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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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allemands,
pour leur part, prendraient les mesures nécessaires pour empêcher Hitler de
parvenir à ses fins (34).
    Churchill remit à Kleist une lettre vibrante, qu'il pourrait
rapporter en Allemagne et qui serait un précieux appui pour ses camarades.
    Je suis sûr que l'entrée en force des armées et de
l'aviation allemandes en Tchécoslovaquie provoquera une nouvelle guerre
mondiale.
    J'en suis certain, comme j'étais certain à la fin de
juillet 1914 que l'Angleterre marcherait avec la France... Je. vous en prie, ne
vous trompez pas sur ce point [113] .
    Vansittart prit si bien l'avertissement de Kleist au sérieux
qu'il soumit aussitôt un rapport sur ce sujet à la fois au Premier Ministre et
au ministre des Affaires étrangères. Chamberlain écrivit à Lord Halifax « qu'il
ne fallait sans doute pas prendre au pied de la lettre tout ce que disait
Kleist » ; cependant il ajoutait : « Je me demande si nous ne devrions pas
faire quelque chose (36). » Et il pria l'ambassadeur Henderson de venir à
Londres, le 28 août, pour donner à ses intentions quelque publicité « afin
d'avoir avec lui des consultations ».
    Il donna pour instructions à son ambassadeur à Berlin :
premièrement de transmettre un sérieux avertissement à Hitler et en second lieu
de préparer en secret « un contact personnel » entre lui-même et le Führer.
Henderson a raconté depuis qu'il réussit à convaincre le Premier ministre de
renoncer à la première de ces démarches (37). Quant à la seconde mission,
Henderson n'était que trop heureux de la remplir [114] .
    Ce devait être le premier pas qui conduirait vers Munich et
vers la plus grande victoire remportée par Hitler sans effusion de sang.
Ignorant que Chamberlain avait ainsi dévié de sa route, les conspirateurs de
Berlin tentèrent une nouvelle fois d'avertir le gouvernement britannique. Le 21
août, le colonel Oster envoya un agent avertir l'attaché militaire britannique
à Berlin qu'Hitler avait l'intention d'envahir la Tchécoslovaquie à la fin de
septembre : « Si, grâce à une action ferme de l'étranger, Hitler peut être
contraint au dernier moment de renoncer à ses intentions actuelles, il sera
incapable de survivre à un tel échec », dit-il aux Britanniques. « De même si
l'on en venait à la guerre, une intervention immédiate de la France et de
l'Angleterre provoquerait la chute du régime. » Sir Neville Henderson transmit
fidèlement cet avertissement à Londres, mais déclara qu'il était « nettement
entaché de parti pris et qu'il fallait y voir une manœuvre de propagande ». Les
œillères qui obscurcissaient la vue de l'ambassadeur britannique semblaient
devenir plus larges et plus épaisses à mesure que s'aggravait la crise.
    Le général Halder avait le sentiment que les conspirateurs
n'arrivaient pas assez rapidement à gagner les Britanniques à leur cause, aussi
le 2 septembre envoya-t-il à Londres un émissaire personnel, le
lieutenant-colonel Hans-Boehm-Tettelbach, officier de l'armée en retraite, pour
prendre contact avec le ministère de la Guerre et le Service des
Renseignements. D'après le récit de Halder, le colonel vit à Londres plusieurs
personnages importants, mais il ne semble pas avoir fait grande impression sur
eux.
    Finalement, les conspirateurs, résolus à tenter un effort
désespéré pour persuader les Britanniques de demeurer fermes, en vinrent à
passer par les Affaires étrangères allemandes et l'ambassade de Londres.
Theodor Kordt était alors conseiller d'ambassade et chargé d'affaires, et son
jeune frère Erich chef du secrétariat de Ribbentrop. Les deux frères étaient
les protégés du baron von Weizsaecker, le principal secrétaire d'État et, sans
aucun doute, le cerveau des Affaires étrangères; après la guerre, il fit grand
état de son prétendu anti-nazisme, bien qu'il eût servi Hitler et Ribbentrop
presque jusqu'à la fin.
    Il est cependant évident, d'après les documents des Affaires
étrangères découverts après la guerre, qu'en l'occurrence il se montra hostile
à une agression contre la Tchécoslovaquie, cela pour la même raison que les
généraux : elle conduirait à une guerre perdue d'avance. Avec la complicité de
Weizsaecker et après consultations avec Beck, Halder et Goerdeler, il fut
convenu que Theodor Kordt adresserait un dernier avertissement à Downing
Street. En sa qualité de conseiller d'ambassade, ses visites aux autorités
britanniques ne pourraient sembler

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