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Le Temple Noir

Le Temple Noir

Titel: Le Temple Noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Giacometti
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ce centre qu’il avait contribué à créer.
    Il ne restait plus que 10 secondes. L’ingénieur se tortillait dans tous les sens, mais il ne pouvait échapper à l’emprise de la Louve.
    7 secondes. Les barres rouges arrivaient à la zone maximale de mesure de l’écran. L’esprit de Fainsworth s’envolait ailleurs, hors du temps et de l’espace. Il était dans le Temple Noir , trente ans auparavant, vêtu d’une chemise blanche déchirée sur le devant, face à ses frères et à ses sœurs. Les visages des spectres blancs flottaient autour de lui.
    Le baptême initiatique.
    La voix du vénérable envahissait son cerveau, saturant toutes ses connexions nerveuses.
    Tu es admis dans la loge de nos pères.
    La vérité gît au fond du tombeau, tel est notre credo. Entends-moi, mon frère en ténèbres. La vérité est puissance et gloire et elle fut avant que le verbe ne soit. La vérité n’est pas lumière, elle est obscurité et noirceur. Elle réside dans les entrailles noires de la terre et reviendra dans le monde des hommes. Tel est le but de notre ordre. Telle est la mission que nous a confiée le maître premier. Sortir la vérité du tombeau. Et rendre à jamais la liberté aux hommes.
    Entends-tu, mon frère ? Sortir la vérité du tombeau et apporter la vraie lumière aux hommes. Tel est le but ultime.
    4 secondes.
    Fainsworth ouvrit les yeux, tout était clair désormais. Il était dans l’œil d’un cyclone, serein comme jamais il ne l’avait été alors que des forces d’une puissance inouïe menaçaient de le broyer. Il embrassa du regard tout le laboratoire et perçut la présence du saint par-delà le mur de métal.
    Les jeux étaient faits. Il ne reviendrait pas en arrière.
    1 seconde. L’ingénieur s’était figé, les yeux rivés sur l’écran.
    0 seconde. L’un des rectangles rouges s’était arrêté net.
    + 1 seconde. Une barre bleue grimpa d’un cran.
    Le docteur Mantinéa secoua la tête.
    — Ça se stabilise !
    Fainsworth sentit la puissance refluer sans qu’il ait eu besoin de regarder les contrôles électroniques. Pendant un instant fugace, il avait eu la sensation de faire partie d’un tout. De faire corps avec les flux d’énergie. Et c’était un état merveilleux, comme une illumination. Il fit un signe de tête à la Louve pour qu’elle s’écarte du scientifique. Sur l’écran, des barres bleues grandissaient au fur et à mesure que les rouges redescendaient. Le docteur Mantinéa s’épongea à nouveau le front et poussa un soupir de soulagement.
    — Nous avons eu beaucoup de chance, my lord. Beaucoup de chance.
    — Ce que vous appelez la chance n’est autre que la prédestination, mais ce concept doit être étranger à votre esprit rationnel.
    La Louve se colla à Fainsworth et murmura :
    — J’ai cru qu’on allait tous y passer.
    — C’est ce qui rend la vie si excitante, répondit l’aristocrate qui observait le volet de métal se relever. Je ne t’ai pas demandé si tu avais pris plaisir à l’expédition.
    — Un grand plaisir, mon amour.
    Fainsworth tourna la tête sur le côté et passa sa main autour de la taille de son interlocutrice.
    — L’excitation, moteur de l’existence. À ce propos, je te préfère dans une tenue plus féminine. Ma louve cruelle et sans pitié.
    La tueuse se pressa contre lui. Ses yeux brillaient.
    — Je suis toute prête à t’en faire profiter.
    — Pas tout de suite. J’ai encore besoin de parler avec notre ami, le docteur Mantinéa. Pars et va m’attendre dans ma voiture. Je n’en ai pas pour longtemps.
    — Ne tarde pas. J’ai très envie de toi, je suis en manque depuis deux semaines. Tu vas souffrir pour cette absence prolongée.
    — J’y compte bien…
    La Louve l’embrassa dans le cou, se détacha de son étreinte et quitta le laboratoire sous le regard inquiet de Mantinéa. Le rideau de béton s’était entièrement relevé, dévoilant les appareils à rayonnement. L’ingénieur pianotait à nouveau avec fébrilité sur son clavier.
    — Stupéfiant ! Pendant une minute, ces os ont généré cent millions de volts, l’équivalent de quatre éclairs pendant un orage. Et tout ça, après avoir été activés par le canon à protons. C’est une découverte qui remet en cause tout ce que l’on sait en matière de modélisation physique de l’énergie. Je ne sais pas ce qu’il y a l’intérieur mais à côté, la puissance de l’uranium est un pétard de fête foraine.

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