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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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spasmes,
le visage cramoisi, Gengis ne put parler pendant un moment puis la toux passa, comme
toujours, le laissant haletant.
    — Sois le bienvenu dans ma yourte, murmura-t-il d’une
voix éraillée. Quelles herbes m’apportes-tu, cette fois ?
    C’était peut-être un effet de son imagination mais le
chamane semblait étrangement nerveux. Son front luisait de transpiration et
Gengis se demanda s’il n’était pas en train de tomber malade lui aussi.
    — Aucune de mes herbes ne te guérira, seigneur. J’ai
essayé toutes celles que je connais. Je me demande s’il n’y a pas quelque chose
d’autre qui t’empêche de recouvrer la santé.
    — Quelque chose d’autre ? dit Gengis.
    Sa gorge le démangeait et il avala sa salive pour ne pas
tousser.
    — L’empereur t’a envoyé un Assassin mais il a peut-être
d’autres moyens de t’attaquer. Des moyens invisibles.
    — Tu penses à des magiciens ? Si leurs pouvoirs se
bornent à me faire tousser, je ne les crains pas.
    — Un sort pourrait te tuer, seigneur. J’aurais dû y
penser avant.
    Gengis se laissa retomber sur le lit et demanda avec lassitude :
    — Qu’as-tu en tête ?
    Kökötchu fit signe à son maître de se lever et, pour ne pas
le gêner, détourna les yeux lorsqu’il se mit péniblement debout.
    — Quand nous serons dans ma yourte, j’invoquerai les
esprits pour savoir si une sombre malédiction ne pèse pas sur toi.
    — Très bien. Envoie un de mes gardes chercher Temüge
pour qu’il nous accompagne.
    — Ce n’est pas nécessaire, seigneur. Ton frère n’est
pas aussi accompli dans ce domaine…
    Gengis fut secoué par une nouvelle quinte de toux qu’il
transforma en grondement furieux contre son corps défaillant.
    — Fais ce que je te dis ou va-t’en, enjoignit-il au
chamane.
    Kökötchu plissa les lèvres et s’inclina. Gengis le suivit jusqu’à
sa tente, attendit sous la neige tandis que le chamane y pénétrait. Temüge ne
tarda pas à arriver, accompagné du garde qui l’avait tiré de son sommeil. Gengis
entraîna son frère à l’écart pour que Kökötchu ne puisse pas les entendre.
    — Il faut apparemment que j’en passe par ses rites et
ses fumées. Tu lui fais confiance ?
    — Non, répondit Temüge sèchement, encore irrité d’avoir
été réveillé.
    Son expression bougonne fit sourire le khan.
    — Je m’en doutais, c’est pour cette raison que je t’ai
fait venir. Tu resteras près de moi et tu le surveilleras, dit Gengis.
    Il fit signe au garde, qui approcha.
    — Kuyuk, tu empêcheras quiconque de nous déranger.
    — À tes ordres, seigneur.
    — Si Temüge ou moi ne ressortons pas de cette yourte, tu
exécuteras le chamane.
    Gengis sentit sur lui le regard de son frère, haussa les
épaules.
    — Je ne suis pas un homme confiant.
    Il aspira une goulée d’air glacé, contracta sa gorge qui le
démangeait de nouveau et pénétra dans la yourte, suivi de Temüge. Il y avait à
peine de la place pour trois dans l’espace réduit de la tente et les genoux des
deux hommes se touchèrent quand ils s’assirent sur le sol couvert de soie.
    Kökötchu remplit de poudre des coupelles d’or posées par
terre et y mit le feu. Elles crachotèrent en dégageant une épaisse fumée. Quand
les premières volutes atteignirent Gengis, une quinte de toux le fit se plier
en deux et le chamane parut craindre de voir le khan s’effondrer. Gengis finit
par prendre une longue inspiration et sentit sa gorge torturée se calmer. Il
inspira de nouveau et une sorte de torpeur le gagna.
    Kökötchu alla prendre un pot de pâte noire, tendit le bras
vers la bouche de Gengis, sursauta quand la main du khan se referma sur son
poignet.
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda le chef des
Mongols avec méfiance.
    Kökötchu déglutit. Il n’avait pas vu le khan bouger.
    — Cela t’aidera à briser les liens avec ton corps, seigneur.
Sans cette pâte, je ne peux pas te conduire sur les sentiers obscurs.
    — J’en ai pris, dit Temüge, les yeux brillants. Elle ne
fait aucun mal.
    — Cette nuit, tu t’en abstiendras, ordonna Gengis. Tu
observeras, c’est tout.
    Ignorant la mine désappointée de son frère, il ouvrit la
bouche et laissa les doigts aux ongles noirs du chamane frotter ses gencives
avec la pâte. D’abord, elle n’eut aucun effet mais, au moment où Gengis allait
le signaler, il remarqua que la faible lumière de la lampe du chamane était
devenue plus vive. Éberlué, il vit

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