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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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rapprocha.
    — Sais-tu que le Destin écrit sa marche dans la figure cachée des étoiles ?
    Le Provençal se signa sans bruit. Depuis que les Juifs avaient crucifié le Fils de Dieu, ils appartenaient tous à Satan. Il fallait s’en méfier. Tous des maudits.
    — Et que celui qui sait lire la carte secrète du Ciel connaît l’avenir des hommes ?
    Roncelin ne répondit pas. Il avait déjà rencontré des rabbins en Terre sainte. Des hommes austères, silencieux. Rien à voir avec ce bavard mystique.
    — Mais le Ciel n’est pas le seul endroit où l’on peut lire le futur. Le Tout-Puissant, son nom soit à jamais béni, inscrit la trace de l’homme jusque dans la paume de sa main.
    Cette fois le cadet de Fos comprit. Le vieux avait perdu l’esprit. Sa captivité l’avait achevé. C’était bien sa chance. Un dément ! À moins que ce ne soit un simulateur, un espion ?
    — Alors, tu sais lire l’avenir ?
    — J’ai déjà lu le tien.
    Malgré la douleur qui le tenaillait, Roncelin éclata de rire.
    — Tu es vraiment fou !
    Dans la nuit, Maïmonès sourit avant de répondre :
    — Quel est le plus fou de nous deux, celui qui croit aux étoiles…
    Un bruit sourd troubla le silence, suivi d’un grincement de dents. Un rat venait de chuter dans l’eau.
    — … ou celui qui croit qu’un homme a marché sur l’eau, changé l’eau en vin et ressuscité d’entre les morts ?
    — Juif, tu blasphèmes ! s’emporta l’ancien chef des pillards.
    Maïmonès se leva. Sa main osseuse serra l’épaule de son compagnon d’infortune.
    — Crois-moi, Roncelin, la main de l’Éternel est sur toi.

    Les Bains
    L’Archiviste entra, portant un livre à la reliure vermeille, clos de deux fermoirs d’argent. Il s’inclina devant le Grand Maître. Ses yeux étaient fixes comme toujours quand la curiosité le taraudait. Son péché favori.
    — Comment s’est passé…
    Armand haussa les épaules.
    — Des pillards. Ils ont attaqué les nôtres de nuit.
    — Des fous ! Il faut être vide de la cervelle pour oser s’en prendre à nos frères, s’exclama le moine.
    — Sans doute n’ont-ils pas compris qu’il s’agissait de templiers.
    Le moine ferma les yeux et entama un De profundis en hommage aux frères défunts.
    — Quand ils ont réalisé leur erreur, ils se sont enfuis. Mais avant ils ont dépouillé les corps et ils les ont…
    Le Grand Maître fit un geste explicite. Horrifié, l’Archiviste se signa.
    — Leurs âmes brûlent déjà en Enfer, Dieu ne pardonne jamais à ceux qui s’attaquent aux soldats du Christ. Jamais.
    Périgord fit le signe de croix.
    — Sans aucun doute, mais ces assassins se sont battus comme des diables et l’un de ces maudits a failli m’ôter la vie.
    — Dieu vous a protégé ! C’est un signe !
    — Un signe qui m’a fait réfléchir. Ne sommes-nous pas trop peu à connaître le Secret ?
    Comme l’Archiviste avait l’air dubitatif, le Grand Maître l’interrogea :
    — Que penses-tu du Devin ?
    Par préjugé, le moine se méfiait de ces chevaliers, tout juste bons à tirer l’épée et pour lesquels le moindre livre n’était qu’un grimoire incompréhensible. D’ailleurs, il fuyait ces soudards comme la peste et vociférait comme un damné quand l’un d’eux se perdait près de sa porte. Mais, par principe, il s’en rapportait à plus expérimenté que lui dans la connaissance de l’âme humaine.
    — Je m’en remets à votre sagesse, Maître.
    — Je m’en remets à celle de Dieu. Qu’il m’éclaire.
    Armand de Périgord murmura le saint nom de Dieu.
    — Commence ta lecture depuis le début. J’ai besoin de tout entendre.
    L’Archiviste s’inclina et sa voix monta, ferme et claire :
    —  Ici commence le livre des fouilles entreprises par les frères du Temple en dessous des vestiges du Temple de Salomon.

23
    West Cumbria
Dalton Nuclear Institute
De nos jours
    Une odeur de caoutchouc fondu se répandait à l’intérieur du laboratoire et une fumée grise s’échappait des installations situées derrière la paroi vitrée. Soudain, une sirène d’alerte se déclencha, dont l’écho se propagea dans le couloir extérieur. Le docteur Mantinéa se rua derrière son pupitre et tapa à toute vitesse sur le clavier de l’ordinateur central. La sirène s’arrêta net.
    Fainsworth restait figé devant la vitre, fasciné par la puissance qui irradiait des os.
    — Éloignez-vous de la vitre, hurla

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