Le Tombeau De Jésus
attribuées à Jésus : « Le jour où vous étiez un, vous êtes devenus deux. »
L’ossuaire de Talpiot portant l’inscription « Judas, fils de Jésus » permet d’avancer une hypothèse. Se pourrait-il que le fils soit devenu le « jumeau » – peut-être un code pour désigner le « fils aîné » – afin de le protéger des autorités romaines ?
Dans Marc (12, 1-12), Jésus raconte la parabole d’un homme bon qui avait affermé sa vigne à des vignerons, puis avait quitté le pays. Au temps de la récolte, il envoya successivement plusieurs serviteurs vers les vignerons pour recevoir d’eux une part du produit de la vigne. Les vignerons les battirent l’un après l’autre, puis les tuèrent. L’homme envoya alors son « fils bien-aimé », mais les vignerons « se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne ». Et c’est à ce moment (Marc 12, 8) que la parabole de la vigne s’achève de manière abrupte, apparemment sans raison.
L’Évangile de Thomas semble avoir préservé une version plus ancienne et plus complète de cette parabole, dans laquelle seul le fils et héritier est tué :
Il [Jésus] a dit : Un homme honnête avait une vigne. Il la donna à des vignerons pour qu’ils la cultivent et qu’il puisse en recevoir le fruit de leurs mains. Il envoya son serviteur pour que les vignerons lui donnent le fruit de la vigne. Ils saisirent son serviteur, le rouèrent de coups et peu s’en fallut qu’ils ne le tuent. Le serviteur retourna et raconta à son maître ce qui s’était passé. Le maître dit : « Peut-être ne l’ont-ils pas reconnu. » Il envoya alors un autre serviteur. Les vignerons le rouèrent à son tour de coups. Alors le maître envoya son fils, et dit : « Peut-être montreront-ils du respect pour mon fils. » Quand ces vignerons surent qu’il était l’héritier de la vigne, ils le saisirent et le tuèrent. Celui qui a des oreilles, qu’il entende.
Peut-être, comme beaucoup l’ont affirmé, cette parabole décrit-elle la propre mort de Jésus. On peut également penser qu’elle décrit le sort qui aurait été réservé respectivement à ses disciples et à son propre fils.
Dans le dit 13 de l’Évangile de Thomas, Jésus prend à part Judas Thomas et lui livre trois paroles. Les apôtres lui demandent alors : « Que t’a dit Jésus ? » Et Didyme Judas Thomas leur répond : « Si je vous dis une seule des paroles qu’il m’a dites, vous prendrez des pierres et vous les lancerez contre moi ; et alors un feu sortira des pierres et vous brûlera. »
1 Sur l’ensevelissement des suppliciés, voir Deutéronome 21,22 : « Son cadavre ne passera point la nuit sur le bois ; mais tu l’enterreras le jour même. »
2 La sainte Myrrhophore et Égale-aux-Apôtres Marie de Magdala.
— Chapitre 8 –
« L’ÉQUATION JÉSUS » REVISITÉE
Charles Pellegrino
Simcha voulut s’assurer que mon analyse statistique ne serait pas contestée et sollicita l’avis d’Andrey Feuerverger, de l’université de Toronto, l’un des plus grands statisticiens nord-américains. Comme moi, Feuerverger se montra d’une extrême prudence. Il n’attribua aucune valeur à l’inscription « Judas, fils de Jésus » et rapporta l’inscription inhabituelle « Yos’e » au nombre des Joseph. Au final, les résultats de Feuerverger correspondaient grosso modo aux miens : 1 sur 2,4 millions au lieu de 1 sur 2,5 millions.
Andrey Feuerverger entreprit alors de rédiger un article sur le tombeau de Talpiot et de le proposer à une revue de statistiques. Toutefois, avant de soumettre son article à l’évaluation de ses pairs, il le montra de manière informelle à quelques collègues. Ceux-ci considérèrent ses calculs et son raisonnement comme corrects, mais le mirent en garde : la publication de statistiques sur un éventuel tombeau de famille de Jésus susciterait de graves controverses.
Feuerverger se dit alors que, quelles que soient les précautions qu’il avait prises, il y aurait toujours quelqu’un pour proposer une approche encore plus prudente. Aussi décida-t-il de repenser l’équation.
Peu de temps après, il appela Simcha pour lui annoncer qu’il allait introduire ce qu’il appelait un facteur surprise dans l’équation, c’est-à-dire qu’il attribuerait une valeur aux noms de proches de Jésus (en particulier issus de sa famille) qui ne se trouvaient pas dans son tombeau. Ce
Weitere Kostenlose Bücher