Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
Vom Netzwerk:
remettre ça sur la bouche.
    Elle passa la langue sur ses lèvres irritées et fit jouer ses mâchoires.
    — Je ne vais pas crier, affirma-t-elle.
    — Bien.
    L’homme décolla l’extrémité de la bande adhésive qui recouvrait les yeux de Nadia et la retira d’un geste brusque. Les sourcils à vif, Nadia cligna des yeux plusieurs fois jusqu’à ce quelle parvienne à accommoder. Il n’y avait personne en face d’elle. Elle ne vit qu’un lit à deux places somptueux, orné d’un couvre-lit de chintz rouge, et une coiffeuse en acajou avec un miroir à trois faces, sur laquelle étaient posés une bouteille d’eau et deux verres, un pot-pourri et un vase rempli de lys sculptés dans du bois peint.
    Elle perçut un mouvement dans le miroir. Une porte s’ouvrit et se referma derrière elle. Désormais seule dans la pièce, Nadia tendit la nuque aussi loin que possible et vit une salle de bains à droite et une porte-fenêtre à gauche ; une fente entre les rideaux laissait entrevoir la rambarde en fer forgé du balcon, des arbres écimés et un ciel noir, vierge des lumières de la ville. Elle n’était donc plus à Athènes. Elle se trouvait sans doute dans la maison de Mikhaïl Nergadze. Elle se souvint de la description que Sokratis lui en avait faite : c’était une propriété vaste et isolée.
    Derrière elle, la porte s’ouvrit et se referma de nouveau. Elle entendit quelqu’un respirer. Son cœur s’emballa aussitôt.
    — Qui est là ? demanda-t-elle.
    Mais elle le savait déjà.
    III
    Nico dormait sur le côté lorsque la crise commença. Un démon malveillant s’insinua dans sa gorge et dans sa poitrine, avant de s’emparer de son cœur et de le broyer violemment. Nico poussa un cri et s’effondra sur le dos, la main tendue fébrilement vers sa table de nuit. Il chercha à l’aveuglette ses pilules, son verre d’eau, mais le démon était trop fort pour lui. Cloué au matelas, le cœur pétri de douleur, il fut traversé de part en part par une secousse si rude qu’il s’arqua dans son lit. Le souvenir de son heure de gloire lui revint à l’esprit : il était au championnat national d’haltérophilie d’Athènes et tenait tête à des hommes alors qu’il n’avait que quinze ans. Ce souvenir se mêla à la réaction suscitée par l’intervention de Knox au congrès, à ce magnifique moment de silence qui avait précédé les applaudissements, l’approbation gratifiante de tout un auditoire debout.
    L’image se dissipa. Nico s’affaissa, épuisé. Une heure de gloire dans sa vie ! Il avait été prêt à tout pour ça. Et maintenant, il aurait donné n’importe quoi pour vivre vieux dans l’anonymat. Les minutes passèrent. Sa sueur se refroidit et lui donna des frissons. Son cœur retrouva un rythme normal. Le tunnel s’éloigna.
    Pas cette fois. Pas encore. Mais ce serait pour bientôt.
    Nico poussa un long soupir, laissa pendre ses jambes sur le côté du lit et s’assit, la tête dans les mains. Il vivait seul et les affres de la mort l’angoissaient, mais l’idée d’être retrouvé comme ce pauvre Antonius le terrorisait encore plus que la mort elle-même. Il avait besoin de quelqu’un qui l’aime, qui veille sur lui et soit à ses côtés le moment venu. C’était une charge qu’il ne pouvait pas imposer à ses amis ou à ses collègues, ni même à son frère et à Charissa. Seuls les parents, les conjoints et les enfants pouvaient assumer ce rôle. Or, il n’était pas marié et n’avait pas d’enfants.
    Il s’allongea de nouveau et résolut d’appeler le lendemain matin. Mais c’était une résolution qu’il avait déjà prise des centaines de fois, et il était toujours seul.

Chapitre 27
    I
    Mikhaïl Nergadze entra dans le champ de vision de Nadia dans un bruit de papier froissé. Il lança un caramel dans sa bouche et jeta l’emballage sur la moquette. Il suça le bonbon avec avidité pour inonder sa bouche de salive sucrée, avant de le pousser derrière ses dents du bout de la langue afin de pouvoir parler plus distinctement. Il tenait le portefeuille de Nadia. Il l’ouvrit et examina les cartes de crédit une à une.
    — Nadia Ludmilla Petrova, dit-il. J’espérais bien que ce serait vous. Quand j’ai appris que j’étais poursuivi par une femme qui boitait, une certaine Nadia, j’ai immédiatement pensé à vous.
    Nadia n’avait aucune idée de ce qu’il savait d’elle. Il valait donc mieux partir du principe qu’il ne

Weitere Kostenlose Bücher