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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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    — Bien sûr, mais avant que vous ne partiez, dites-moi où vous en êtes dans cette enquête ?
    Gaston grimaça :
    — J'ai rencontré plusieurs domestiques, mais je n'ai aucun suspect, je dois vous l'avouer. M. Goulas m'a donné une longue liste des gens de Mgr d'Orléans. Leur interrogatoire prendra des jours et des jours, aussi vais-je demander à M. d'Aubray de me prêter deux ou trois personnes pour m'assister.
    M. de Choisy fit la moue. Gaston le salua et se retira, tout autant insatisfait.
    Avant de quitter le Palais, il retrouva son greffier, M. Lenormand, qui l'attendait dans la grande antichambre. Il le chargea de préparer un courrier pour M. d'Aubray, et le prévint de son retour dans un couple d'heures.
    *
    Sexte 58 avait sonné dans plusieurs couvents quand le carrosse de location passa le porche d'entrée du Grand-Châtelet. Gaston était affamé, n'ayant rien avalé depuis son réveil.
    Sorti de la voiture, il se précipita dans la grande salle du tribunal prison où attendaient toujours des archers. En avisant deux qu'il connaissait, il leur demanda où se trouvait La Goutte.
    Jean La Goutte avait longtemps été archer. Maigrichon, mais robuste, grand amateur de garces de la rue Gratte-Cul, il avait toujours témoigné d'une grande fidélité envers Gaston quand celui-ci était commissaire. Quelques mois plus tôt, confus et bredouillant, il avait sollicité auprès de lui le prêt d'une coquette somme d'argent. Un office de sergent à verge 59 au Châtelet se libérait et son propriétaire en voulait trois mille livres, avait-il expliqué. Ce n'était pas très cher, mais il n'en disposait pas. En revanche, sa sœur détenait mille livres qu'elle voulait bien lui prêter s'il la remboursait avec ses gages. Il lui en manquait donc encore deux mille mais ne connaissait personne ayant suffisamment confiance en lui pour les lui avancer. Mais si M. de Tilly acceptait, avait-il promis, il lui abandonnerait la possession de la charge et, dans dix ans, le procureur pourrait la revendre.
    C'était une pratique courante d'acheter ainsi des offices pour d'autres, et d'en garder la propriété. Gaston jugea de son intérêt que La Goutte devienne sergent, puisqu'ainsi il lui rendrait plus souvent service. Il paya la somme manquante tout en proposant généreusement qu'ils soient tous deux propriétaires à part égale de l'office. C'est ainsi que le sergent était devenu son affidé.
    Gaston le trouva de garde devant une des salles d'audience. Et, en deux mots, lui expliqua avoir besoin de ses services. L'ancien archer se fit remplacer et ils partirent immédiatement en quête de la seconde personne que cherchait Gaston, un exempt du nom de François Desgrais.
    Desgrais était un cadet de famille d'une vingtaine d'années, à qui le père, avocat, avait acheté la charge d'exempt. Gaston, ayant travaillé deux fois avec lui, avait été satisfait de son sang-froid, de sa capacité d'observation et de son esprit d'à-propos. Bien éduqué par son père, François Desgrais savait habilement interroger des témoins. Beau garçon de complexion vigoureuse, bien que de petite taille, il était en outre fort habile pour se grimer, ce qui lui avait permis quelques arrestations d'éclat. Gaston était certain qu'il mettrait aisément en confiance les domestiques du palais du duc, et surtout les femmes !
    Ils le trouvèrent dans une cellule du premier sous-sol de la prison, en train de questionner un prisonnier avec un commissaire. Tilly expliqua à ce dernier qu'il avait besoin de l'exempt et l'emmena. De retour dans la grande salle, il envoya La Goutte au cabinet du lieutenant civil. Comme Dreux d'Aubray ne s'y trouvait pas, le sergent prévint un clerc que Desgrais et lui seraient durant quelques jours au service de M. de Tilly, qui lui écrirait pour se justifier.
    Gaston, de plus en plus affamé, proposa alors à ses deux compagnons d'aller rapidement dîner à la Tête-Noire , près du Pont-au-Change. Là-bas, il leur révélerait ce qu'il attendait d'eux.
    *
    La Tête-Noire avait pris le nom d'une vieille maison aux pignons sculptés accolée à l'église Saint-Leufroy, où se réunissaient jadis les marchands de Paris, avant la construction de l'Hôtel de Ville. C'était une sorte de rôtisserie où un foyer faisait rôtir des oies pour en proposer des morceaux entre deux tranches de pain.
    L'endroit n'était pas très ragoûtant. Du côté de Saint-Leufroy, vers les rues de la Tuerie et

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