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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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ils iront nourrir, eux aussi, mes fauves. Quant à ton Paulus, il peut bien mourir de honte, que veux-tu que ça me fasse ?
    Soemias prit la parole :
    — Moi je pense que s’il ne veut plus de cette fille, c’est son droit de la renvoyer, dit-elle en jetant à son rejeton un regard attendri. Il est l’empereur, il peut faire ce que bon lui semble.
    L’adolescent la remercia de son soutien d’un mouvement de paupières.
    — Après tout, les sentiments ne se commandent pas, ajouta Soemias. Cette fille n’a pas su se faire apprécier, tant pis pour elle. Varius mérite une épouse digne de lui.
    Elle s’approcha pour le cajoler et lui souffla à l’oreille :
    — Maintenant qu’elle va sortir de ta vie, je peux bien te l’avouer : je trouvais cette Paula Cornelia tout à fait insignifiante. Et tellement ennuyeuse ! Comment aurait-elle pu te donner cet héritier auquel tu aspires de tout ton cœur, avec ses hanches grêles et ses seins menus ? Elle ne pourrait même pas porter un petit œuf de caille tellement elle est maigrichonne !
    Varius opina de la tête, naturellement convaincu. Puis ses yeux s’allumèrent d’une lumière étrange et il parut soudain comme éclairé de l’intérieur.
    — D’autant plus, dit-il avec un large sourire, que je ne veux pas d’un enfant ordinaire. Je veux un enfant divin.
    Soemias le regarda avec une admiration émue :
    — Ne t’inquiète pas mon chéri, il le sera. Je suis certaine que ton fils aura tes cheveux clairs et tes beaux yeux. Il sera magnifique, comme toi…
    Varius haussa les épaules :
    — Tu dis parfois de ces niaiseries, ma pauvre Soemias.
    Sa mère rougit, vexée.
    — Je te parle d’un enfant divin ! reprit l’adolescent avec impatience. Un enfant que je vais avoir, moi, prêtre d’Élagabal, avec une prêtresse.
    Un silence tomba tout à coup dans la pièce.
    — Une prêtresse ?
    — Une vestale.
    Maesa eut un tel sursaut que l’un de ses bourrelets postiches manqua de se détacher de ses tempes. Elle balbutia :
    — Tu dis ? Qu’est-ce que tu dis là ?
    — Une vestale, répéta Varius lentement, comme si le mot lui était infiniment doux et onctueux à prononcer, et les yeux dans le vague.
    Maesa, qui s’était redressée vivement, retomba comme cassée sur son fauteuil, où elle demeura sans mouvement, pareille à quelqu’un qui a reçu un coup trop brutal.
    Elle finit par se ressaisir et dit :
    — Tu ne peux pas épouser une vestale ! La loi te l’interdit !
    Varius eut de nouveau ce mouvement d’épaules habituel et émit un petit rire saccadé :
    — Je n’avais, en principe, pas le droit de m’introduire dans le temple de Vesta et de m’emparer du Palladium, et pourtant je l’ai fait. Sans pour autant devenir aveugle et sans que les pauvres dieux de Rome me foudroient sur place…
    — Ôte-toi de l’esprit cette idée absurde ! ordonna Maesa.
    — Certainement pas ! D’ailleurs, j’ai déjà choisi celle qui sera la nouvelle Augusta… Je sais comment elle s’appelle. Il s’agit d’Aquilia Severa.
    — La fille de Severus ? La fille d’un consul ! Et qui n’a même pas seize ans !
    — Peu m’importe son âge, répondit Varius en prenant un air rêveur. C’est elle que j’ai choisie. Aquilia m’est apparue dans le temple de Vesta, l’autre soir. Si tu l’avais vue… inondée par les derniers feux du jour, sublime et rayonnante. C’est Élagabal qui me l’a envoyée. Elle est… elle est… elle a la beauté du ciel, de l’onde pure et du soleil à la fois…
    Soemias ricana :
    — Si tu n’as fait que l’apercevoir, dit-elle, tu n’as certainement pas eu le temps de voir ses défauts.
    — Si, j’ai eu tout le temps de la voir ! Elle n’a aucun défaut ! Ses traits sont si beaux qu’aucun sculpteur ne pourra jamais les reproduire dans le marbre. Elle est plus belle que Vénus, Hélène, Cléopâtre, Cybèle et Salambô réunies. Jamais je n’ai vu pareille perfection. Ses cheveux coulent le long de ses épaules comme le Pactole, ses yeux sont plus bleus et plus profonds que les lacs des hautes montagnes…
    Soemias laissa entendre un bâillement ennuyé.
    — Oh… Une vraie blonde à la peau blafarde…
    — Oui. Et à ses côtés, tu es aussi laide que ces horribles esclaves de Koush (105) aux lèvres épatées ! s’écria l’adolescent.
    Sa mère eut un petit hoquet et ses longs cils tremblèrent. Varius s’en aperçut et se radoucit

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