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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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lèvres.
    — Est-elle plus longue que celle de Pomponius ?
    — Oui, César.
    — Et ses couilles ? Sont-elles plus grosses que celles de Pomponius ?
    — Certainement.
    — Crois-tu que cette belle queue pourrait te satisfaire ?
    — Peut-être, répondit Annia d’une voix basse, en s’efforçant de dissimuler sa honte.
    Plus inquiète de l’humiliation que devait éprouver son mari que de sa propre révolte devant les propositions injurieuses de l’empereur, Annia jeta un coup d’œil suppliant à Pomponius. Elle pria pour qu’il ne laissât pas éclater sa colère en se jetant à la gorge d’Antonin.
    — Eh bien, je t’offre Myrismus ! annonça Varius gaiement. Accompagne-le jusqu’à ma chambre et reviens nous dire s’il t’a fait jouir.
    Cette fois, Pomponius explosa de rage :
    — Mon épouse n’a pas pour habitude de coucher dans d’autre lit que le mien, César !
    — Jaloux ? fit Varius en souriant.
    Pomponius s’était redressé et, son bras posé fermement sur celui d’Annia, il l’enjoignait par ce geste de ne pas bouger.
    — Jaloux, oui, César. Et prêt à mourir, s’il le faut, pour éviter le déshonneur que tu t’apprêtes à infliger à ma femme !
    Le cœur en alerte, Annia eut cependant le courage de repousser le bras de Pomponius. Décidée à lui sauver la vie, elle le repoussa avec une moue attendrie et légèrement condescendante :
    — Ne l’écoute pas, César. Tu sais combien les hommes sont orgueilleux et susceptibles.
    Puis, voulant couper court à cet échange qui menaçait de les emmener trop loin, elle s’obligea à lui sourire, mais sans coquetterie. Elle ajouta, une lueur de défi dans ses yeux sombres :
    — Mais toi-même, César, pourrais-tu rivaliser avec Myrismus ? Tiens, voilà un jeu qu’il me plairait que tu inventes pour nous : que chacun des hommes présents dans cette pièce nous montre s’il est en mesure d’égaler notre préfet… y compris toi.
    L’amusement cessa immédiatement de briller dans les yeux jaunes de Varius.
    — Une autre fois, dit-il d’un ton coupant.
    — Je comprends, dit Annia doucement, en réalisant qu’elle avait touché là un point sensible.
    — Et que comprends-tu ?
    — Que la modestie t’oblige à refuser pareille compétition. Tu en sortirais sûrement vainqueur…
    Varius sentit confusément la ruse sous l’hommage mais n’en laissa rien paraître.
    — Certainement, fit-il en prenant sa moue bougonne.
    Et, au grand soulagement d’Annia Faustina, il abandonna ce terrain glissant.
    La fin du repas se déroula sans autre incident tandis que Pomponius et les autres sénateurs ruminaient leur rancœur. Une heure plus tard, Varius se levait de table, las et passablement éméché, pour rejoindre sa chambre au bras de Myrismus.
    Comme les invités quittaient également le triclinium, l’un des soldats qui montaient la garde au palais arrêta Ciconia d’un geste de la main.
    — L’empereur souhaite que tu passes la nuit ici.
    Le gros corps du sénateur s’ébranla de stupéfaction et d’inquiétude :
    — Toute la nuit ?
    — Oui. Il a besoin de toi demain, à la première heure.
    Ciconia se mit à respirer de façon rapide, essoufflée, et poussa une sorte de gémissement plaintif.
    — Mais pourquoi ?
    Le garde haussa les épaules.
    — Il t’aura sans doute réservé une faveur particulière. Qui sait ?

CHAPITRE XXVII
    Varius se réveilla le lendemain d’excellente humeur. Toute sa matinée fut consacrée aux chasses, dans l’amphithéâtre Flavien.
    Les réjouissances débutèrent par des affrontements de bêtes entre elles, ours contre tigres, panthères contre buffles, lions contre rhinocéros, et se poursuivirent avec le massacre des animaux sauvages par les venatoris. Puis, vers midi, vint l’entracte.
    Les spectateurs quittèrent momentanément leur place pour aller s’acheter un en-cas dans les échoppes installées sous les arcades de l’enceinte et pour se désaltérer aux fontaines d’eau disposées dans les travées.
    Varius, lui, prit son prandium (118) dans sa loge, comme à son habitude. Durant cette pause, qui était le moment qu’il préférait entre tous, avait lieu l’exécution des condamnés à mort, frappés de la damnatio ad bestias.
    L’empereur éprouvait un extrême plaisir à regarder, tout en mangeant, les prisonniers de droit commun se faire tailler en pièces. Contrairement aux chasseurs, les malheureux ne disposaient

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