenu à honorer la promesse qu’il avait faite au roi Darius de lui
ramener sa famille, raison pour laquelle il avait lancé une attaque aussi
puissante contre

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