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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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avait
arrachés à la fin de la première guerre mondiale : les populations de ces
territoires n'étaient pas russes et n'avaient exprimé aucun désir de retourner
à l'U.R.S.S. Seul le recours à la force, dont les Soviets s'étaient abstenus
sous le règne de Litvinov, avait pu les y contraindre.
    Depuis qu'elle s'était jointe à la Société des Nations, l'Union
Soviétique avait accumulé une certaine force morale qui faisait d'elle la
championne de la paix et la principale adversaire de l'agression fasciste. Ce
capital moral s'était désormais entièrement dissipé.
    Et par-dessus tout, en concluant ce marché sordide avec
l'Allemagne nazie, Staline avait donné le signal d'une guerre qui, selon toutes
probabilités, allait prendre les proportions d'un conflit mondial [209] .
Il ne pouvait pas ne pas le savoir. L'avenir devait montrer qu'il avait commis
là la plus grosse erreur de sa vie.

16 -
LES DERNIERS JOURS DE LA PAIX
    Le gouvernement britannique n'avait pas attendu dans l'inertie
la signature du Pacte germano-soviétique. La nouvelle, annoncée à la fin de la
soirée du 21 août, du voyage de Ribbentrop à Moscou incita le cabinet
britannique à agir. Il se réunit le 22, à quinze heures, et publia un
communiqué où il déclarait catégoriquement qu'un pacte de non-agression
germano-russe « ne modifierait en rien ses obligations envers la Pologne,
obligations que la Grande-Bretagne avait maintes fois confirmées publiquement
et qu'elle était résolue à assumer ». En même temps, le parlement fut convoqué
pour le 24 août, afin de voter la Loi d'Urgence (défense nationale). Enfin, on
prit certaines mesures de mobilisation préventive.
    Bien que la déclaration ministérielle fût aussi claire que
possible, Chamberlain tint à dissiper toute équivoque dans l'esprit du Führer. Immédiatement après la fin de la réunion du cabinet, il
écrivit à ce dernier une lettre personnelle.
    ...apparemment, l'annonce d'un accord germano-soviétique
est considérée dans certains milieux de Berlin comme de nature à indiquer que
l'intervention de la Grande-Bretagne en faveur de la Pologne n'est plus une
éventualité avec laquelle il faille compter. L'on ne saurait commettre plus
grave erreur. Quelle que puisse finalement être la nature de l'accord
germano-soviétique, il ne saurait modifier les obligations de la
Grande-Bretagne vis-à-vis de la Pologne...
    On a prétendu que si le gouvernement de Sa Majesté avait
indiqué plus clairement sa position en 1914, la grande catastrophe aurait été
évitée. Que cette allégation soit ou non justifiée, le gouvernement de Sa
Majesté est résolu à faire qu'en cette occasion il ne se produise pas un aussi
tragique malentendu.
    Si la nécessité s'en présente, il est décidé et préparé à
mettre sans délai en œuvre toutes les forces dont il dispose. Personne ne
pourra prévoir la fin des hostilités une fois qu'elles seront engagées (1)...
    Ayant ainsi, ajouta-t-il, « défini notre position de façon
parfaitement claire », le Premier Ministre demanda une fois de plus à Hitler de
rechercher une solution pacifique à ses différends avec la Pologne et offrit le
concours du gouvernement britannique.
    La lettre que l'ambassadeur Henderson, venu en avion de Berlin à
Berchtesgaden, remit à treize heures à Hitler inspira au dictateur nazi une
rage violente. « Hitler se montra nerveux et intransigeant, télégraphia
Henderson à Lord Halifax. Son langage était violent et excessif, tout aussi
bien envers l'Angleterre qu'envers la Pologne. » Le procès-verbal de la séance
rédigé par Henderson et le mémorandum du ministère des Affaires étrangères
allemand — qui figure parmi les archives nazies saisies — concordent sur le ton
de la tirade d'Hitler.
    Seule l'Angleterre, s'écria-t-il violemment, était responsable
de l'intransigeance polonaise, comme elle le fut de l'attitude déraisonnable de
la Tchécoslovaquie, l'année précédente. Des dizaines de milliers de
Volksdeutsche étaient persécutés en Pologne. On pouvait même citer,
prétendit-il, six cas de castration — sujet qui l'obsédait. Il ne le tolérerait
pas davantage. Toute nouvelle persécution des Allemands par les Polonais
entraînerait une action immédiate.
    J'ai contesté chaque point, disait Halifax dans son
télégramme, j'ai constamment déclaré que ses affirmations étaient inexactes,
mais mes protestations n'ont eu, pour tout résultat, que de

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