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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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méfiant. Le Sparrow en question avait tout l’air d’un filou cherchant à profiter de la situation. Reginald lui a fixé rendez-vous pour le lendemain dans la galerie d’une de ses connaissances, sir Henry Arbuthnot, à New Bond Street. Il a examiné les œuvres avec la plus grande attention, mais, pour lui, cela ne faisait aucun doute : même si elles avaient un parfum d’inachevé, comme exécutées dans l’urgence, les deux toiles que Sparrow a présentées ce jour-là étaient assurément d’Ambrose Merithorpe.
    — A-t-il expliqué comment elles étaient arrivées en sa possession ?
    — Il prétendait loger non loin de son atelier. Quelques jours avant le drame, le peintre les lui aurait offertes en échange de services rendus.
    — Sparrow n’habitait pas à Hampstead, mais dans Bethnal Green ! fit remarquer James.
    — Rex n’en savait rien à ce moment-là. Cependant, il se doutait un peu que l’autre ne lui racontait pas toute la vérité. C’est pour ça que, pour se prémunir d’un coup tordu, il lui a fait signer ce récépissé de paiement.
    — Est-ce tout ce qu’il lui a vendu ?
    — Non. Le billet que vous m’avez montré correspond à la première transaction. Deux jours plus tard, Sparrow l’a contacté à nouveau pour lui vendre deux autres toiles, pour un montant identique. Il était très pressé. Il avait des dettes, paraît-il.
    — Sparrow a perçu en tout mille livres sterling ! comptabilisa James, qui n’en revenait pas.
    — En effet.
    — Je me demande où est passé tout cet argent.
    — Il s’en est sans doute servi pour rembourser ses créanciers. Rex espérait que Sparrow lui proposerait encore d’autres tableaux, mais, quand il a appris sa mort quelques jours plus tard dans le journal, il a réalisé que c’était bel et bien fini. Il pensait qu’il serait convoqué par la police. Il n’en a rien été.
    — L’enquête ne fut pas vraiment un modèle du genre, accordai-je. Toutefois, votre ami aurait été bien avisé de renseigner l’inspecteur en charge de l’affaire à propos des toiles.
    — Je lui ai conseillé de le faire, mais il craignait qu’on annule son droit de propriété sur les œuvres.
    Franck Talbot s’interrompît quelques instants pour siroter son bourbon.
    — Une vilaine affaire, quand même. Un homme qui, en proie à un subit accès de démence, étrangle son parent. Vous pensez que la police va chercher à interroger Rex à présent ?
    — J’en doute. Où se trouve-t-il en ce moment ?
    — Il a pris un vol pour New York, mercredi dernier. Il a estimé qu’il était temps d’accrocher ses quatre nouvelles acquisitions aux murs de son manoir, au milieu des autres toiles d’Ambrose Merithorpe. Je lui ai cependant fait jurer qu’il en ramènerait quelques-unes d’ici à la fin de l’année, dans le cadre d’une exposition que je souhaite consacrer à cet artiste. Au vu des circonstances, je crois qu’il n’est pas trop inconvenant de passer outre ses requêtes et de faire enfin connaître son œuvre au public anglais.
    — Est-il possible que Sparrow se soit emparé des tableaux en s’introduisant dans l’atelier du peintre, alors que ce dernier reposait sur son lit d’hôpital ?
    — Quand Merithorpe a eu son accident, Rex se trouvait à New York. Ce n’est que deux semaines plus tard, à son retour à Londres, qu’il a trouvé porte close en se rendant chez l’artiste. Il s’est alors mis en quête de la domestique au service de Merithorpe. Ses gages n’étant plus versés, elle avait été contrainte de quitter les lieux, mais il a facilement retrouvé sa trace. La pauvre femme lui a appris que, le matin du drame, dans une violente explosion de rage, et pour une raison mystérieuse, le peintre avait envoyé au feu la totalité de ses œuvres. Il ne restait plus rien, ce qui, entre nous soit dit, conforte l’idée que le malheureux avait en tête de mettre fin à ses jours.
    — En ce cas, les toiles vendues par Sparrow étaient sans doute l’œuvre d’un faussaire qui voulait exploiter l’intérêt que votre ami portait à ce peintre.
    — Il aurait fallu que ce faussaire fût lui-même un artiste hors norme. Reginald Forbes est un collectionneur avisé et en rien naïf, je puis vous l’assurer. Or, selon lui, ces tableaux ne pouvaient avoir été exécutés que de la main d’Ambrose Merithorpe.
    — La maison à Hampstead est restée en l’état ?
    — Hélas, non. Reginald avait

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