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Le tresor de l'indomptable

Le tresor de l'indomptable

Titel: Le tresor de l'indomptable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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il a disparu à présent ?
    Wendover se pencha d’un air implorant, les mains jointes :
    — Personne n’a quitté Maubisson, cette nuit-là, je vous l’assure, Sir Hugh !
    — Et ensuite ? insista Corbett. Je veux dire quand les portes ont été forcées et les cadavres découverts, il y a sans nul doute eu du chaos, de l’agitation. Quelqu’un aurait-il pu s’échapper ?
    — Je ne crois pas, répondit Wendover. Nous étions aux aguets et personne n’a rien remarqué. Je sais, Sir Hugh, que vous avez fait le tour de Maubisson. Avez-vous relevé des empreintes de pas, constaté qu’un volet avait été forcé ou une porte enfoncée ?
    Le clerc ne répondit pas, mais fixa un point derrière la tête de son interlocuteur.
    — Merci, capitaine, finit-il par dire.
    Wendover restait assis.
    — J’ai dit merci, répéta Corbett.
    — Sir Hugh, supplia Wendover, Lady Adelicia...
    — Je ne sais, commenta le magistrat. C’est une affaire dont vous devez vous entretenir tous les deux. Pour l’instant, elle est encore prisonnière du roi, comme vous pourriez bien l’être, Maître Wendover.

 
    CHAPITRE IX
    Aspice quam breve sit quod vivimus.
    Comme notre vie est brève.
    Marbode de Rennes
    Berengaria fut la suivante à prêter serment. Elle paraissait peu intimidée par le cérémonial et prononça en hâte les paroles dictées par un père Warfeld toujours agité. Elle s’assit, toute modestie, les mains dans son giron, les yeux brillant d’excitation, comme si elle avait été invitée à une pantomime de Noël. Elle s’empressa d’expliquer qu’elle avait été élevée par la paroisse, était devenue servante et, environ huit mois auparavant, était entrée au service de Lady Adelicia, qui s’était avérée une maîtresse des plus bienveillantes. Le jour où Sir Rauf avait été tué, elle et Lady Adelicia étaient allées voir les étals de la ville. Alors qu’elle continuait à jacasser, Corbett frappa avec violence sur la table. La jouvencelle sursauta, alarmée, puis, avec un doux sourire contraint, courba les épaules et repoussa les bouclettes qui lui tombaient sur le visage.
    — Quel âge as-tu ?
    — Oh, dix-sept ou dix-huit printemps, Sir Hugh ! répondit-elle avec exubérance.
    Le magistrat se tourna vers Ranulf.
    — Crois-tu qu’elle sera pendue ?
    — Bien sûr ! Elle en a l’âge !
    — Pendue ? s’écria Berengaria qui ne souriait plus à présent. Pendue, Sir Hugh, je n’ai point...
    — Tu t’es parjurée, fit remarquer Corbett en se penchant par-dessus la table et en rapprochant le chandelier comme s’il voulait mieux voir sa figure. Tu es une menteuse, Berengaria. Je le lis dans tes yeux. Nous savons que ta maîtresse retrouvait le capitaine Wendover dans sa chambre, à L’Échiquier de l’espoir. Je crois, ajouta-t-il en riant, que la moitié de Cantorbéry le savait ! Et toi, la petite Berengaria, on t’aurait envoyée à droite et à gauche acheter ceci ou cela ? Je n’en crois rien. Selon un témoin, les après-midi pendant lesquels Lady Adelicia se rendait à Cantorbéry et s’enfermait avec son galant, tu retournais parfois chez Sir Rauf. Pourquoi ? Es-tu rentrée ce jour-là ?
    Corbett, derechef, frappa sur la table.
    — Tu as prêté serment, ma fille, et ce n’est point une amusette. Soit tu dis la vérité, soit tu seras pendue ou lapidée jusqu’à ce que mort s’ensuive !
    Berengaria, blême, aurait sauté de son tabouret, mais Ranulf fit mine de se lever, aussi se rassit-elle sur-le-champ. Elle jeta un regard désolé à Corbett qui réprima toute pitié devant la terreur qu’il avait provoquée. Cette jouvencelle en savait davantage qu’elle n’avait avoué. Ils n’étaient point céans dans cette triste grand-salle pour écouter ses histoires. On l’avait attaqué et menacé, son ami Griskin avait été occis ; pourquoi devrait-il se montrer compatissant envers elle ?
    — Très bien, Berengaria. L’après-midi du trépas de Sir Rauf, es-tu rentrée à Sweetmead Manor ? Es-tu venue ici ?
    Elle acquiesça.
    — Pourquoi ? Je veux la vérité.
    Elle ferma les yeux et baissa la tête.
    — Je savais que cela se passait mal entre Sir Rauf et Lady Adelicia, mais Sir Rauf avait des besoins. Un jour je l’ai croisé dans le jardin. Il m’a raconté ce qu’il attendait de sa femme dans son lit et précisé qu’elle avait refusé. Il m’a offert une pièce d’argent et plus tard, ce même jour, je lui ai

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