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Le sac du palais d'ete

Le sac du palais d'ete

Titel: Le sac du palais d'ete Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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se refusait à lui, elle risquait tout bonnement la mort.
    Alors, elle n’eut plus qu’une idée en tête : assouvir du mieux qu’elle pouvait les désirs du Tianwan afin de pouvoir le quitter le plus vite possible et, après avoir récupéré Fleur de Sel, fuir définitivement Nankin.
    Retrouvant ses réflexes d’antan, elle repoussa d’un geste vif le chef des Taiping sur sa couche, et, après avoir effleuré ses lèvres avec son doigt, elle commença à se déshabiller avec des gestes lents, tout en se déhanchant. D’ordinaire, lorsqu’elle entamait cet exercice, elle voyait perler des gouttes de sueur au-dessus des yeux agrandis des mâles à qui elle se donnait en spectacle.
    Cela ne rata pas puisque, tout émoustillé, Hong lui lança :
    —  Je t’aime comme ça… cela se présente bien !
    Dès qu’elle fut entièrement nue, elle commença son numéro de contorsionniste, offrant la vue de son corps sous des angles parfaitement inconnus au Tianwan dont le regard exacerbé par le désir ne la quittait plus d’un pouce.
    Dans la semi-obscurité de la pièce, Hong observait, fasciné, les contorsions de la jeune femme. Elle prit deux chaises et mit un pied sur chacune d’elles avant de les repousser lentement jusqu’à faire accomplir à ses jambes parfaitement tendues un grand écart qui dévoila les adorables bordures de sa Vallée des Roses. Tenaillé par le désir, le chef des Taiping, l’œil mi-clos et un sourire flottant au sommet de lui-même, déglutit avant de lui intimer l’ordre de venir le rejoindre sur le lit.
    Aussitôt, pressée d’en finir, elle s’exécuta et grimpa sur les fourrures.
    Dès qu’elle fut à sa portée, il se rabattit sur elle avant de la prendre sauvagement. Elle se laissa faire, convaincue que le Souverain Céleste n’arrivait ni à la cheville de Tang ni à celle de Mesure de l’Incomparable. Quelques instants plus tard, Hong, manifestement peu au fait de l’Union des Souffles, se répandait en elle avec brutalité et vitesse, sans aucune maîtrise de-lui-même et dans un rugissement de tigre.
    —  Que dirais-tu d’entrer au Céleste Harem, ô Jasmin Éthéré   ? lui demanda Hong en enfilant un peignoir de soie noire ornée d’oiseaux phénix.
    Elle frissonna. C’était la pire chose qui pouvait lui arriver, que de finir ses jours dans ce lieu clos où le Tianwan entretenait ses esclaves sexuelles qui passaient leur temps à se disputer ses faveurs. Surmontant l’accablement qui la gagnait, elle réussit à articuler d’une voix défaite, car il lui fallait à tout prix continuer à donner le change :
    —  Pourquoi pas… Il faut simplement que le Céleste Souverain accepte que son humble servante aille ranger chez elle les quelques affaires qu’elle possède !
    —  Tu as tout ton temps, ma belle ! Loin de moi l’idée de te faire entrer au gynécée sans que tu aies eu le temps de te retourner. Si tu as un mari, je m’arrangerai avec lui… S’il est simple soldat, il deviendra lieutenant et sa solde sera triplée !
    —  Je n’ai personne, ô mon Tianwan !
    —  À la bonne heure ! En attendant de t’installer auprès de moi, je souhaite que tu reviennes demain soir…
    Réprimant la vive répulsion que lui inspirait l’odieux comportement du chef des Taiping, la belle contorsionniste lui répondit humblement :
    —  Vos désirs sont des ordres. Demain soir, je serai devant vous !
    Tandis qu’elle se rhabillait, bien décidée à prendre la clé des champs dès qu’elle serait sortie de ses griffes, elle le vit s’approcher, un petit flacon de parfum à la main.
    —  C’est pour toi ! Le vice-roi de Nankin faisait venir de Perse ce mélange d’essence de rose et de jasmin.
    À regret –  mais comment pouvait-elle faire autrement   ?  – , elle s’en aspergea, avec le sentiment qu’elle se couvrait de honte, en même temps qu’il collait une dernière fois ses lèvres sur les siennes.
    Dès que le palanquin, entre un chien et loup douteux, l’eut ramenée chez elle, elle se rua dans la chambre de Fleur de Sel, réveilla la petite fille qui dormait à poings fermés, puis, après avoir passé un châle sur ses épaules, prit l’enfant dans ses bras et, tout en regrettant de ne pas avoir eu le temps d’aller dire au revoir à Laura mais elle y eût perdu un temps précieux, se mit à courir, dans la nuit trouée d’étoiles, vers l’unique porte de la ville encore ouverte à cette heure-là.

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