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Le spectre de la nouvelle lune

Le spectre de la nouvelle lune

Titel: Le spectre de la nouvelle lune Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
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retirer sa capuche, avait fait le geste de se prendre la tête entre les mains. Il se releva et dit à mi-voix :
    — Notre destin est scellé. Nous n’avons plus le choix. Avant l’enlèvement, peut-être d’autres solutions auraient-elles pu être envisagées… maintenant…
    — Ne m’as-tu pas affirmé toi-même, interrompit l’homme en noir, que l’étau se resserrait, qu’il fallait trouver sans tarder le moyen de se dégager ?
    — Certes, Flaiel, mais pas ainsi ! J’avais prévu, prédit quelles seraient les conséquences de ce rapt… calamiteuses, funestes… Malgré mon avis, tu l’as organisé. Eh bien, nous y voici ! Il ne nous reste plus qu’à livrer bataille, même s’il s’agit d’un combat désespéré. Tant qu’à mourir, autant mourir en guerriers, l’épée au poing !
    — Quoi ? Qu’est-ce que j’entends ? s’écria Flaiel. Un combat désespéré alors que nous avons sous la main cet otage ? Jamais ! Contrairement à ce que tu prétends, sa détention nous offre la seule, la meilleure chance de nous sauver, et d’autres avec nous ! Certes, ce comte de malheur a eu le front de répondre à notre demande par une mise en demeure… En un premier temps… Mais rien n’est réglé et nous n’allons certes pas nous en tenir là.
    Il fit apporter une écritoire et, s’adressant à Erwin, il lança :
    — Tu vas toi-même rédiger à l’intention de ton ami – lequel doit tenir à ta vie – un message lui intimant de laisser passer librement nos compagnons et tous les nôtres, de nous garantir l’impunité, de ne pas exercer de représailles, faute de quoi tu seras exécuté.
    L’abbé saxon se croisa les bras, le regard au loin, visage fermé. Il demeura ainsi, debout, immobile.
    — Ne crois pas, poursuivit Flaiel sur un ton de colère, que je te permettrai de nous narguer ! N’oublie pas que ta vie est en jeu et je n’hésiterai pas à la trancher si nous n’obtenons pas ce que j’exige.
    — Ma vie ? Elle est entre les mains de Dieu… ainsi que celle de beaucoup d’autres. Le comte Childebrand n’a-t-il pas été assez clair ?
    L’homme en noir se tourna avec vivacité vers Amric.
    — Tu as entendu, cria-t-il, cet abominable chantage ? Le voici, ce Saxon, dans toute sa vérité !
    — J’ai déjà dit, ajouta Erwin posément, et je confirme que je veillerai à ce que femmes et enfants ne subissent ni atteintes ni outrages d’aucune sorte, à ce qu’aucune mesure de violence ou vengeance ne frappe le peuple de la Brenne. Voilà ma vérité !
    — Écoute cela ! Prêt à tout pour sauver sa misérable existence ! Promesses fallacieuses, mensonges éhontés ! Mais je sais bien, moi, que, même si je lui laisse la vie sauve, ce pays sera mis à feu et à sang !
    — Non ! s’écria Amric. Si cet homme n’avait comme but que de se sauver, fût-ce au prix d’une abominable tromperie, il aurait tout de suite promis pour toi, pour moi, pour les nôtres, liberté et impunité. Il rédigerait sans vergogne ce que tu lui as demandé et y apposerait son sceau, quitte à…
    Flaiel tira son glaive de son fourreau.
    — C’est bien ce qu’il va faire, lança-t-il, et immédiatement !
    — Vivant, il tiendra ses promesses, j’en suis certain. Trop de vies dépendent de ce qui va se passer ici, et maintenant, des vies qui m’importent plus que tout, s’exclama Amric, pour que je te laisse accomplir un geste fatal.
    — Il en sera comme je le lui ai ordonné, riposta Flaiel qui se tourna vers le prisonnier. Écris et appose ton sceau ! Sinon…
    Erwin lui jeta un regard ironique.
    — Me prends-tu pour un couard et pour un sot ? répliqua-t-il. Qui m’assure que, lorsque tu serais en possession de cette requête et que, dès lors, je ne présenterais plus aucun intérêt pour toi, tu ne mettrais pas ta menace à exécution ?… De toute façon, Amric, qui me connaît, te le dira : je ne suis pas un pleutre. Je ne sauverai pas ma vie au prix d’une vilenie… et, si elle doit se terminer en cette prison, aujourd’hui, je ne mourrai pas comme un lâche et un imbécile !
    Flaiel pointa son arme.
    — Pour la dernière fois, lança-t-il, je te demande de faire ce que j’ai décidé.
    — Et moi, intervint Amric en faisant deux pas au-devant de l’agresseur de manière à se tenir à côté d’Erwin, je t’ordonne de remettre immédiatement cette arme au fourreau ! Tu as déjà commis suffisamment de bévues dramatiques comme cela ! Je ne te laisserai pas commettre

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