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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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plaisanta-t-il.
    – Je suis venu pour te présenter mes respects.
    – J’ignorais que tu me respectais.
    – En tant que personne, tu as tout mon respect.
    – Et qu’en est-il de mes convictions ?
    – C’est une autre affaire. Mais nous en avons fini avec ces discussions. »
    Abélard acquiesça.
    « As-tu fait la connaissance d’Héloïse ?
    – Il y a un instant.
    – C’est une bonne abbesse.
    – J’en suis certain.
    – C’est une femme bonne. »
    Bernard ne dit rien.
    « Je l’aime. Je l’ai toujours aimée. »
    L’abbé s’agita, l’air gêné.
    Abélard demanda qu’on les laisse seuls, Bernard et lui, et quand Héloïse et Barthomieu se furent retirés, il invita Bernard à se rapprocher.
    « Puis-je te dire quelque chose, comme un ami à un autre ami ? »
    Bernard acquiesça.
    « Tu es un grand homme, Bernard. Tu t’acquittes de tous les devoirs religieux difficiles. Tu jeûnes, tu veilles, tu souffres. Mais tu ne supportes pas les tâches aisées – tu n’aimes pas. »
    Le vieil homme s’affaissa dans le fauteuil à côté du lit et ses yeux s’emplirent de larmes.
    « Aimer. »
    Il prononça le mot comme s’il s’agissait d’un mot étranger.
    « Peut-être, mon vieil ami, tu as raison. »
    Abélard lui adressa un petit clin d’œil.
    « Je te pardonne.
    – Merci, répondit Bernard en esquissant un sourire. Aimerais-tu te confesser à moi ?
    – Je ne suis pas certain d’avoir le temps de confesser tous mes péchés. Nous ne nous sommes pas vus depuis cette nuit à Ruac où nous avons bu du thé ensemble.
    – Oui, le thé. »
    Abélard eut une quinte de toux et tacha son mouchoir de rouge.
    « Laisse-moi te parler du thé », dit-il quand il eut repris son souffle.
     
    Abélard mourut deux jours plus tard.
    Héloïse ramena son corps au Paraclet et l’enterra dans un tombeau sur un petit tertre près de la chapelle.
    Elle vécut jusqu’à un âge avancé, et, en 1163, selon ses vœux, elle-même fut inhumée près de lui, certaine que tous les deux reposeraient côte à côte pour l’éternité.

28
    J EUDI, MIDI
    L a course en taxi jusqu’au Palais-Royal fut brève et ne laissa pas beaucoup de temps à Luc pour réfléchir à ce qu’il venait d’entendre.
    Était-il possible qu’il y ait un rapport entre le manuscrit de Ruac et le carnage actuel ? Comment le récit pittoresque d’un moine du XII e  siècle plein de potions magiques et d’intrigues monastiques pouvait-il affecter sa vie par-delà les siècles ?
    Quand Isaak eut fini de traduire le latin, il était tout excité.
    « Vous savez, Luc, avait-il dit, je ne sais pas ce qu’il en est de cette décoction, ce breuvage, sur lequel Barthomieu revient sans arrêt, mais ce récit à la première personne et le témoignage sur l’histoire d’amour entre Abélard et Héloïse est inestimable. Il faut que je sorte ma mallette de représentant. Si on retrouve le manuscrit, j’aimerais beaucoup m’occuper de la vente à un musée ou à l’État.
    – J’espère que ce sera le cas. De toute façon, ce serait à l’abbaye de décider. Il leur appartient. »
    Isaak acquiesça et promit à Luc de le contacter dès que le prochain message du décodeur lui parviendrait. Mais ils devaient se revoir pour dîner. Ce soir, ils devaient manger et boire à la mémoire d’Hugo. Tous deux avaient besoin de faire leur deuil.
    Il essaya une nouvelle fois de joindre Sara au téléphone, ce qui était devenu une sorte de tic stérile. La circulation en ce milieu de journée était plutôt fluide. La place de la Concorde était dégagée et toujours aussi magnifique. Il regarda ses articulations d’un air absent. Elles étaient moins rouges ; les nouveaux comprimés faisaient leur effet. Il s’était presque senti coupable de les prendre. Des gens étaient morts, Sara n’avait pas réapparu et il se préoccupait d’une banale infection de la main. Il se sentit furieux contre lui, mais, l’instant d’après, sa colère tourna à la mélancolie. Il se couvrit le visage des mains et secoua la tête, comme pour en chasser les démons. Il ne pouvait pas se permettre de s’apitoyer sur son sort. Il avait du travail.
    Maurice Barbier avait accepté tout de suite de le recevoir. C’était un homme dont les manières affectées étaient devenues une seconde nature. Alors que ses cheveux à la Einstein et sa cravate lui avaient collé une étiquette de dandy pendant la première moitié de

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