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Le Tombeau De Jésus

Le Tombeau De Jésus

Titel: Le Tombeau De Jésus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Cameron , Simcha Jacobovici , Charles Pellegrino
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juif. Un moine franciscain affirmant que des tombeaux découverts à Jérusalem abritaient les restes de judéo-chrétiens n’avait aucune chance de se faire entendre.
    De son côté, l’Église catholique s’abstint de soutenir Bagatti car ses découvertes soulevaient deux problèmes, sans lien avec l’archéologie. Tout d’abord, le père Bagatti avait déterré les restes de ceux que les Pères de l’Église avaient accusés d’hérésie. Il n’y avait donc aucune raison de leur rendre hommage. Deuxièmement, Bagatti avait fait une découverte sensationnelle mais fortement sujette à controverse : l’ossuaire de Pierre.
    Des années durant, le Vatican a effectué des fouilles sous la basilique Saint-Pierre de Rome, à la recherche d’éléments prouvant que le saint homme était bien enterré là, comme le voudrait la tradition. Il y a certes un ancien cimetière romain sous la basilique, mais c’est un cimetière païen. En dépit de l’absence totale de preuve archéologique, des rumeurs circulent régulièrement sur la découverte des reliques de saint Pierre. Des ossements trouvés dans ce cimetière firent un jour la une de la presse internationale jusqu’à ce que l’on détermine qu’ils appartenaient à plusieurs personnes, dont des femmes, et qu’il y avait même des os de poulets parmi eux. Non seulement il n’y a aucune preuve que saint Pierre soit enterré sous le Vatican, mais rien n’indique qu’il y ait à cet endroit un quelconque cimetière chrétien, juif ou judéo-chrétien.
    Si l’on retrouvait la tombe de Pierre, à quoi ressemblerait-elle ? Premièrement, il est douteux que la tombe de l’apôtre porte l’inscription « Pierre ». Après tout, ce n’était pas son nom. Dans les Évangiles, Jésus se tourne vers Simon (Shimon en hébreu et en araméen), l’appelle Képhas (« pierre » en araméen) et lui dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église. » « Pierre » est la traduction du latin Petrus , lui-même traduction de l’araméen Képhas , qui n’est donc qu’une dignité ou un surnom que Jésus attribua à l’un de ses disciples.
    Les Évangiles indiquent clairement que Pierre se nomme «  Shimon bar Yonah  », c’est-à-dire « Simon fils de Jonas ». En fait, Shimon est le nom juif le plus courant dans la Judée du I er siècle. La découverte d’un ossuaire éponyme ne prouverait strictement rien, étant donné qu’on estime que vingt pour cent des Juifs le portaient. En revanche, « Jonas » est plus rare. C’est un nom biblique tombé en désuétude à cette époque. La découverte d’un ossuaire portant l’inscription «  Shimon bar Yonah  » constituerait un événement exceptionnel. Si le Vatican trouvait un jour un tel vestige sous la basilique Saint-Pierre, il y aurait une grande conférence de presse, le pape dirait une messe et des millions de fidèles se succéderaient pendant des heures pour vénérer ce qui deviendrait la relique la plus sacrée de la chrétienté.
    Or un ossuaire portant l’inscription «  Shimon bar Yonah  » a été découvert dans un contexte archéologique plus convaincant que le cimetière païen de la basilique romaine. Plus précisément, il a été trouvé par le père Bagatti dans la nécropole judéo-chrétienne du Dominus Flevit. Parmi les milliers d’ossuaires enterrés dans la région de Jérusalem, il est le seul à porter cette inscription si rare qu’on ne lui connaît aucun précédent, ni sur ce support ni sur aucun autre. Mais comme cet ossuaire n’a pas été découvert là où les autorités religieuses auraient aimé qu’il se trouvât, il n’y eut ni conférence de presse, ni messe, ni procession. Rien. On l’expédia ni vu ni connu dans le petit musée de l’église de la Flagellation, dans la Vieille Ville de Jérusalem, où il se trouve toujours, en piteux état et ignoré de tous. Les os furent jetés on ne sait où, le couvercle ainsi que deux des parois latérales perdus, et ce qui restait de l’ossuaire abandonné sans autre forme de cérémonie au milieu de vingt autres, témoins silencieux de ce qui arrive aux objets qui ne sont pas conformes aux canons théologiques ou archéologiques.
    En 2003, alors que le Dr Kloner et moi-même étions au milieu d’ossuaires dans l’entrepôt de l’AAI, j’ignorais encore tout ce qui précède. Ce qui m’intéressait, c’était mon enquête sur l’inscription « Jacques fils de Joseph,

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