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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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Bernard avec amertume. Le diable est venu nous visiter hier soir. En doutez-vous le moins du monde ?
    – Je n’ai pensé à rien d’autre, et je suis certain que nous allons tous nous plonger dans de profondes méditations. Mais pourquoi le diable ?
    – Qui cela peut-il être d’autre ?
    – Dieu, peut-être. »
    Bernard se mit à gesticuler de façon si désordonnée qu’on aurait dit qu’il voulait séparer ses bras de son corps.
    « Dieu n’était pas avec nous hier soir ! Dieu ne veut pas soumettre ses enfants à ce genre de souffrances.
    – Eh bien, insista Jean, moi, je n’ai pas souffert. Ce fut même le contraire. J’ai trouvé l’expérience… enrichissante.
    – J’avoue que moi non plus je n’ai pas souffert, frère, dit Barthomieu.
    – Ni moi, reconnut également Abélard. Peut-être y a-t-il eu quelques moments qu’on pourrait qualifier de troublants mais, dans l’ensemble, je dirais que c’était stupéfiant.
    – Je me demande si nous avons tous connu la même expérience, s’exclama Bernard. Dites-moi ce qui vous est arrivé, et je vous le dirai également. »
     
    Bernard comptait toujours sur la prière pour conforter ses actions. C’était ce qu’il avait fait quand il avait décidé d’abandonner sa vie confortable pour se consacrer aux cisterciens de Clairvaux, et il comptait de nouveau sur la prière.
    Après un après-midi passé à débattre jusqu’à épuisement, Bernard se jeta de tout son être dans les prières des vêpres, et, au milieu des chants qui résonnaient dans l’église de pierre, il trouva sa réponse dans le psaume 139.
    Eripe me, domine, ab homine malo
    a viro iniquo eripe me ;
    Qui cogitaverunt iniquitates in corde,
    tota die constituebant praelia.
    Acuerunt linguas suas sicut serpentis ;
    venenum aspidum sub labiis eorum.
     
    Délivre-moi, Seigneur, de l’homme mauvais
    Contre l’homme violent, défends-moi !
    Contre ceux qui préméditent le mal
    et tout le jour entretiennent la guerre
    Qui dardent leur langue de vipère
    leur langue chargée de venin.
     
    Custodi me, domine, de manu peccatoris :
    et ab hominibus iniquis eripe me.
    Qui cogitaverunt supplantare gressus meos :
    absconderunt superbi laqueum mihi.
    Et funes extenderunt in laqueum ;
    juxta iter scandalum posuerunt mihi.
     
    Garde-moi, Seigneur, de la main des impies
    Contre l’homme violent, défends-moi
    Contre ceux qui méditent ma chute
    les arrogants qui m’ont tendu des pièges
    sur mon passage ils ont mis un filet
    ils ont dressé contre moi des embûches
    Chaque fois que le mot violent , mauvais ou impie tombait de sa bouche, il jetait un coup d’œil à Abélard, à Jean et, oui, même à son propre frère, tous blottis comme des conspirateurs sur un banc adjacent, parce qu’il ne pouvait pas réconcilier leurs points de vue avec le sien.
    Et avec la même certitude qui lui assurait que le Christ était son sauveur, il savait qu’il avait raison, et qu’eux avaient tort.
    Il savait aussi qu’il devait quitter Ruac, parce qu’ils avaient fait part de leurs intentions. Ils avaient tout à fait l’intention de boire à nouveau l’infusion dont ils chantaient les louanges, mais que lui considérait comme le breuvage du diable.
     
    Le lendemain matin, il partait. Pour sa sécurité et pour qu’il ne soit pas seul, Barthomieu l’avait persuadé d’accepter la compagnie de deux jeunes moines pour effectuer le long trajet jusqu’à Clairvaux. L’un d’eux était Michel, l’assistant de Jean à l’infirmerie, qui avait remarqué le thé qui restait et n’avait pas cessé de poser des questions à son maître. Mieux valait l’éloigner quelque temps pour guérir sa curiosité.
    Bernard et Barthomieu s’embrassèrent, mais l’étreinte de Barthomieu fut la plus forte.
    « Tu ne changeras pas d’avis ? demanda Barthomieu.
    – Et toi, changeras-tu d’avis concernant ce méchant breuvage ? riposta Bernard.
    – Certainement pas, dit Barthomieu avec emphase. Je crois que c’est un cadeau. De Dieu.
    – Je ne répéterai pas mes arguments, frère. Je m’en irai en espérant que Dieu aura pitié de ton âme. »
    Il enfonça ses talons dans les flancs de sa jument marron et s’éloigna lentement.
    Abélard attendait à la grille de l’abbaye. Il apostropha le cavalier.
    « Vous allez me manquer, Bernard. »
    Bernard baissa les yeux et consentit à répondre.
    « J’avoue que vous me manquerez aussi, tout au moins l’Abélard que

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