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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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suis pas assez stupide pour provoquer la perte de mon propre fils ! Persuader Varius d’adopter Alexianus ? Êtes-vous devenues folles pour oser me demander un pareil service ?
    — Nous te demandons cela dans l’intérêt de Varius, précisa Maesa.
    — Son intérêt ? Tu plaisantes ? Je ne ferai jamais une chose aussi insensée ! Tu entends ? Jamais ! Autant me demander de l’étrangler moi-même ou de tenir le couteau qui l’égorgera !
    — Tu divagues, répliqua sa sœur en haussant les épaules. Il s’agit d’une adoption, rien de plus.
    Soemias fit un geste en direction de sa mère, plissa les yeux.
    — Depuis combien de temps mijotez-vous votre mauvais coup toutes les deux ? Quand vous est venue l’idée monstrueuse de vous débarrasser de Varius ?
    — Ne dis pas n’importe quoi et écoute, répliqua Maesa avec autorité. Varius reste le seul empereur de Rome, cela va de soi. Personne ne songe à l’éliminer ou même à le déposséder de ses pouvoirs. Nous voulons seulement qu’Alexianus devienne son héritier et que Varius l’associe officiellement au gouvernement de l’Empire.
    — Rome n’a pas besoin de deux Césars !
    — Mais le peuple a besoin d’être rassuré ! s’emporta Maesa. Il s’offusque des frasques de Varius, de sa vie dissolue, de ses impiétés envers les dieux romains ! As-tu entendu ce que je viens de te dire en entrant ? Ton fils a installé un bordel dans la maison impériale ! Crois-tu qu’on lui pardonnera cette nouvelle provocation ? Sans compter l’échec de son dernier mariage ! Trois mariages qui ont tourné au désastre ! Ces unions avortées avant même d’avoir commencé font jaser toute la ville ! Et elles laissent malheureusement présager que Varius n’aura sûrement jamais de fils !
    — D’où cette idée d’adoption… souffla Soemias en se tordant nerveusement les mains.
    — Alexianus est un garçon posé et sage. Tout le monde le sait respectueux des lois et des traditions. Il fera un héritier et un co-empereur parfait.
    Soemias grinça des dents :
    — Alexianus ne peut être proclamé César, il n’a que treize ans. C’est ridicule.
    Mammaea bondit dans son dos, la dévisagea d’un air mauvais :
    — L’âge n’était pas un obstacle quand il était question de porter ton fils au trône.
    — Les circonstances étaient différentes, riposta Soemias.
    Maesa reprit la parole :
    — Varius doit adopter Alexianus. C’est le seul moyen de rassurer les clarissimes et l’armée. Il faut réagir avant qu’une révolte militaire ou une réaction sénatoriale ne nous surprennent et entraînent notre fin à tous.
    — Menteuses ! explosa Soemias. Je sais que Varius n’est pas en danger ! Je sais aussi ce que vous manigancez ! Oh, je vous vois venir, serpents venimeux ! Vous imaginez que je ne lis pas dans vos pensées ? Vous détestez mon fils ! Toutes les deux ! Parce que vous ne pouvez pas le manipuler ! Vous avez cru qu’une fois empereur, il s’effacerait docilement et vous laisserait gouverner à votre guise ! Vous l’avez cru idiot et faible ! Mais Varius vous a remises à votre place, espèces de vipères !
    Tout son être tremblait si fort qu’elle dut s’appuyer au dossier d’un siège pour ne pas vaciller. Elle eut un sourire qui ressemblait à une grimace, tant l’expression ulcérée du regard le rendait affreux.
    — Alexianus, le successeur officiel de Varius ! C’est bien imaginé ! poursuivit-elle avec un rire forcé. C’est vrai que celui-là ne risque pas de vous gêner ! Ce petit trou du cul sans personnalité qui a peur de son ombre ! Varius éliminé, il vous sera facile de manœuvrer ce bébé qui a encore de la morve au nez !
    — Je t’interdis ! hurla à son tour Mammaea en levant le poing. Le sang lui était monté au visage et lui enflammait les joues. Jamais elle ne s’était laissé ainsi submerger par ses émotions. De son côté également, Soemias cachait mal sa fureur.
    Le regard étincelant, la poitrine haletant de violence contenue, elle semblait être sur le point de se jeter à la gorge de sa sœur. Maesa comprit qu’il était temps d’intervenir et de calmer les passions.
    — Assez ! dit-elle sèchement.
    Elle fit signe à sa fille aînée de s’approcher et lui tendit deux feuilles de parchemin roulées qu’elle avait jusqu’ici dissimulées dans les plis de sa stola.
    — Il est temps que tu prennes la mesure du discrédit et

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