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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Corbett. Et vous n’êtes allée nulle part ailleurs ?
    Lady Adelicia lui répondit par un regard froid.
    Corbett s’aperçut que Berengaria avait tressailli et se promit de revenir sur cette question.
    — Qu’est-il arrivé alors ?
    — Je suis rentrée chez moi. Il commençait à faire sombre. Berengaria me précédait avec une lanterne. Au marché, nous avions engagé deux porteurs de torches pour nous escorter. Desroches, le médecin, nous attendait sur le seuil de la maison. Il avait réveillé Lechlade et envoyé quérir le père Warfeld.
    Le magistrat leva la main.
    — Vous ! dit-il en désignant le serviteur qui se torchait le nez sur le dos de sa main, votre maîtresse est donc sortie à midi. Et qu’avez-vous fait ensuite ?
    — Vous devriez lui demander où elle est allée ! répondit Lechlade.
    Corbett dut frapper sur la table pour restaurer l’ordre.
    — Messire, veuillez vous contenter de répondre à mes questions, sinon vous passerez quelque temps dans les cachots du Guildhall. Qu’avez-vous fait cet après-midi-là ?
    — Eh bien, expliqua Lechlade en reniflant, comme je savais que ma maîtresse était sortie et que Sir Rauf s’occupait de ses comptes, je me suis rendu au Roi vert, une taverne voisine, pour m’offrir un pichet de bière.
    — Sir Rauf n’avait-il pas de bière chez lui ?
    — Non, Messire, seulement du vin dans sa cave, et il en surveillait la consommation de fort près. Quoi qu’il en soit, j’ai emporté la bière dans ma chambre, fermé la porte, bu et me suis endormi. J’étais comme un coq en pâte jusqu’à ce que ce fouineur – il frappa du doigt le bras du médecin – vienne tambouriner à l’huis.
    — Toutes les portes étaient-elles closes ?
    — Toutes. Mon maître était très strict là-dessus. Matin, midi et soir, quel que soit le temps, si nous étions à la maison, elles étaient fermées et verrouillées. Quand quelqu’un sortait, on les refermait et on les verrouillait derrière lui. Il en allait de même pour la chambre de Sir Rauf, mais lui seul en avait la clé.
    — Et celle de Lady Adelicia ?
    — Oh, elle en possédait une, et mon maître aussi.
    — Continuez, ordonna Corbett.
    — Me voilà donc réveillé. J’ouvre la fenêtre, je vois le médecin qui crie : « Lechlade, que se passe-t-il ? Je voudrais voir Sir Rauf ! » Je lui réponds que tout va bien, je descends, j’ouvre la porte et il entre, fier comme un pou, en reniflant comme à son habitude.
    Desroches ne bronchait pas devant ces insultes.
    — Et... ? s’enquit Corbett. Il vaudrait peut-être mieux nous expliquer ce que vous faisiez là, Maître Desroches.
    Ce dernier entreprit de se justifier avec calme :
    — J’étais le médecin de Sir Rauf. Je lui rendais souvent visite. Il me payait bien. Il se croyait toujours atteint de ce mal-ci ou celui-là. Je me contentais de m’asseoir près de lui et de bavarder, puis je repartais. Rauf Decontet ne quittait pas souvent sa demeure, Sir Hugh. J’ai décidé de l’aller voir au milieu de l’après-midi, le jour de la Saint-Ambroise, mais quand je suis arrivé il n’était point là pour m’accueillir. J’ai pensé qu’il se passait quelque chose d’insolite. J’ai fini par réveiller Lechlade qui est descendu et m’a fait entrer. À droite de la porte se trouve la grand-salle de la maison. La pièce où travaille Sir Rauf est à gauche.
    J’ai frappé, mais il n’y a pas eu de réponse. Les volets des fenêtres étaient tous clos, mais en ressortant et en regardant par un interstice, j’ai pu distinguer la lueur d’une chandelle. Sir Rauf n’aurait onc laissé une chandelle allumée s’il s’était absenté. C’était un homme... comme dirais-je ? très précautionneux, très défiant. Nous avons tambouriné à l’huis, mais toujours sans résultat. Je me suis dit qu’il était arrivé un malheur. Mais puisque c’est un ivrogne invétéré — Desroches montra Lechlade –, je voulais qu’un autre témoin soit présent. Je suis allé quérir un valet de ferme, lui ai donné un penny et l’ai dépêché dans la campagne afin qu’il ramène le père Warfeld de St Alphege.
    — Pourquoi ? voulut savoir Corbett.
    — Je vous l’ai dit : je voulais un témoin. Decontet était fort riche. Je ne tenais pas à ce que, plus tard, mon honnêteté soit mise en doute.
    — Entendu, l’apaisa le magistrat. De grâce, reprenez.
    — Quand le père Warfeld fut arrivé, Lechlade

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