Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate
aigu.
— Ce qui ne l’empêche pas, lui, de les enculer quand ça lui plaît.
Paula se raidit dans le lit, choquée autant par le sous-entendu de la remarque que par l’obscénité du mot qu’il venait d’employer.
— Mon père est un bon époux, répliqua-t-elle profondément troublée.
— Ai-je dit qu’il ne l’était pas ? Il est peut-être fidèle à ta mère et ne roule pas d’autres femmes dans son lit, mais il préfère certainement la figue de ses petits esclaves à celle de sa matrone.
— Je… je ne crois pas, fit Paula, désemparée.
— Tu n’auras qu’à le lui demander, la prochaine fois que tu lui rendras visite. Demande-lui aussi pourquoi il dépense des milliers de sesterces pour s’acheter des garçons à la peau laiteuse et aux cheveux bouclés !
Elle le regarda sans comprendre.
— Tu n’es vraiment pas dégourdie pour ton âge ! se moqua Varius. Tu crois que les hommes ne couchent qu’avec des femmes et tu crois que les femmes ne couchent qu’avec leur mari ! Tu as passé la trentaine et tu ne t’es encore jamais fait butiner le cunnus par la langue d’un bel esclave. Quelle idiote !
La honte empourpra les joues de la jeune femme.
— S’il te plaît, le pria-t-elle pour clore cette conversation affreusement gênante, ne parlons plus de mon père. C’est notre nuit de noces.
— Ah oui, notre nuit de noces, fit-il d’un air indifférent. J’avais oublié…
La pauvre Paula s’obligea à calmer les battements de son cœur affolé. Rien ni personne ne l’avait préparée à une telle épreuve. Éduquée de façon très stricte, entre une mère excessivement vertueuse et un père autoritaire, elle ignorait tout de la sexualité et des subtilités du comportement amoureux. On lui avait seulement enseigné à être une parfaite maîtresse de maison, bonne et vigilante, une fille soumise et dévouée, aux mœurs irréprochables. Suivant l’exemple de sa mère, elle vivait recluse toute la journée dans sa maison, n’avait pas le droit de se mêler aux hommes sur le Forum, ni celui de se montrer sur les gradins des théâtres.
Les semaines précédant son mariage, elle avait naturellement imaginé, non sans appréhension, ce moment d’intimité avec cet époux de quatorze ans. Mais elle ne s’était certes pas attendue à un tel fiasco. À présent, ce n’était plus l’idée que son jeune mari l’honorât avec trop d’ardeur qui la terrifiait, mais le peu d’empressement et d’entrain qu’il mettait à consommer leur union !
Elle lança un regard en biais à Varius, mais ne vit qu’ennui et dédain sur le visage fermé de l’adolescent. Elle voulut faire un geste vers lui, manifester sa bonne volonté, mais la décence, plus que l’ignorance, retint son mouvement. Sa pudeur lui interdisait de prendre l’initiative des premières caresses. Même dans son innocence, elle sentait confusément que c’était à l’homme d’entamer les préliminaires.
— Veux-tu m’apprendre ? demanda-t-elle faiblement. Si tu me dis ce que tu attends de moi, je pourrai te satisfaire.
L’adolescent se tourna vers elle et la fixa d’un air las.
— Je peux toujours essayer, répondit-il en soufflant, mais j’ai peur de perdre mon temps. Même avec beaucoup d’entraînement, je pense que tu ne seras jamais très douée, ma pauvre Paula.
— Si c’est le cas, je n’en serai pas moins une bonne épouse, répondit la jeune femme en ravalant sa honte. J’élèverai tes enfants, je ferai honneur à ta maison et à ton nom.
— Comme c’est érotique ! fit Varius en éclatant d’un rire méprisant.
— Je ferai tout ce qui te fait plaisir.
— Quelle sotte ! Comment peux-tu savoir ce qu’est le plaisir puisque tu n’en as jamais reçu ni jamais donné ?
— Je peux le découvrir avec toi.
Imperturbable, Varius continuait de fixer les peintures au-dessus du lit.
La jeune femme avait de plus en plus de difficulté à refouler ses larmes. Elle prit néanmoins une longue inspiration et tenta d’étouffer le sanglot qui lui échappait.
— Puis-je te toucher ? demanda-t-elle encore, comme une petite fille pleine d’appréhension mais décidée à braver le danger.
À sa grande surprise, l’empereur acquiesça et se décida à enlever à son tour sa tunique. En quelques secondes il se retrouva entièrement nu, lui aussi.
— Puisque tu insistes, dit-il en se penchant vers elle. Voyons si tu n’aurais pas quelques talents
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