Le secret d'Eleusis
soit à découvrir, elle le découvrirait. Il était profondément agacé par les médias, qui lui attribuaient tout le mérite des découvertes associées à Alexandre le Grand et à Akhenaton, alors que c’était en grande partie à elle qu’il revenait.
Il ferma Google Earth et lança une recherche sur Roland Petitier, même s’il ne s’attendait pas à trouver grand-chose d’autre que des articles de journaux relayant son meurtre. L’archéologue avait disparu vingt ans auparavant, bien avant l’ère d’Internet. Mais à sa grande surprise, Knox tomba sur une série de liens vers l’index en ligne d’une obscure revue archéologique. Apparemment, Petitier avait publié un article dans cette revue et provoqué une discussion animée. Mais ce n’était pas son nom qui avait le plus frappé Knox, ni même le titre de l’article, pourtant intrigant, lui aussi.
Non, le plus incroyable, c’était le nom du coauteur de cet article.
III
Après cette longue journée, Gaëlle était épuisée et impatiente de dormir. Elle prit sa trousse de toilette et une bouteille d’eau, puis se dirigea vers le bord du toit, avant de mettre un peu de dentifrice sur sa brosse à dents.
Iain la rejoignit. En boxer et en tee-shirt, il lui tendit sa brosse à dents pour avoir de l’eau. Elle en versa un peu en leur éclaboussant les pieds. Côte à côte au bord du toit, ils s’adonnèrent à un brossage énergique, qui rivalisait avec la stridulation des criquets. Ils larguèrent au même moment deux bombes de dentifrice, qui laissèrent des taches claires sur le sol obscur.
Iain souleva le rabat et éclaira l’intérieur de la tente à l’aide de sa torche. Il y avait assez de place pour deux, mais juste un sac de couchage. Gaëlle entra et regarda autour d’elle d’un air perplexe.
— C’est pour vous, annonça Iain.
— Vous êtes sûr ?
— Absolument ! J’ai des pulls et une veste.
Le sol était dur et Gaëlle était trop fatiguée pour débattre la question. Elle quitta ses chaussures et ses chaussettes, se glissa dans le sac de couchage, puis dégrafa son soutien-gorge avant de le retirer sous son tee-shirt. Puis elle ôta son pantalon et le plia pour s’en servir comme oreiller. Le faisceau lumineux de la torche s’éloigna. Gaëlle entendit Iain s’affairer, étendre des vêtements en guise de matelas et enfiler un tee-shirt supplémentaire. Elle dormait presque lorsqu’elle le sentit taper sur son épaule.
— Je suis désolé, dit-il, je ne pensais pas que ce serait aussi inconfortable.
— Quoi ? demanda-t-elle.
— Poussez-vous, j’arrive.
Elle ne sut pas quoi dire. C’était le sac de couchage de Iain, après tout. Il ouvrit un peu la fermeture Éclair et elle sentit son genou contre son dos, son pied froid contre son mollet, comme celui de Knox la nuit précédente. S’était-il vraiment passé si peu de temps depuis ?
— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, déclara-t-elle.
— S’il vous plaît. Je n’ai pas de mauvaises intentions. Pour quel genre d’homme me prenez-vous ?
Il se tourna sur le côté, le torse contre son dos. Ils se tenaient agréablement chaud. Elle se demanda ce que Knox penserait de ça mais, au fond, Iain était son ami.
— Bonne nuit, dit Iain en se blottissant contre elle, le bras autour de sa taille.
Elle hésita un moment, mais il était trop tard pour protester. Elle posa la tête sur son pantalon plié.
— Bonne nuit.
IV
Il était plus de minuit lorsqu’un taxi finit par arriver devant la maison de Franklin. Vêtu d’un smoking, celui-ci en sortit en compagnie de sa femme, très élégante dans une robe vert pâle, rehaussée d’une étole en laine. Ils avaient dû dîner au banquet de clôture de Nico. Knox marcha à leur rencontre en ralentissant au fur à mesure qu’il s’approchait d’eux pour leur montrer qu’ils allaient avoir affaire à lui. Dès qu’il le vit, Franklin se sentit menacé.
— Qu’est-ce que vous faites là ? demanda-t-il.
— Vous le savez très bien, répondit Knox.
Franklin se passa la langue sur les lèvres sans rien dire.
— De quoi s’agit-il, Claude ? l’interrogea sa femme, avec le nasillement des sourds et malentendants. Que se passe-t-il ?
Franklin se tourna vers elle en lui souriant d’un air serein.
— Rien, mon amour, la rassura-t-il en s’exprimant simultanément à voix haute et dans la langue des signes. Rentre à la maison.
— Mais
Weitere Kostenlose Bücher