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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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tout, le père Paul lui-même ne lui avait-il pas conseillé de se détendre en compagnie de son époux et de réapprendre à le connaitre ? Eh bien, elle allait s’y employer, décida-t-elle.
    S’emparant de l’outre de vin, elle constata qu’il s’agissait d’un des meilleurs crus du château, acheté à des négociants qui venaient à la foire deux fois l’an.
    — En fait de souper, vous avez préparé un véritable repas de fête, messire, commenta-t-elle. Que célébrons-nous ?
    — Votre victoire de ce matin.
    — Si votre gage consiste à me nourrir, je m’en félicite. Je suis affamée !
    — Vraiment ? Tant mieux. Je suis heureux d’apprendre que vous êtes remise.
    Comme elle le regardait sans comprendre, il poursuivit, clairement amusé :
    — Vous ne vous souvenez pas ? Damoiselle Annabelle ?
    — Annabelle ? Eh bien, quoi ? Pourquoi me parlez-vous d’elle ?
    — C’est elle qui m’a expliqué pourquoi vous n’étiez pas venue souper ce soir. Un manque d’appétit assez... soudain, semble-t-il. C’est du moins ce qu’elle m’a dit.
    Elizabeth sentit ses joues s’enflammer. Elle toussota, marmonna quelques vagues paroles où il était question de son appétit revenu miraculeusement après sa promenade à cheval, avant de conclure par ce qu’elle espérait être un sourire désarmant.
    Son estomac grondant toujours, elle décida qu’ils avaient assez perdu de temps en politesses, et demanda hardiment :
    — Cela vous ennuie si je commence ?
    — Je vous en prie, acquiesça-t-il en lui tendant un gobelet qu’il venait de remplir de vin à son intention.
    Sans plus attendre, Elizabeth prit une part de tourte et y mordit à belles dents. Les saveurs explosèrent dans sa bouche. La viande était parfumée, les légumes fondants, la pâte croustillante à souhait, avec un petit arrière-goût de lait d’amande tout à fait délicieux.
    Avec un soupir de bien-être, elle ferma les yeux et savoura chaque bouchée de sa portion. Comme elle se resservait, elle croisa le regard amusé de Robert et s’étonna :
    — Vous n’en voulez pas ?
    — Si, mais pour le moment je me divertis trop à vous regarder manger ! avoua-t-il dans un rire spontané.
    — Hmm... C’est vraiment succulent !
    Sa deuxième part de tourte dévorée, elle s’attaqua au fromage et au pain, avant de boire la moitié de son gobelet de vin dont l’arôme corsé acheva de la revigorer :
    — Seigneur, je serais bien incapable d’avaler une autre bouchée ! s’exclama-t-elle en se laissant aller contre le dosseret herbu.
    — Le grand air a dû vous faire beaucoup de bien.
    Elle sourit.
    — Allons, vous savez fort bien que je me suis toujours portée comme un charme.
    — Evidemment. Mais j’adore vous taquiner.
    Lorsqu’il riait, de fines ridules striaient le coin de ses paupières, nota-t-elle. C’était trois fois rien, un détail terre à terre sans importance, pourtant, elle sentit monter en elle une bouffée de gratitude.
    — Merci, murmura-t-elle spontanément. Merci de faire tant d’efforts pour me mettre à l’aise et me faire plaisir. Merci d’être si galant et attentionné.
    Le silence retomba. Craignant de l’avoir embarrassé, elle chercha à détendre l’atmosphère et, la main plaquée sur la poitrine, déclara d’un ton grandiloquent :
    — Quel homme honorable vous êtes, messire, d’apporter à manger à votre épouse alors même qu’elle a déserté la table du dîner. Vos devoirs n’en exigent pas tant !
    Elle surprit comme un léger tressaillement chez lui, puis un sourire apparut sur ses lèvres tandis qu’il répondait sur le même ton :
    — Ce n’est rien, ma chère femme. Et comme je vous l’ai dit tout à l’heure, ce n’est qu’un début... Ainsi, vous n’avez pas encore goûté ces merises que j’ai eu un mal fou à me procurer. Mais la nuit est loin d’être terminée et je ne doute pas que, d’ici peu, votre bel appétit ne se réveille...
    Arrachant une poignée d’herbe, Elizabeth la lui lança au visage. À sa grande joie, il riposta aussitôt.
    Quelques instants plus tard, essoufflée, encore secouée d’un rire joyeux, elle s’appliqua à ôter de ses cheveux des brins d’herbes, ainsi que quelques feuilles de camomille tandis que Robert s’occupait de ranger les vestiges de leur repas. Il ne laissa que la nappe en lin sur l’herbe à leurs pieds.
    — Vous ne la repliez pas ? s’étonna-t-elle.
    — Pas encore. Elle va me

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