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Le Sang d’Aphrodite

Le Sang d’Aphrodite

Titel: Le Sang d’Aphrodite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elena Arseneva
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Personne ne l’a vu depuis un bon moment.
    Ils retournèrent dans la grand-cour et s’éloignèrent du palais pour discuter à l’abri des oreilles indiscrètes. Mitko gronda à mi-voix :
    — Le prince peut attendre, mais nous, c’est plus urgent ! Le boyard nous a dit qu’il n’y avait pas de temps à perdre. Il nous a confié une mission capitale !
    — Nous n’avons pas le droit d’en dire davantage, souligna Vassili avec un regard appuyé à l’adresse de Mitko.
    — Allez, ne me faites pas languir ! supplia Philippos. Artem m’a permis de participer à l’enquête, vous ne l’ignorez point !
    — Le boyard nous a chargés d’intercepter le coupable, chuchota Mitko en gonflant les joues d’un air important.
    — Dites-moi son nom ! pressa le garçon. J’ai deviné de qui il s’agit, mais j’ai besoin de l’entendre de votre bouche.
    Les Varlets échangèrent un coup d’œil. Sur un signe de Vassili, Mitko se pencha vers Philippos et lui murmura un nom à l’oreille.
    — J’ai vu juste ! s’exclama le garçon avec un sourire radieux.
    — C’est bien beau, mais l’oiseau s’est envolé, grommela le colosse. Où diable a-t-il bien pu passer ? Artem s’est-il lancé seul à sa poursuite ?
    — Il se serait débrouillé pour vous en avertir, protesta Philippos. D’ailleurs…
    Il se mordit la langue. En fait, il pensait savoir où était le droujinnik : il avait dû se précipiter chez Vesna pour s’assurer qu’elle ne courait aucun danger. Artem pensait certainement qu’aucune femme ne serait à l’abri tant que le meurtrier ne serait pas sous les verrous. Une fois tranquillisé, il ne tarderait pas à revenir au palais.
    Soudain, Philippos se figea, tandis qu’un souvenir angoissant s’imposait à son esprit. Et si… ? Vue sous cet angle, la situation prenait une tout autre tournure. Vesna pouvait bel et bien être en danger ! Et pour peu qu’Artem ait été retenu ailleurs, elle risquait de se retrouver seule face à l’assassin… Mais alors, songea Philippos, c’était à lui d’assurer la protection de Vesna ! Il venait de perdre sa bien-aimée, et pour rien au monde il ne voudrait que la même chose arrive au boyard ! Ces pensées avaient traversé son esprit en un éclair. Les Varlets se consultaient à voix basse quand il leur lança :
    — Il faut que j’aille vérifier quelque chose ! Je reviens dans un petit moment.
    Mitko hocha la tête.
    — Nous, on va chez le prince. En l’absence du boyard, c’est à Vladimir qu’on doit faire notre rapport. Si tu vois Artem, dis-lui…
    — Je sais, je sais ! fit le garçon qui s’élançait déjà vers le portail.
    Quelques minutes plus tard, il avait rejoint la maison de l’apothicaire. Il monta les marches du perron et frappa avec impatience. Une jeune servante au visage grêlé, ses cheveux nattés recouverts d’un fichu, vint lui ouvrir. Elle le considéra avec une expression revêche, sans l’inviter à entrer.
    — Dame Vesna est-elle là ? souffla Philippos, hors d’haleine.
    — Ma maîtresse est sortie, répondit la servante avant d’ajouter : Et ce n’est pas la peine de l’attendre ! Dieu seul sait quand elle sera de retour.
    — Comment ça ? s’inquiéta Philippos. Il ne lui est rien arrivé de fâcheux, au moins ?
    — Quand ce serait le cas, elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même ! rétorqua la jeune femme en se renfrognant encore plus.
    — De grâce, explique-toi ! la pria le garçon. Tu ne dois rien me cacher, je suis le fils…
    — Je me souviens de toi et de ton père, le coupa-t-elle. Moi, je suis Mania, la servante de feu maître Klim. Et je vais te dire, moi : ce n’est pas comme ça qu’une bonne orthodoxe devrait se conduire ! Mon maître vient de trépasser, toute la maisonnée est en deuil… Et la veuve, qu’est-ce qu’elle fait ? Elle enfile sa robe des jours de fête et s’envole en compagnie d’un galant !
    Philippos sentit son sang se glacer dans ses veines.
    — Cet homme, comment était-il ?
    La servante cracha par terre.
    — Un dévergondé sans foi ni loi, bien qu’il s’attife comme un boyard, avec sa cape soyeuse et son caftan rebrodé d’or. Il avait aussi une jolie paire de chevaux. J’ai tout vu, tout entendu ! Je suis sortie sur le perron une minute, et qu’est-ce que je vois ? Ma maîtresse vêtue de sa plus jolie robe qui discute avec ce vaurien près du portillon. Ils avaient l’air fort

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