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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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scellés et sous bonne garde. Personne n’y peut pénétrer jusqu’à ce que l’affaire soit réglée.
    — Ah bon, reprit le magistrat. Lady Adelicia, je vous interroge officiellement. Jeudi après-midi, fête de Saint-Ambroise, vous vous êtes absentée, selon vos propres déclarations, au moins quatre ou cinq heures. Il se peut fort bien que vous soyez revenue, que vous ayez abattu votre époux puis que vous soyez repartie. Ce point pourrait être éclairci sans délai si vous pouviez prouver précisément où vous étiez.
    Le silence dans la pièce se fit pesant. Des bruits lointains et inquiétants montaient de la rue ; sur le mur, les tentures ondulaient dans un courant d’air glacial ; la flamme d’une chandelle vacilla soudain. Lady Adelicia, les mains à plat sur la table, fixait un point au-dessus de la tête du magistrat. Elle ne jeta qu’un seul bref coup d’oeil à sa servante, qui fit un signe de tête imperceptible.
    — Sir Hugh, pour le moment, je ne puis vous répondre. Je suis Lady Adelicia Decontet, veuve de Sir Rauf, marchand et prêteur d’argent. Un homme comme vous, Sir Walter, qui trempait dans moult affaires.
    Elle lança un regard haineux à Castledene, qu’elle estimait être à la source de toutes ses difficultés actuelles.
    — Il y a deux ans, en avril, la veille de la Saint-Erconwald, j’ai épousé Sir Rauf, nous avons échangé nos voeux à la porte de l’église et mon purgatoire a commencé.
    — Madame, l’arrêta Corbett, quel rapport avec cette affaire ?
    — Oh tout, Sir Hugh. Je fus mariée en avril de l’an de grâce 1301. Or, comme Lechlade ici présent – elle claqua des doigts – pourra en témoigner, Sir Rauf avait beaucoup de mal à trouver le sommeil. Il descendait souvent dans son cabinet de travail examiner ses registres ou compter son argent. Le 15 juillet de cette même année, fête de Saint-Swithun, il s’y est rendu. Il faisait chaud. J’avais moi aussi du mal à dormir. Je me suis levée et me suis approchée de la croisée de ma chambre qui donne sur le courtil à l’arrière du logis. J’allais me retirer quand j’ai entendu s’ouvrir la porte de la poterne derrière la maison et que j’ai vu mon mari surgir avec une lanterne sourde. Il a suivi l’allée, a posé la lanterne sur une banquette d’herbe puis est revenu sur ses pas. Quelques instants plus tard, il est sorti en tirant un fardeau qui ressemblait à un cadavre bien qu’enveloppé de toile grossière et ficelé avec une corde. Plus tôt dans la journée, il avait fait part de son intention de jardiner un peu. Ce qui m’avait étonnée, car il se rendait peu souvent au clos. Il l’avait laissé en friche, comme pourra, là aussi, en témoigner Lechlade. Quoi qu’il en soit, il a traîné le ballot dans l’allée et a disparu derrière des buissons. Il a bien dû y rester une heure avant de revenir en s’essuyant les mains, de reprendre sa lanterne et de rentrer. Je l’ai entendu se rendre dans l’arrière-cuisine et s’y laver les mains. Je me suis recouchée et me suis endormie. Le lendemain matin, je me suis levée comme d’ordinaire et j’ai déjeuné. Mon époux est allé vaquer à ses affaires ; Lechlade ayant disparu, je suis allée au courtil et suis passée derrière les buissons où j’avais vu mon mari se rendre. J’ai remarqué que la terre avait été fraîchement retournée...
    — Lady Adelicia, l’interrompit Corbett, que voulez-vous dire ? Accusez-vous Sir Rauf d’avoir commis un meurtre et d’avoir enterré le corps de sa victime dans le jardin qui se trouve derrière votre demeure ?
    À présent pâle comme un linge, elle acquiesça, implorant des yeux Corbett qui comprit dans quelle voie elle s’engageait.
    — Sir Hugh, bégaya-t-elle, je connais..., je connais un peu la loi. J’en appelle à la procédure d’approbation. J’accuse Sir Rauf d’homicide.
    Le magistrat se rencogna dans sa chaire et jeta un preste coup d’oeil à Castledene, qui secoua la tête.
    — Deux choses, déclara Corbett en se penchant en avant, les coudes sur la table. D’abord, vous tous, ici présents, devez vous rassembler à Sweetmead Manor demain entre onze heures et midi. Je veux fouiller et la maison et le jardin afin d’établir le bien-fondé de vos dires, Lady Adelicia. Ensuite, vous connaissez peut-être la loi, Madame, mais je suis au regret de vous apprendre qu’en l’occurrence vous vous trompez. Demander la procédure

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