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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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semble la plus agréable ?
    — J’aime bien me mettre à quatre pattes, répondit la prostituée. J’ai plus de plaisir de cette façon.
    — Certes, certes, fit Varius en soupirant. Mais ton partenaire, lui, qu’en pense-t-il ? Ce que je veux savoir, c’est ce que tes clients aiment. Je veux savoir quelle est la position la plus agréable à un homme. De quelle façon son membre peut-il entrer tout entier ?
    Un brouhaha envahit la salle. Varius dut élever la voix pour se faire entendre.
    — Ne parlez pas toutes en même temps ! cria-t-il.
    — Toi, ajouta-t-il en pointant l’index en direction d’une grosse fille. Tu n’as pas encore parlé. Quelle est donc ta spécialité ?
    — La fellation, répondit fièrement la prostituée.
    S’avisant que la dame possédait une dentition plutôt proéminente, Varius eut une grimace de douleur et porta une main à son entrejambe.
    — As-tu la spécialité de transformer les mâles de Rome en eunuques ?
    La putain lui répondit en riant qu’elle n’avait jamais entendu personne se plaindre que ses dents eussent fait de blessures en cet endroit-là. Et elle ajouta aussitôt qu’elle était prête à faire la démonstration de ses talents de suceuse pourvu qu’on lui amenât un volontaire.
    Maesa secoua la tête d’un air affligé. Elle en avait assez entendu. Elle sortit du temple et se planta devant Comazon, littéralement décomposée.
    — Rentrons, lui dit-elle d’une voix lasse.
    Quelques jours plus tard, fort des conseils prodigués par les prostituées qu’il avait rassemblées, Varius installait son propre bordel dans la Domus Augustana. Il fit aménager des appartements à cet effet et convia les plus belles courtisanes de la ville à venir exercer leur noble profession au Palatin. Lui-même ne put résister à la tentation du plaisir et, sous le nom de Bassiana, s’initia à l’art du racolage, acceptant même d’être rétribué pour les faveurs qu’il accordait à ses « clients ».
    Informée de ce nouveau scandale, mais sans parvenir pour autant à y croire, tant la chose lui paraissait inconcevable, Maesa se rendit sur place.
    Si elle n’en était pas encore entièrement convaincue, ce qu’elle vit acheva de la persuader des dérèglements dont souffrait son petit-fils : Varius, debout devant le rideau qui masquait l’entrée d’une des chambres, dans l’attitude alanguie d’une fille publique, invitait les courtisans qui déambulaient dans les couloirs à le suivre d’une voix molle et traînante. Entièrement nu, il ne portait en guise de parure que quelques boutons de fleurs piqués dans ses boucles crêpées. Au-dessus de ses yeux jaunes, allongés et soulignés de khôl, il s’était dessiné des sourcils noirs, énormes et factices. Ses lèvres charnues, barbouillées de vermillon, ressortaient comme une plaie sanglante dans son visage blanchi à la craie. Ce maquillage immonde lui donnait quelque chose d’outré et d’obscène. Maesa en eut un haut-le-cceur.
    — Il joue à la putain ! hurla-t-elle en entrant chez Soemias. Ton fils fait des passes dans les couloirs du palais !
    Mammaea, qui la suivait de près, lança à sa sœur aînée un regard chargé de mépris :
    — Elle ne peut pas l’en blâmer, elle fait la même chose.
    Soemias fit un violent effort sur elle-même et se força à sourire :
    — Je ne me fais pas payer, rectifia-t-elle avec insolence. Mais j’y songerai…
    — Cela suffit ! vociféra Maesa. Garde tes cyniques mots d’esprit !
    Soemias observa tour à tour sa mère et sa sœur. Toutes deux la toisaient furieusement, comme si elle eût été responsable de cette catastrophe.
    — Cette fois, tu ne te déroberas pas, la prévint Maesa.
    Soemias eut un mouvement de recul et heurta l’un des murs. Elle eut la sensation qu’on l’y clouait.
    — De quoi parles-tu ?
    — Nous avons besoin de toi, expliqua sa mère. Et tu vas nous aider, que cela te plaise ou non.
    Mammaea fit quelques pas dans la chambre, affectant un calme plus inquiétant encore que la colère de Maesa.
    — Tu dois convaincre Varius d’adopter Alexianus, annonça-t-elle froidement.
    Soemias sentit son cœur bondir dans sa poitrine.
    — Adopter Alexanius ?
    — Oui, et le plus vite possible.
    — L’idée vient de toi, je présume ?
    — Je ne suis pas la seule à y avoir pensé.
    — Il n’en est pas question ! fit Soemias en croisant les bras.
    — Pourquoi ?
    — Parce que je ne

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