Le Tombeau De Jésus
temps que leur père Agrippa (le gendre d’Auguste). Julia (fille d’Auguste et femme d’Agrippa) fut exilée sur une île lointaine. La fille d’Agrippa, Agrippine, fut arrêtée après l’accession au trône de Tibère, puis battue à mort. Un autre héritier d’Auguste, Germanicus le jeune, adopté par l’empereur et successeur désigné au trône, mourut, comme Auguste lui-même, dans des circonstances mystérieuses. Pourtant, son frère Claude fut épargné, parce qu’il n’avait pas été adopté par Auguste et parce que Tibère ne le considérait pas comme un obstacle à l’accession au trône.
Durant la Pâque, vers l’an 30, sous le règne de Tibère, « une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant : “Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël” ! » (Jean 12, 12-13). Le gouverneur de Judée dut sentir le vent de la rébellion se lever contre l’Empire. À Rome, un conflit opposait Tibère et Séjan (Lucius Aelius Sejanus), commandant de la garde prétorienne, qui tentait de s’approprier le pouvoir impérial par un coup d’État militaire. Au cours de la purge qui s’ensuivit, quelques mois après la crucifixion de Jésus, les proches du général félon furent implacablement traités selon la « tradition » romaine. Tibère élimina Séjan, sa femme, sa maîtresse et ses deux enfants. Pourtant, une fois encore, un membre de la fratrie – la sœur de Séjan – fut épargné.
Cette coutume meurtrière était connue de tous : on tuait d’abord le père, puis la femme et les enfants. Si Jésus devait être exécuté, l’enfant du prophète serait en danger, et sa femme aussi, tandis qu’un frère aurait une bonne chance de survie, surtout s’il restait discret.
Dans une Jérusalem au bord de la révolte, les Romains considéraient un prétendant au trône davidique comme un danger réel. Selon les Évangiles, le gouverneur romain Pilate fit placer un écriteau au-dessus de la tête de Jésus : « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ». Puis « ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d’un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans lamain droite » (Matthieu 27, 28-29).
Si Jésus était marié, mieux valait cacher l’existence de sa femme et ne s’y référer qu’à travers un langage codé par exemple en l’appelant la « compagne », ou l’amie « bien-aimée » de Jésus. Quant au jeune Judas, qui avait peut-être entre dix et treize ans au moment de la crucifixion, il est possible qu’on ait tenté de le faire passer pour un jeune frère de Jésus, y compris aux yeux de laplupart des apôtres. Étant donné la politique des Romains, s’il avait existé réellement un « Judas, fils de Jésus », les disciples de Jésus, après sa mort, auraient tout fait pour maintenir le secret, en s’exprimant de manière codée : « Où est le frère de Jésus ? » ; ou bien « Où est le jumeau aujourd’hui ? » Mais si les textes anciens étaient codés, est-il encore possible de les déchiffrer ?
L’Évangile de Marc (6, 3) mentionne que Jésus avait une famille qui comprenait, pour le moins, des frères et sœurs, et les nomme : « N’est-ce pas le charpentier le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Juda et de Simon ? »
Dans la tradition chrétienne, Judas, le frère de Jésus est présenté comme saint Jude, l’un des apôtres. Certains textes font par ailleurs référence à « Didyme Juda Thomas ».
Le lien entre Judas (« Yehuda » ou « Judah ») et « Thomas » est souvent établi dans les textes anciens. Ainsi, par exemple, l’Évangile gnostique de Thomas commence par ces mots : « Voici les paroles secrètes que Jésus le Vivant a dites et que Didyme Jude Thomas a écrites. » Qui est ce mystérieux « Didyme Judas Thomas » ?
« Didyme » est un mot, et non pas un nom. En grec, il signifie « jumeau ». De même, que « te-om » en hébreu, qui a donné « Thomas ». Dans la première phrase de l’Évangile de Thomas, le chroniqueur annonce donc que ces enseignements secrets de Jésus furent écrits par « Jumeau Judas Jumeau ». Cette formule énigmatique résonne un peu plus loin dans le texte lorsqu’on lit ces paroles
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