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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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était pourtant tombés d’accord sur le fait que cette histoire ne conduisait à rien.
    — Pardon ! C’est toi qui l’as affirmé. Pour ma part, je persiste à penser que l’élucidation de ce mystère est essentielle pour comprendre le reste.
    Ayant enfin mis la main sur le Gotha , j’en épluchai les pages à la recherche du nom désiré. Classée par ordre alphabétique, chaque personne enregistrée avait droit à un court paragraphe, qui se bornait à fournir son âge, son lieu de résidence, le nom de son club et son titre. Je trouvai facilement les informations concernant Reginald Forbes et les lus tout haut à l’attention de mon camarade. Le bottin indiquait qu’il était âgé de soixante-deux ans, qu’il était né à New York et qu’il était le riche héritier d’une famille d’armateurs. Vivant à cheval entre les États-Unis et l’Angleterre, il n’avait pas d’adresse fixe à Londres, mais était inscrit entre autres au Burlington Fine Arts Club, sis au 17 Savile Row.
    Je disparus prendre une rapide douche et passer des habits propres.
    — Es-tu prêt ? fit James à mon retour. N’oublie pas que je suis venu te sortir du lit pour aller examiner avec moi les dernières sépultures.
    — Il semblerait que nous ayons une nouvelle priorité : nous rendre à ce club pour avoir une petite discussion avec Reginald Forbes.
    — Et les embaumés d’Highgate, de Lambeth et de Brompton ?
    — Ils attendront un peu.
    — Eh bien, soit ! Plus vite on aura réglé cette histoire, plus vite on pourra passer à autre chose. Au moins, l’énigmatique Mr Sparrow a la faculté de te faire sortir de ta torpeur.
    Savile Row est une rue huppée du quartier de Mayfair, coincée entre Regent Street et Old Bond Street. Comme elle ne se trouvait pas à plus de un mile de notre appartement, j’étais partisan de nous y rendre à pied, afin de profiter du soleil et de la douceur de cette charmante journée, mais James, en bas du perron, se précipita sur son bolide garé devant la maison et en replia illico la capote en toile. Puis il bondit dans l’habitacle sans prendre la peine d’ouvrir la portière et s’installa tout sourire devant le volant.
    — Si on ne profite pas d’un jour comme celui-là pour jouir de son roadster, autant s’acheter une vulgaire conduite intérieure.
    — D’accord, mais arrête-toi au moins quelque part que je puisse avaler un sandwich. Je n’ai rien mangé depuis le Frascati.
    Dans les rues, on avait cessé d’accrocher des guirlandes et des fanions, faute d’espace disponible. À présent, l’heure était à l’installation de gradins. Partout où c’était possible – devant les immeubles, sous les porches, même sur les toits – des légions de charpentiers s’activaient d’en élever de toutes tailles, afin que les spectateurs ne ratent rien au moment du passage du landau royal. Sur Oxford Street, à l’emplacement d’une maison en démolition qui avait laissé un trou béant, on était en train de dresser en hâte un amphithéâtre occasionnel où les banquettes se loueraient à prix d’or.
    Nous fîmes une courte pause dans un grill-room sur Oxford Circus, puis nous gagnâmes Savile Row. Le numéro 17 se trouvait à quelques yards en descendant la rue. Les chiffres en lettres stylisées étaient apposés sur deux luminaires qui flanquaient le perron. La demeure en elle-même, avec une façade alternant la brique rouge et les éléments en stuc, affichait un raffinement chic mais sans outrance.
    Ayant arrêté la Midget à proximité, nous nous dirigeâmes à pied vers la porte en bois bleu surmontée d’un œil-de-bœuf. Après quelques coups frappés à l’aide d’une patte de lion, un majordome en habit vint nous ouvrir.
    — Andrew Singleton, et voici mon associé, James Trelawney. Nous sommes détectives et nous aimerions rencontrer Mr Reginald Forbes.
    — Ces messieurs ont-ils été conviés par Mr Forbes lui-même ou par un autre membre du club ?
    — Nous voudrions seulement lui toucher deux mots. Est-il là ?
    — Je suis désolé, je ne suis pas autorisé à vous fournir ce type d’informations. Le Burlington Fine Arts Club est un cercle privé, et n’ont le droit d’y pénétrer que les gentlemen qui en sont membres, ou les personnes dûment invitées par eux.
    — Écoutez, mon brave, intervint James. Nous avons en notre possession un billet portant l’en-tête du club, et il ne tient qu’à nous que ce papier

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