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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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allemande « avaient été
autorisés à circuler en tenue civile dans l'État Libre de Dantzig pour y
effectuer un voyage d'études ». Au début de juillet, le général Keitel s'enquit
auprès du ministère des Affaires étrangères » s'il était politiquement indiqué
d'exposer publiquement les douze canons de petit calibre et les quatre grosses
pièces se trouvant à Dantzig, et d'autoriser qu'ils servent à des exercices, ou
s'il fallait mieux en dissimuler la présence (72). » Quant à savoir comment les
Allemands réussirent à introduire de l'artillerie lourde à la barbe des
inspecteurs polonais, les archives allemandes ne le révèlent pas.
    [183] Le Haut Commandement britannique, comme devait le faire plus lard le Haut
Commandement allemand, sous-estimait grossièrement le potentiel de l'Armée
Rouge. Cette erreur était en grande partie imputable aux rapports qu'il
recevait de ses attachés militaires à Moscou. Le 6 mars, par exemple, le
colonel Firebrace, attaché militaire, et le colonel Hallwell, attaché de l'air,
avaient adressé à Londres de longs rapports exposant que, malgré les capacités
défensives considérables de leur armée et de leur aviation, les Russes étaient
incapables de préparer une offensive sérieuse. Selon Hallwell, l' « aviation
russe, comme l'armée de terre, sera vraisemblablement immobilisée tant par la
débâcle des services essentiels que par l'action ennemie ». Selon Firebrace, la
purge pratiquée parmi les officiers supérieurs avait gravement affaibli l'Armée
Rouge. Mais il n'en signala pas moins à Londres que l' « Armée Rouge
considérait la guerre comme inévitable et travaillait d'arrache-pied à s'y
préparer (83). »
    [184] Strang qui négociait avec Molotov à Moscou, était encore plus froid. « C'est
vraiment extraordinaire, écrivit-il au Foreign Office, le 20 juillet, qu'on
nous demande de discuter de secrets militaires avec les Russes alors que nous
ne sommes pas encore sûrs de les avoir pour alliés. »
    Le point de vue russe se situait juste à l'opposé et s'exprima,
le 27 juillet, par la bouche même de Molotov à l'adresse des négociateurs
anglo-français : « L'essentiel, dit-il, est de savoir combien de divisions
chacune des parties apportera à la cause commune et où elles seront stationnées
(85). » Avant de s'engager politiquement, les Russes voulaient savoir quelle
assistance ils pouvaient attendre de l'Ouest.
     
    [185] La mission britannique se composait de l'amiral Sir Reginald
Plunkett-Ernle-Erle-Drax, ancien commandant de la base de Plymouth de 1935 à
1938, du maréchal de l'air Sir Charles Burnett et du général de brigade Heywood.
    [186] Conclusion formulée par Arnold Toynbee et ses collaborateurs dans leur ouvrage
The Eve of War, largement basé sur les documents du Foreign Office.
    [187] Le 16 août, le maréchal de l'Air Sir Charles Burnett mandait de Moscou à
Londres : « Je vois que la politique du gouvernement est de faire traîner les
négociations si nous ne pouvons faire accepter un traité. » Seeds,
l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Moscou, avait télégraphié à Londres le 24
juillet, lendemain du jour où son gouvernement avait donné son acceptation aux
conversations d'états-majors : « Je ne suis pas optimiste quant au succès de
ces conversations, et je ne les suppose pas, en tout cas, susceptibles d'une
conclusion rapide, mais le seul fait de les entreprendre maintenant risque de
donner un choc salutaire aux puissances de l'Axe et un coup de fouet à nos
amis, tandis qu'en les prolongeant suffisamment l'on pourrait peut-être
surmonter les quelques mois dangereux qui s'annoncent (88). » Si l'on considère
les renseignements dont disposaient les services franco-britanniques sur les
rencontres entre Molotov et l'ambassadeur d'Allemagne, sur les efforts des
Allemands pour intéresser les Russes à un nouveau partage de la Pologne, sur
les concentrations massives de troupes allemandes à la frontière polonaise, et
enfin sur les intentions d'Hitler, l'espoir qu'avaient les Anglais de faire
traîner les choses à Moscou est pour le moins surprenant.
    [188] Le rapport imagé qu'envoya Attolico après son entretien du 6 juillet avec
Ribbentrop est typique. Si la Pologne ose entreprendre une action contre
Dantzig, lui déclara le ministre nazi, l'Allemagne réglera la question de
Dantzig en quarante-huit heures — et à Varsovie même! Si la France veut
intervenir et précipiter ainsi une guerre

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