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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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lui fit signe de se taire et, d’un signe de tête, ordonna à Castledene de continuer.
    — J’ai remarqué une serviette souillée de sang sur le plancher et d’autres encore sous les oreillers de son lit. Je les ai remises à Maître Desroches afin qu’il les examine. Il en est tombé d’accord : c’était bien du sang, aussi suis-je retourné auprès de Lady Adelicia et lui ai demandé où elle s’était rendue, dans quelle partie du marché, avec qui elle avait conversé. Quelqu’un pouvait-il assurer que lorsque son mari avait été tué elle était encore en ville ? Elle ne sut me répondre. Je me suis alors adressé à Berengaria : pouvait-elle confirmer l’histoire de sa maîtresse ? Je lui ai rappelé qu’elle en devrait jurer et que le châtiment pour parjure en ces matières est une mort atroce. On pourrait l’accuser de complicité.
    — J’ai dit la vérité ! l’interrompit la jouvencelle d’une voix stridente. Je vous l’ai dit, Sir Walter, j’ai quitté ma maîtresse un moment. Elle est allée faire ses propres emplettes et moi de même.
    — Combien de temps ? interrogea le magistrat. Combien de temps as-tu laissé ta maîtresse seule ?
    Berengaria jeta un regard apeuré à Lady Adelicia puis baissa les yeux sur la table.
    — Des heures ? insista Corbett.
    Berengaria acquiesça sans lever la tête.
    — Les linges souillés, déclara Sir Walter, sont dans un sac de toile dans ma chambre, céans ; ils seront présentés à la cour. Lady Adelicia a reconnu qu’ils lui appartenaient. Elle ne peut dire pourquoi ils sont ensanglantés.
    — Fort bien.
    Corbett se redressa sur sa chaire et jeta un coup d’oeil vers la fenêtre à meneaux garnie d’un verre opaque. Bien qu’il fût encore tôt dans l’après-midi, il commençait à faire sombre. Il embrassa la pièce du regard. Malgré ses luxueuses tentures et son mobilier coûteux, l’endroit était lugubre, ce que ne faisait qu’accentuer, au bout de la table, la présence de la jeune femme dont la vie était à présent dans la balance. Le magistrat tenta de dissimuler son malaise. À en croire les preuves, Lady Adelicia mentait. Elle ne pouvait expliquer ni où elle était allée ni ce qu’elle avait fait durant ce fatal après-midi. Il sourit :
    — Lady Adelicia, vous prétendez avoir quitté votre demeure vers midi, n’est-ce pas ?
    — C’est vrai.
    — Avant de sortir, vous êtes-vous querellée avec votre mari ? Étiez-vous fâchée contre lui ? Un jour, vous devrez prêter serment, Madame. Dites-moi la vérité.
    — Je suis allée dans sa chambre.
    Elle s’interrompit, battit des paupières et regarda le magistrat droit dans les yeux.
    — Nous avons eu une très vive dispute.
    — À quel sujet ?
    — Comme d’habitude : l’argent ! Je désirais faire quelques achats pour moi. Il a refusé.
    — L’avez-vous insulté ?
    — Bien sûr qu’elle l’a fait, intervint Lechlade. On pouvait l’entendre dans toute la maison. Demandez à sa servante.
    — Et ensuite ? interrogea Corbett.
    — J’ai quitté la chambre de mon mari.
    — Et il a fermé à clé derrière vous ?
    — En effet.
    — Qu’avez-vous fait alors ?
    — Je me suis précipitée dans ma propre chambre. Je ne voulais point être en retard...
    Elle se tut brusquement.
    — En retard ? releva Corbett. En retard pour quoi, Lady Adelicia ?
    — C’était l’heure de partir, répondit-elle, troublée. J’ai pris mon escarcelle et ma chape. Berengaria attendait dans sa chambre – un petit réduit près de mon appartement – et nous sommes sorties.
    Corbett se tourna vers Lechlade, affaissé et à moitié assoupi.
    — Et vous, Messire ?
    — Je vous l’ai déjà dit, bredouilla le bonhomme. Quand la maîtresse a délogé, Sir Rauf s’est enfermé dans sa pièce de travail. Que pouvais-je faire de plus ? Je suis allé m’acheter un pichet de bière, l’ai bu et me suis endormi jusqu’à ce que je sois tiré du sommeil par des coups à réveiller un mort.
    — Nous devons visiter les lieux, déclara Corbett. Même s’il se fait tard, je veux voir cette maison. Lechlade et vous, Berengaria, où habitez-vous à présent ?
    — Le père Warfeld est un homme bon, répondit la jouvencelle. Il nous a accueillis au presbytère dans des logements confortables. Il a dit que nous pouvions nous y installer.
    — Sweetmead Manor et tout ce qu’il contient, intervint Castledene, a été placé sous

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