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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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lui offrant son mamelon brun.
    Lorsque la bouche de son amant se referma sur cette partie sensible de son anatomie, elle laissa immédiatement échapper un long gémissement de plaisir.
    En l’entendant haleter sous l’exquise torture qu’il lui prodiguait, un sentiment de puissance et de pouvoir s’empara d’Eutychianus.
    Soemias passa un petit bout de langue sur ses lèvres charnues.
    — Viens ! ordonna-t-elle d’une voix rauque, en le tirant par les cheveux et en l’obligeant à la recouvrir.
    Elle remonta sa robe diaphane sur son ventre bombé et ouvrit largement les cuisses.
    Mais son compagnon se détacha de son corps et roula à côté d’elle sur le lit.
    — Pas encore, dit-il sèchement.
    Mais Soemias revint à la charge et le chevaucha sauvagement. Accroupie au-dessus de lui, les reins cambrés et la gorge offerte, elle ôta avec des gestes lascifs sa robe légère.
    Lorsqu’il la vit ainsi, nue et chaude, avec ses cheveux d’ambre déployés sur son buste superbe et qu’il sentit le petit triangle fauve de son pubis, frisé par la sueur, se frotter contre son membre, Eutychianus fit un effort surhumain pour ne pas la prendre.
    — Non, répéta-t-il froidement, en s’obligeant à rester de marbre.
    Soemias semblait sur le point d’exploser. Ses narines roses palpitaient comme les naseaux d’une jument en chaleur.
    — Pourquoi non ?
    En guise de réponse, l’homme releva à son tour sa tunique au-dessus de son nombril.
    Il regarda, l’air sombre, la feuille d’or qui recouvrait la plaie cicatrisée entre ses jambes nues.
    — Je vois, dit Soemias en posant la paume de sa main à l’endroit où avaient été tranchés les testicules de son amant. Est-ce encore douloureux ?
    Le regard noir et étiré du beau Syrien se durcit. Il eut envie de lui répondre que la douleur physique n’était rien en comparaison de l’humiliation qu’elle lui avait infligée.
    Quelques semaines auparavant, Soemias lui avait ordonné de se soumettre au rite de la castration, lui laissant entendre que tout refus de sa part entraînerait sa disgrâce immédiate.
    Gannys n’avait pas eu le choix. Et à présent, par sa faute, il n’était plus qu’un arbre sans sève, un sexe stérile, une moitié d’homme.
    S’inspirant du mythe phrygien de la déesse Cybèle, celle qu’ils appelaient la « Grande Mère », les Orientaux, en particulier les disciples d’Élagabal, se faisaient parfois émasculer, cela afin de rompre avec le monde inférieur et matériel. Ils étaient persuadés qu’en se débarrassant de leurs urillas, ils accéderaient à la vie immortelle, au monde de la bienheureuse félicité, là où il n’y avait plus ni mâles ni femelles.
    Ils reproduisaient ainsi le drame d’Attis, ce jeune homme d’une éblouissante beauté, aimé de Cybèle, qui fut puni de ne pas avoir répondu à cet amour divin. Ayant cédé aux avances de la nymphe Afarithis, l’éphèbe encourut la fureur de la déesse qui le frappa de folie et le conduisit à se couper les parties génitales. Le bel Attis, évidemment, mourut de cette cruelle amputation, mais les dieux, dans leur clémence, firent en sorte que son corps restât pour toujours à l’abri de la putréfaction.
    Les hommes qui, dans les cultes orientaux, faisaient eux aussi le sacrifice de leur virilité pour devenir à leur tour des immortels étaient appelés des galles.
    Mais la castration d’Eutychianus avait répondu à des exigences nettement plus matérielles. Soemias, peu soucieuse de théologie et dont la dévotion se limitait aux trémoussements rituels et aux chants sacrés, s’était convaincue elle-même d’une telle nécessité par des arguments d’une tout autre nature.
    Dépourvu à jamais de semence, Gannys était désormais incapable de lui faire un enfant. Et elle jubilait en imaginant que, désormais, elle pourrait se livrer au plaisir de l’amour avec son fougueux amant sans crainte d’être engrossée. Quant à l’acte sexuel lui-même, il pourrait durer indéfiniment puisque son partenaire ne s’épancherait plus jamais dans la jouissance, ce qui, pour la furie insatiable qu’elle était, représentait un délicieux avantage.
    La jalousie et la possessivité de Soemias n’étaient pas non plus étrangères à la mutilation d’Eutychianus. Ayant appris que son compagnon l’avait trompée avec une jeune fille d’Héliopolis, elle avait aussitôt pris la décision d’imprimer dans sa chair la marque de cette

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