Le tombeau d'Alexandre
de voiture et ouvrirent la porte, qui crissa sur le sol en béton. Ils ne remarquèrent qu’une odeur acre de gazole et d’urine, ainsi que des traces de fiente d’oiseau et de chauve-souris sur le plancher. Knox se gara à l’intérieur, emporta tout ce dont il pourrait avoir besoin dans la Subaru et tendit la bâche sur sa jeep.
— Alors, tu m’expliques maintenant ? demanda Rick en reprenant la route de Tanta.
— Oui. Je t’ai déjà parlé de mes fouilles à Mallawi ?
— Tu ne parles que de ça ! se moqua Rick.
— Alors tu te souviens de l’histoire dans les grandes lignes, dit Knox en ouvrant son portable pour regarder les CD que Rick lui avait rapportés avec le peu de batterie qu’il lui restait. Richard Mitchell et moi avons trouvé des papyrus ptolémaïques. Nous les avons transmis à Yusuf Abbas, l’actuel secrétaire général du CSA, pour qu’il les mette en lieu sûr. Il a été si emballé qu’il a pris la direction des opérations.
— Et ensuite tu as vu certains de ces papyrus sur le marché noir.
— Exactement. Il n’y a pas un marché énorme pour les papyrus ptolémaïques, même lorsqu’on sait d’où ils proviennent. Alors pour les papyrus volés... En général, la plupart des acheteurs sont des institutions universitaires. Ils ne tremperaient pas dans le marché noir. Mais Philippe Dragoumis s’intéresse à tout ce qui est macédonien et, en particulier, à tout ce qui concerne Alexandre.
— Et tu penses que ces papyrus ont un rapport avec Alexandre ?
— Le niveau supérieur de la tombe d’Alexandrie a été bâti pour un porte-bouclier de l’armée d’Alexandre nommé Akylos. Le niveau inférieur a été dédicacé par un dénommé Kalonymos. Ces deux noms apparaissent dans la même série de papyrus. Nous avons photographié ces papyrus et les clichés sont gravés sur un des CD que tu m’as empruntés. Regarde.
Knox fit pivoter l’ordinateur portable afin que Rick puisse voir la liste des fichiers comportant les noms Akylos et Kalonymos.
— De plus, poursuivit-il, je jurerais que Nicolas et Elena ont reconnu le nom de Kalonymos hier.
— D’accord, il y a peut-être un lien entre les papyrus de Mallawi et la tombe d’Alexandrie. Mais ça n’explique pas ce qu’on fait à Tanta.
— Le groupe Dragoumis sponsorise des fouilles près d’ici. Personne ne finance un chantier au hasard, et encore moins un sponsor étranger. Les Dragoumis cherchent quelque chose et je crois que c’est en partie pour cette raison que Nicolas est à Alexandrie. Je veux savoir ce que c’est.
Ils arrivèrent à l’hôtel où logeait l’équipe de la Fondation archéologique macédonienne.
— Malheureusement, reprit Knox, je ne peux pas poser la question directement. Tous les membres de l’équipe ont signé un contrat de confidentialité. Ils ne diront rien à personne, et encore moins à moi.
— Ah, mais ils logent ici, pas vrai ?
— Absolument. Dans environ une heure, ils vont partir travailler. Et nous allons les suivre.
II
Elena se réveilla tôt ce matin-là. Le soleil entrait à flots par la fenêtre ouverte de l’appartement d’Augustin et elle entendait le bruit de la rue, les voitures qui démarraient, les portes qui claquaient, les familles qui se querellaient. Allongée à côté d’Augustin, elle le regardait avec tendresse. C’était drôle – et parfaitement injuste – ce que les hommes pouvaient être beaux même lorsqu’ils n’étaient pas présentables. Avec ses longues mèches sur le visage, il ressemblait à une méduse. Une mince traînée de salive lui dégoulinait du coin de la bouche pour aller mouiller l’oreiller. Et pourtant, elle avait envie de lui. Pour la première fois depuis plus de dix ans, elle était incapable de résister à la luxure. Et dire qu’elle partait pour Siwa avec Gaëlle dans la matinée ! Il fallait qu’elle profite au maximum du temps qu’il leur restait.
Elle tira sur le drap pour mieux le voir. Elle tendit la main et lui effleura doucement l’intérieur de la cuisse en partant du genou pour remonter jusqu’au scrotum. Il sentit son pénis gonfler et se redresser le long de son ventre. Un sourire ravageur lui traversa le visage, bien qu’il eût encore les yeux fermés. Ils n’échangèrent pas un mot. Elle l’embrassa sur le front, le nez, la joue, la bouche. Son haleine était amère mais pas désagréable. Leur étreinte devint rapidement intime. Ils étaient
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