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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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d’approbation signifie que vous incriminez de félonie une autre personne dans l’espoir de recevoir le pardon du souverain. Celui contre lequel vous requérez a le droit de répondre ; dans ce cas, pourtant, c’est impossible. Votre époux est mort. Je ne pense pas que les juges royaux accepteront cette défense.
    Lady Adelicia défaillit un peu et agrippa la table. Elle regarda Berengaria, puis, par-dessus son épaule, Wendover, debout près de la porte. Pendant l’interrogatoire, Corbett avait observé le capitaine des gardes de la ville : il paraissait nerveux, agité. Le magistrat le soupçonnait d’être impliqué dans cette histoire et se demanda s’il l’interpellerait tout de go, mais il décida qu’il n’en ferait rien. Il allait s’adresser à Sir Walter Castledene quand il y eut un grand coup à la porte. Un serviteur en livrée se précipita à l’intérieur. Il s’inclina devant Corbett avant de courir chuchoter quelques mots à l’oreille de Sir Walter. Le maire leva les yeux.
    — Sir Hugh, le père Warfeld est ici. Je crois que lui aussi devrait témoigner.
    Le magistrat acquiesça.
    — C’est un clerc, un prêtre. Il me semble qu’il vaut mieux qu’il n’y ait personne céans, sauf vous, Sir Walter, et – il désigna Ranulf d’un signe de tête – mon propre clerc.
    Il se leva et repoussa sa chaire.
    — Je vous remercie, Lady Adelicia, Maître Desroches, Lechlade et Berengaria. Madame, vous devez demeurer dans votre cellule sous le Guildhall au moins jusqu’à demain.
    Il leva la main pour faire taire ses protestations.
    — Demain, nous nous rendrons à Sweetmead Manor et examinerons les lieux par nous-mêmes. Je vous remercie.
    En attendant que la pièce se vide, il alla à la fenêtre et regarda dehors. Wendover fit mine de rester, mais Ranulf, d’un geste brusque, indiqua au capitaine qu’il devait s’éclipser. Ce dernier s’exécuta au moment précis où le père Warfeld, s’essuyant le visage du bord de sa robe, entrait en hâte. Corbett l’installa confortablement dans l’une des chaires, lui servit de ses propres mains une coupe de posset puis s’assit à côté de lui.
    — Merci d’être venu, mon père. Vous savez quelle action judiciaire m’attend. Je serai direct et irai droit au but. Lady Adelicia est accusée d’avoir occis son mari Sir Rauf, l’après-midi de la Saint-Ambroise. Desroches, le médecin, est allé voir son patient, mais, ne pouvant entrer, a dépêché un valet chez vous à St Alphege. Tout cela est-il exact ?
    Le prêtre avala une gorgée de vin épicé et acquiesça.
    — Et quand vous êtes arrivé... ?
    Le père Warfeld posa sa coupe et Corbett remarqua que sa main tremblait un peu. Le silence qui se fit n’était troublé que par Castledene qui tambourinait sur la table et par le crissement de la plume de Ranulf sur le parchemin fraîchement poncé.
    — Eh bien, eh bien... haleta Warfeld.
    Puis il entreprit de narrer au magistrat les faits que ce dernier connaissait déjà, en commençant par l’instant où il avait été appelé à Sweetmead et en terminant par la décision prise par le maire d’arrêter Lady Adelicia et de la faire conduire au Guildhall.
    Le prêtre haussa les épaules :
    — Je ne pouvais rien faire de plus. J’ai rendu visite à Lady Adelicia dans sa geôle et logé Maître Lechlade et Berengaria chez moi. Cela n’est pas gênant : il y a toujours fort à faire dans et autour de l’église. Le presbytère de St Alphege a tout le nécessaire. « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père », plaisanta-t-il en citant les Évangiles. Je ne peux vraiment en dire davantage, Sir Hugh.
    — Sir Rauf ou son épouse vous ont-ils jamais prié de les entendre en confession ? s’enquit Corbett.
    Le sourire disparut du visage du père Warfeld.
    — Je sais, je sais, reconnut Corbett. Ce qui vous a été confié sous le sceau de ce sacrement doit à jamais être tu. Ce n’est point ce que je vous demandais. Je voulais savoir si vous les aviez déjà entendus à confesse.
    — Je ne répondrai pas à cela non plus, Sir Hugh. Mais je vous dirai ceci : il y a eu des rumeurs, des commérages sur Lady Adelicia qui n’aurait pas été satisfaite de son mari, et sur ses promenades en ville.
    — Voulez-vous insinuer qu’elle rencontrait quelqu’un ?
    — Je n’insinue rien, Sir Hugh. Je me contente de rapporter ce que j’ai ouï.
    Corbett le remercia et le pressa d’être présent

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