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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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patients était mort ; un autre avait été transféré au service général. Il ne restait qu’Augustin et deux infirmières. Claire prit donc la liberté de débrancher le casque du lecteur de DVD que Nico avait apporté la veille.
    Elle n’avait pas regardé l’enregistrement le soir même ; elle avait trop de choses à l’esprit. Mais ce matin, elle l’avait déjà visionné deux fois. Quelque chose la fascinait. Elle ne savait pas vraiment quoi. Ce n’était pas le texte, bien qu’il ait été écrit par Augustin, car le jargon technique et les références obscures lui passaient au-dessus de la tête. C’était davantage la façon dont Knox, malgré un accent différent, avait capté les intonations de la voix d’Augustin, son débit, son aptitude à tenir ses auditeurs en haleine et son ton convaincant au moment de conclure.
    Quand Augustin avait été victime de son agression, une petite voix avait dit à Claire quelle n’était pas tenue de le veiller, comme elle avait veillé son père. Il n’était pas de sa famille, après tout. Ils n’étaient pas encore mariés. Elle aurait pu retourner aux Etats-Unis et faire comme si rien ne s’était passé. Mais elle savait désormais qu’elle ne pourrait jamais le quitter. Quand on donnait son cœur à quelqu’un, on ne pouvait pas le reprendre.
    À l’écran, Knox arrivait à la fin de son intervention. Claire monta le son. Si elle appréciait de pouvoir entendre le texte d’Augustin, elle était véritablement transportée par l’ovation extraordinaire qui suivait. C’était un hommage très touchant à l’homme qu’elle aimait.
    Augustin bougea une paupière, aussi fragile que l’aile d’une mouche. Claire ne l’avait vu que très rarement donner d’infimes signes de vie, mais elle préféra ne pas s’emballer. Les médecins avaient supprimé les barbituriques la veille au soir, avec l’espoir de le faire sortir de son coma artificiel, mais elle connaissait suffisamment bien les patients des unités de soins intensifs pour savoir que ces tics étaient très fréquents.
    Au cas où il aurait vraiment été en train de se réveiller, elle s’approcha de lui et murmura son nom en lui serrant la main. La paupière d’Augustin tressaillit de nouveau et s’ouvrit une fraction de seconde avant de se refermer. Claire n’osait pas s’abandonner à l’espoir mais, tout à coup, Augustin ouvrit les deux yeux avec un air perplexe, voire inquiet. Elle se leva et se pencha aussitôt au-dessus de lui pour qu’il sache qu’elle était là, qu’il était entre de bonnes mains. Mais il continua à s’agiter, regarda sur le côté et essaya de parler.
    — Ne parle pas, lui recommanda-t-elle, la joie cédant le pas à l’anxiété. Essaie de te reposer.
    Il ne l’écouta pas et remua les lèvres de nouveau. Il murmura quelque chose qu’elle n’entendit pas, car les applaudissements venaient de commencer et s’intensifiaient progressivement. Elle coupa le son et approcha l’oreille près de la bouche d’Augustin.
    — Qu’est-ce qu’il fait, ce salaud ? murmura-t-il en fixant l’écran, les yeux rivés sur Knox. Il donne ma conférence !
    III
    Le soulagement de Gaëlle lorsqu’elle vit Knox ne dura pas. Mikhaïl avait déjà saisi le Mauser. Knox était trop loin pour se jeter sur lui et n’aurait pas le temps de s’enfuir. Elle libéra un de ses poignets, tendit le bras et tira sur la bretelle du fusil juste au moment où le coup partit. La balle ricocha sur le sol.
    Knox profita de ce sursis. Il se mit aussitôt à courir et leva la masse au-dessus de la tête de Mikhaïl, qui tenta de se protéger en brandissant son fusil comme un bâton. Le Mauser craqua mais amortit le choc. Déséquilibré, Mikhaïl ne put toutefois s’empêcher de tomber en arrière. Il se débarrassa de son arme désormais inutilisable et attrapa la masse par la tête en essayant de l’arracher à son adversaire. Il fit tournoyer Knox, l’envoya atterrir contre le mur de décombres et s’empara de la masse, qu’il s’empressa de prendre par le manche.
    Mikhaïl décrivit un large arc de cercle, tel un batteur de baseball. Knox se baissa juste à temps et la masse heurta les décombres. Une avalanche de pierres dévala la pente et élargit le trou de Petitier. Mikhaïl jura et lâcha brièvement le manche, les mains endolories par l’impact. Puis il frappa de nouveau. Knox eut encore le réflexe de se baisser mais, cette fois, Mikhaïl, qui s’y

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