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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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Sous le règne de Tibère, un incendie s’est déclaré dans le temple de Vesta. On dit qu’un certain Metellus a pris la statue de Pallas-Athéna pour la soustraire aux flammes… Mais il en a perdu la vue, car tout grand pontife qu’il était et malgré ses bonnes intentions, il n’avait pas le droit de la voir et d’y porter les mains.
    — Que devons-nous faire ? dit Messala. Si ce ne sont que des rumeurs et que nous portons l’affaire devant le Sénat, nous serons accusés de calomnie.
    Le silence se fit dans la pièce. L’angoisse et la consternation envahirent le visage de Scaber tandis que les trois autres étaient encore partagés entre l’hésitation et la détermination.
    Finalement, Pomponius déclara de sa belle voix grave :
    — Je pense qu’il faut quand même en saisir le Sénat et sans tarder.
    — Non ! Nous ne pouvons pas l’accuser publiquement ! s’exclama Scaber, que la peur avait rendu plus pâle que sa toge blanchie à la craie. Il est l’empereur de Rome ! Nous ne pouvons pas lui reprocher, avant même qu’il ne l’ait fait, de violer les règles immémoriales de notre religion. L’intention n’est pas crime. Nous serons arrêtés et condamnés !
    — Pour ma part, ajouta Messala, qui partageait cette crainte, je ne crois pas qu’il s’emparera des sacra. Pas un homme sur cette terre, même le plus puissant, le plus irrespectueux ou le plus demeuré, n’oserait commettre un tel sacrilège !
    Pomponius eut un petit rire sec et cynique :
    — Héliogabale est tout cela à la fois. Et lui, il osera. Combien veux-tu parier ?
    * * *
    Lorsque les trois sénateurs eurent quitté son domicile, Pomponius, fatigué et soucieux, alla rejoindre son épouse dans leur chambre.
    Alors qu’il la croyait déjà endormie, il la trouva assise, en train de caresser d’une main distraite les cordes de sa cithare.
    — Pourquoi n’es-tu pas couchée ? demanda son époux en lui embrassant tendrement le front. Il est tard.
    — Je t’attendais, répondit doucement Annia Faustina. Tu sais que je ne peux pas m’endormir si tu n’es pas à mes côtés.
    Elle n’avait pas encore ôté sa longue robe de lin, ni délacé les minces lanières de ses chaussures en cuir souple. Seule sa couronne de tresses avait disparu et à présent, des centaines de petites boucles noires, presque bleues, frisaient autour de ses joues ravissantes.
    Pomponius la regarda avec cette admiration, cette tendresse émue et infinie, que n’avaient pas affaiblies leurs vingt années de vie commune.
    À quarante ans, elle était belle encore, très sensuelle, comme le sont les Méditerranéennes aux formes voluptueuses et au teint épicé, et bien des hommes eussent regardé comme un bonheur d’être l’époux de cette magnifique brune. Car Annia Faustina avait conservé, à l’automne de sa beauté, toutes ses splendeurs.
    Loin de l’image de la matrone, au teint rubicond et au corps alourdi par les grossesses multiples, elle offrait encore au regard des chairs soyeuses, une chute de reins éblouissante et une poitrine ferme que le temps n’avait pas réussi à déformer.
    La pureté de son regard vert exprimait une bonté naturelle et une inaltérable douceur. Cette femme superbe aurait pu paraître triste, à force d’avoir l’air si serein et si posé, si elle n’avait eu ces longs sourcils noirs, épais et fournis, qui se rejoignaient à la naissance du nez et qui donnaient ainsi à l’expression de son visage une vigueur extraordinaire. Annia Faustina était un mélange de grâce et de force, deux qualités qui, lorsqu’elles sont réunies chez la femme, la rendent exceptionnelle.
    Pomponius l’aimait respectueusement, profondément, passionnément. Et Annia Faustina l’aimait aussi, avec un dévouement absolu.
    — Que se passe-t-il ? demanda-t-elle d’un son de voix tranquille, mais où perçait cependant une pointe de curiosité inquiète. Pourquoi as-tu réuni Lucius Scaber et Marcus Columba ? Pourquoi les as-tu fait venir chez nous à une heure aussi tardive ?
    Il était rare qu’elle pose autant de questions à la fois, elle qui ne s’inquiétait généralement de rien.
    — Il se passe des choses graves, répondit Pomponius en se déshabillant. Nous devions en parler.
    — Est-ce à cause de l’empereur ?
    Pomponius s’allongea sous la couverture. Il l’attira par le bras.
    — Viens dormir, dit-il d’un ton las.
    Annia enleva à son tour sa robe de lin et

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