Le tombeau d'Alexandre
retrouve ?
— Dans la villa d’Ibrahim.
— Quand ?
— Demain matin. Neuf heures.
— J’y serai.
Elle ferma son portable et réfléchit. Si elle partait maintenant, elle serait sur place à temps pour passer la nuit avec Augustin.
— Je dois aller à Alexandrie, annonça-t-elle à Gaëlle.
— A Alexandrie ? Vous serez partie longtemps ?
— Je n’en sais rien.
— Voulez-vous que les guides et moi commencions à explorer ? Elena se renfrogna. Son assistante avait la mauvaise habitude de faire des découvertes sans son aide.
— Non, répondit-elle. Ne faites rien avant mon retour.
— Comme vous voudrez.
IV
— Vous êtes en train de me dire que Knox vous a encore échappé ? demanda Hassan d’un ton incrédule lorsque Nessim eut terminé son rapport.
— Ils étaient deux, expliqua Nessim.
— Deux ?
— Nous les retrouverons, affirma Nessim en s’efforçant de paraître plus sûr de lui qu’il ne l’était.
Il avait perdu toute confiance en lui. Et il y avait de quoi, après un tel retournement de situation. Il avait passé la nuit à essayer de sortir d’un bâtiment et erré à moitié nu dans la nature avec un homme blessé. Mais ce qui l’avait le plus marqué lors de ce fiasco monumental, c’étaient les paroles de Knox concernant son absence de sens de l’honneur. L’âge et la maturité lui avaient appris que les insultes n’étaient blessantes que lorsqu’elles sonnaient juste. Et il ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Comment en était-il arrivé là ? Pourquoi travaillait-il pour un homme comme Hassan ? L’argent était-il à ce point important pour lui ?
— Nous surveillons tous ses amis et collègues, assura-t-il. Nous avons promis une récompense. Ce n’est qu’une question de temps.
— C’est ce que vous dites depuis des jours !
— Je suis désolé. Knox s’est avéré plus doué que je ne le pensais. Mais maintenant, on sait à quoi s’en tenir. La prochaine fois, on l’aura.
— La prochaine fois ? Comment puis-je être sûr qu’il y aura une prochaine fois ?
— Accordez-moi encore une semaine.
— Pouvez-vous me donner une seule bonne raison de ne pas vous virer pour lui donner votre place ?
— Encore faudrait-il que vous mettiez la main sur lui, murmura Nessim dans sa barbe.
— Qu’est-ce que vous avez dit ?
— Rien.
Après un silence glacial, Hassan reprit la parole.
— Je pense qu’il est temps que nous discutions de tout cela en tête à tête.
— En tête à tête ? demanda Nessim, livide.
— Oui, en tête à tête.
V
À sa grande surprise, Mohammed vit le professeur Rafai descendre d’un taxi et claquer la portière derrière lui. Il ne s’attendait pas à revoir l’oncologue de Leila, encore moins sur le site de construction.
— Y a-t-il un endroit privé ici ? demanda Rafai, tremblant de colère.
— Privé ?
— Où l’on puisse parler.
— Maintenant ? s’étonna Mohammed.
— Bien sûr, maintenant ! Vous croyez que suis venu prendre rendez-vous ?
Mohammed haussa les épaules et conduisit Rafai à son bureau.
— Je ne sais pas comment vous avez fait ça, cria Rafai dès que la porte fut fermée.
Il retira ses demi-lunes et les pointa vers Mohammed comme un couteau.
— Pour qui vous prenez-vous ? lança-t-il. Je prends mes décisions en fonction des preuves cliniques. Des preuves cliniques ! Vous croyez que vous pouvez me faire changer d’avis en m’intimidant ?
— Je regrette ma conduite dans votre bureau, mais je me suis déjà excusé. J’étais sous pression. Je ne sais pas quoi vous dire d’autre...
— Vous ne croyez tout de même pas que c’est à cela que je fais allusion ?
— Alors de quoi parlez-vous ?
— Il n’y en a que pour votre fille ! Toujours votre fille ! Vous pensez qu’elle est la seule à être malade ? Un jeune homme du nom de Saad Gama attend lui aussi une moelle osseuse. C’est un véritable intellectuel musulman. Voulez-vous lui expliquer que nous devons reporter son traitement parce que vous avez des amis plus influents ? Voulez-vous dire à ses parents qu’il doit mourir afin que votre fille puisse vivre ? Vous croyez qu’ils ne se font pas de souci pour lui, eux aussi ?
— Professeur Rafai, au nom d’Allah, de quoi parlez-vous ?
— Ne niez pas ! Ne m’insultez pas en niant ! Je sais que c’est vous, bien que je ne voie pas comment vous avez pu... Bref,
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