Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Tombeau De Jésus

Le Tombeau De Jésus

Titel: Le Tombeau De Jésus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Cameron , Simcha Jacobovici , Charles Pellegrino
Vom Netzwerk:
Dolorosa. Le père Bagatti, italien de naissance, était un archéologue émérite qui créa un petit musée dans son église, où il déposa une partie de ses nombreuses découvertes.
    En 1953, les franciscains entreprirent de rénover la chapelle du Dominus Flevit – « Le Seigneur a pleuré » – sur le mont des Oliviers, dominant le mont du Temple. C’est là, selon la tradition chrétienne, que Jésus contempla le Temple de Jérusalem et qu’il pleura en songeant à la destruction qui attendait le centre sacré du judaïsme. Il s’agit d’un épisode important de l’histoire du mouvement chrétien primitif parce que non seulement Jésus a prophétisé la destruction du Temple, mais aussi sa reconstruction. En effet, Jésus promit que trois jours après sa destruction, il reconstruirait lui-même le Temple. Ainsi, il annoncerait la fin des temps, l’ère du Troisième Temple et l’avènement du règne de Dieu sur terre. La fin des temps n’étant pas advenue, certains de ses disciples en conclurent qu’ils avaient mal interprété ses paroles. Le mot « temple », dirent-ils, signifiait son corps, et sa « reconstruction » trois jours plus tard était une allusion à sa propre résurrection trois jours après la crucifixion 4 . L’important était de sauver l’humanité dans son ensemble, et non pas simplement de libérer le peuple juif de l’oppression romaine.
    Cette vision des choses était inacceptable pour les judéo-chrétiens, en particulier les ébionites. Jésus était le Messie et avait donc le devoir de réunir les tribus d’Israël, d’émanciper le peuple élu et d’instaurer la loi divine sur terre en rétablissant le trône de Dieu à Jérusalem. Le Temple ayant été détruit après la crucifixion, affirmaient-ils, il serait reconstruit après le second avènement du Messie. Nombre d’ébionites étaient ainsi enterrés sur le mont des Oliviers au Dominus Flevit, afin d’être aux premières loges pour assister à la résurrection. C’était du moins l’hypothèse que forgea le père Bagatti quand il découvrit ce qu’il qualifia de « nécropole judéo-chrétienne ».
    Le père Bagatti découvrit au moins une demi-douzaine de tombeaux et des dizaines d’ossuaires portant les noms de personnages du Nouveau Testament, comme « Saphira » ou « Marthe ». Certains des ossuaires étaient même ornés de croix. Contrairement à l’ossuaire « Jésus » de Sukenik, la découverte de Bagatti – il s’agissait selon lui du plus ancien cimetière judéo-chrétien – ne fît pas les gros titres de la presse. Au contraire, sa thèse fut tournée en ridicule par les Juifs, religieux et laïcs, comme par les chrétiens. Devant tant d’hostilité, il capitula. Il interrompit ses fouilles, laissant les tombeaux inexplorés et les tombes ouvertes. Aujourd’hui, toutefois, on peut voir au Dominus Flevit une plaque qualifiant la nécropole de « judéo-chrétienne ». Le père Bagatti n’a en effet jamais désavoué sa thèse, et les touristes peuvent contempler les ossements d’hommes et de femmes qui étaient, selon Bagatti, les premiers disciples de Jésus. Ils n’ont pas été réinhumés, peut-être pour éviter toute controverse sur le type de funérailles qu’il faudrait leur accorder, juives ou chrétiennes.
    Si le père Bagatti avait raison, le cimetière de Dominus Flevit représente l’une des découvertes archéologiques les plus importantes du christianisme. Alors pourquoi les fouilles ont-elles été abandonnées et ses découvertes ignorées ? Pour quatre raisons, toutes mauvaises. D’abord, le raisonnement suivant : puisque les judéo-chrétiens ne pouvaient être différenciés des autres juifs, il ne peut exister de restes humains judéo-chrétiens. Deuxièmement, selon une idée reçue, la croix comme symbole du christianisme ne serait apparue que sous Constantin. C’est faux : un siècle au moins avant Constantin, Tertullien, l’un des premiers auteurs chrétiens, indiquait que les fidèles pratiquaient le signe de la croix 5 .
    Les deux raisons suivantes sont plus politiques qu’historiques. Le père Bagatti découvrit la nécropole judéo-chrétienne cinq ans seulement après la naissance de l’État moderne d’Israël, et seulement huit ans après Auschwitz. Les Juifs de l’après-Shoah, dans leur État naissant, ne voulaient plus qu’on leur parle du christianisme. Ils essayaient de retrouver leur propre histoire, celle du peuple

Weitere Kostenlose Bücher