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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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vraiment dans le collimateur ?
    Tout en scrutant la circulation, l’ex du Yard enleva son casque.
    — Ce que je vais te dire est frappé de la plus grande confidentialité. (Puis se tournant vers Jade :) C’est un secret d’État.

71
    Jérusalem
21 janvier 1232
Maison de l’Ordre
    Deux coups retentirent sur la porte de la salle du conseil. Le Gardien du Seuil, épée sur l’épaule, avança d’un pas.
    — On frappe à la porte du Temple, Grand Maître.
    Assis dans une cathèdre, surmontée d’une ogive sculptée, Armand de Périgord prit son temps pour répondre :
    — Quel est l’impudent qui ose troubler notre réunion ?
    Le Gardien du Seuil pivota, se dirigea vers la porte qu’il entrouvrit afin de transmettre la question. Quand il se retourna, la réponse jaillit :
    — C’est un homme libre qui demande à être admis parmi nous.
    Le Grand Maître dégaina sa dague, la retourna et frappa l’accoudoir du pommeau.
    — Quelle folie ! Comment peut-il espérer pareil honneur ?
    À nouveau le gardien se dirigea vers la porte, opéra un mystérieux conciliabule et répondit :
    — C’est un homme dont le cœur n’a pas fléchi dans l’épreuve, dont la main n’a pas failli dans le danger.
    Périgord frappa deux coups. Autour de lui, deux stalles, quoique plongées dans l’ombre, étaient occupées. Dans celle de gauche, l’Archiviste observait fébrilement le début de la cérémonie.
    — Quel orgueil de croire que le courage et la volonté suffisent ! Il est indigne de nous !
    La porte du conseil s’entrouvrit. Une silhouette, vêtue d’une cape sombre et la capuche baissée, fit un pas et posa devant lui une lanterne aux quatre côtés aveugles.
    — Je suis le passeur qui sonde les cœurs et les reins, interrogez-moi et je répondrai sans peur, ni crainte.
    — Frère passeur (la voix du Grand Maître retentit sous la voûte), préparez-vous à remplir votre office.
    Le passeur s’agenouilla et déploya la paume de ses mains vers le ciel.
    — Le profane aspire-t-il à la Vérité ?
    Le passeur baissa le bras droit et fit coulisser une des plaques de métal de la lanterne. Une faible lumière apparut.
    La lanterne s’illumina des deux côtés.
    — Connaît-il l’Humilité ?
    La main du passeur dégagea la troisième face.
    — Est-il prêt au Sacrifice ?
    La lanterne brilla de tous ses feux.
    Le Grand Maître se leva et frappa trois coups. Le Gardien du Seuil prit son épée à deux mains et s’avança, le visage grave.
    — Frère gardien, ouvrez le Temple.
     
    Sur le parvis, quatre bras saisirent vigoureusement Roncelin et le firent choir à terre. Les mains liées dans le dos et un bandeau sur les yeux, le Provençal crut sa dernière heure arrivée quand il entendit la lourde porte s’ouvrir.
    — Maintenant, avance.
    Roncelin tenta de se relever, mais le tranchant d’une épée lui rabota la nuque.
    — Avance à genoux.
    Plongé dans la nuit, il rampa sur le sol dallé. Le froid des pierres le faisait frissonner. La pointe d’une botte l’arrêta.
    — Maîtres, le profane a franchi la porte étroite, car comme il est dit dans les Saintes Écritures : « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un puissant d’entrer dans le Royaume de Dieu. »
    — Qu’on le relève.
    D’un coup, le Provençal fut debout. Une main anonyme lui retira sa chemise tandis qu’une autre lui défaisait ses liens. Une odeur lourde d’encens flottait dans la salle.
    Périgord se pencha vers l’Archiviste et murmura la formule consacrée :
    — Que la parole circule.
    De chaque côté de la salle, dans l’ombre, se tenaient les frères du conseil. La phrase passait de l’un à l’autre jusqu’à ce qu’une interrogation fuse. Trois questions pouvaient être posées.
    — Ton seul remords ?
    La voix surgit brusquement sur sa gauche. Derrière son bandeau, Roncelin vit passer deux images : le sourire de Bina dans la ferme d’Ein Kerem et la bague de son père que le Légat lui avait volée. Son cœur se remplit d’amertume, mais la volonté l’emporta sur la colère et la mort.
    — J’en ai eu… je n’en aurai plus.
    — Réponse d’orgueilleux.
    La pointe d’une lame se ficha juste sur sa veine jugulaire. Il sentait le sang palpiter contre le métal.
    — Si tu devais mourir à l’instant, ta dernière pensée ?
    — Que Dieu me fasse grâce.
    La pression du couteau se fit moins intense.
    — De quoi as-tu

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